Aller enfin plus loin dans l'accueil
Edito par Jean Rebuffat, le 10 mars 2023

Les nuages noirs au-dessus du Petit Château, à Bruxelles, sont-ils dissipés? Peut-être. Mais à quand le ciel bleu? Photo © Jean-Frédéric Hanssens
L’expression plus jamais ça est plutôt galvaudée en politique mais il arrive qu’elle soit justifiée. Bien sûr, il faudra voir si l’accord que le gouvernement fédéral belge, communément appelé Vivaldi, ne comportera pas de fausses notes mais le fait est qu’enfin, après dix-huit mois, un accord existe qui devrait mettre la Belgique en adéquation avec ses propres lois et les lois internationales quant à l’accueil des candidats réfugiés.
Ce n’est pas donner un signal qui créerait un appel d’air, selon les fantasmes de certains, qu’accueillir décemment les demandeurs d’asile, c’est d’abord tout simplement normal. À quoi servent les grands principes quand la réalité les dément? Celles et ceux, à droite et parmi les nationalistes de tout crin, qui tiennent de près ou de loin la théorie du grand remplacement pour fondée et qui redoutent le prétendu laxisme feraient bien de se rendre compte d’une évidence qu’ils espèrent nier comme le petit cochon à la maison de paille face au souffle du loup: ces réfugiés, pour la plupart, ne partiront jamais. Il est temps de penser à régulariser même les cohortes d’illégaux qui forment un lumpenprolétariat bien pratique dans notre monde ubérisé et qui alimentent, au grand bonheur des tricheurs sociaux, le marché noir en menant une vie de misère. Et pour éviter justement que ce soit le souffle d’un loup qui frappe les maisons de paille, il faut leur construire, à ces gens, des conditions d’accueil décentes et des espérances. Outre le respect des droits humains, c’est aussi et enfin l’intérêt collectif.
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