Trois ans plus tard

Poing de vue

Par | Journaliste |
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Il y a trois ans démarrait le confinement, le port du masque quand il y en eut, et on attendait le vaccin... Photo © Jean Frédéric Hanssens

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Trois ans plus tard, que reste-t-il du confinement, du covid, de tous ces discours du genre que rien ne serait plus jamais comme avant? Pas grand-chose, en vérité; des souvenirs, sûrement, mais encore ceux-ci nous renvoient-ils l’impression que c’était une autre époque et inscrivent 2020 dans le cadre d’une histoire révolue. La capacité de résilience de l’être humain y joue un rôle, mais devra-t-on plus tard placer cette étrange année dans l’armoire remplie des occasions ratées?

Aujourd’hui, le covid sévit encore. En dessous de tous les seuils d’alerte. Il passe désormais inaperçu; il est impossible de faire des statistiques fiables, bien des malades se testent eux-mêmes et savent ce qu’il faut faire. Il est bien possible que ce coronavirus s’ajoute aux virus hivernaux habituels comme la grippe – sans oublier toutefois que ces virus mutent facilement et qu’il n’est pas du tout exclu de voir débouler une version post-omicron qui serait à la fois très contagieuse mais aussi plus dangereuse que le variant delta. C’est pourquoi la vigilance reste de mise. Or cette érosion rapide des craintes de 2020 (sans vaccin) et de 2021 (nouveau confinement malgré le vaccin) ramène les sempiternels sceptiques qui nient l’épidémie et l’utilité du vaccin avec un vernis scientifique pervers, les souvenirs étant moins cuisants… On a pourtant vu que la politique zéro covid de la Chine avait été un échec et que ce pays densément peuplé avait bien dû lâcher les vannes et passer par l’épidémie comme tout le monde. Survivre au covid est très efficace pour en éviter par la suite les formes les plus graves; encore faut-il y survivre.

Ce qui a un peu changé, clairement, c’est qu’il y a un peu plus de télétravail en général et qu’on a profité de l’occasion pour avantager les transports non polluants. Mais ce qui passe toujours inaperçu, c’est que le fameux quoi qu’il en coûte est aussi l’une des causes de l’inflation qui certes trouve une source dans d’autres problèmes géopolitiques. L’inflation est un phénomène entropique normal en économie mais quand elle s’emballe, cherchez à qui le crime profite: à ceux dont les bénéfices croissent plus qu’elle. Comme cela peut être même le cas des classes moyennes, si les salaires suivent le renchérissement, quand elles constatent que leurs crédits à taux constant, à commencer pour les crédits habitation, diminuent d’autant, finalement peu s’en lamentent vraiment, sauf bien sûr les moins nantis.

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