Pendant les massacres le suicide continue

Poing de vue

Par | Journaliste |
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Un petit volcan islandais (littéralement, puisqu'ici, c'est le Litli-Húrdur au début de son éruption en juillet 2023) peut prendre des décisions sages à la place de pouvoirs qui tergiversent et temporisent... Photo© M.-P. Schroeder

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Pendant que les occupants de la planète continuent à s'entre-tuer, ils n'oublient pas qu'ils peuvent aussi se suicider. Deux infos européennes donnent à réfléchir cette semaine : la prolongation de dix ans de l'utilisation, certes légèrement conditionnelle, du glyphosate dans l'agriculture des Vingt-Sept pour une décennie et l'annulation d'une décision qui visait à réduire à 460.000 vols annuels le trafic aérien à l'aéroport de Schiphol, l'un des plus importants de nos régions.

Les deux faits ont des origines et des processus différents. L'herbicide décrié n'aurait pas d'alternative. Comment faisait-on avant son invention et comment fait le tiers des agriculteurs qui y ont renoncé, mystère... Certes les pays membres peuvent-ils l'interdire ou en restreindre l'utilisation mais ce sont dix années perdues. Sans une certaine contrainte, l'agriculture va continuer dans son désastreux modèle actuel, personne ne l'ignore, mais en matière d'environnement, c'est toujours le même air – nous courrons à la catastrophe – avec des paroles hypocrites – nous allons prendre des mesures. Ces mesures, elles ne peuvent plus attendre. Et cette décision de la Commission européenne, alors qu'une majorité d'états est plutôt pour l'interdiction, court-circuite le Parlement, on n'en débattra même pas, la double majorité des 15 états et des 65% de la population n'ayant pas été atteinte... Circulez, scrogneugneu!

L'aéroport, lui, devait voir ses vols diminuer en deux ans de 15%, au grand soulagement des riverains, en supprimant ou interdisant des slots matinaux ou tardifs, les vols privés et certains appareils. Naturellement, certaines compagnies aériennes n'ont pas apprécié. Le tribunal de Haarlem leur a donné raison sur la forme – la consultation des compagnies n'a pas été suffisante – mais admet le bien-fondé d'une telle diminution. Ce sera pour plus tard, une fois de plus. Même les États-Unis ont rouspété, il y a des accords avec l'Union européenne à respecter, notamment sur ce type de concertation, et donc tout va très bien, Madame la Marquise, vous pourrez encore prendre vos vols à bas prix aux aurores.

À moins bien sûr que le Fagradalsfjall n'en décide autrement et que d'une colère, il annule comme l'Eyjafjallajökull quelques dizaines de milliers de vols...

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