Ne pas confondre climat et météo

Outre par les vicissitudes du monde hélas habituelles ces dernières années, cet été aura été marqué en maints endroits d’Europe occidentale par ce que le sens public qualifie souvent de temps pourri. En réalité, dans ces lieux, l’été 2023 n’avait jamais que ressemblé aux étés ordinaires de la seconde moitié du siècle passé, et souvent, il succédait à un début de printemps exagérément chaud.

C’est qu’il ne faut pas confondre météo et climat. Pendant que les vacanciers râlaient par ici, le monde ailleurs brûlait littéralement – et brûle encore, puisque le mois d’août se termine par un canicule tardive. Et la pluie qui les a inondés n’a même pas servi à remplir les nappes phréatiques: la meilleure pluie de sauvegarde, c’est entre novembre et mars, quand la végétation est au repos.

Les événements extrêmes vont se multiplier et ce qui est certain, c’est que ce dérèglement climatique ne va pas s’arrêter du jour au lendemain, même si localement des efforts sont effectués sur le bilan carbone (ainsi, par exemple, la Belgique a vu ses émissions baisser de 4%, encore que l’on puisse se demander si ce ne sont pas les prix affolés de l’énergie qui expliquent cette soudaine vertu). Sauver les meubles de la maison qui brûle, c’est l’urgence actuelle. Et là où elle ne brûle pas, elle se réchauffe d’autant que l’on s’approche des cercles polaires. Entre la fonte des glaciers et le dioxyde de carbone des gigantesques incendies qui accroissement le réchauffement des océans et l’effet de serre, la spirale des catastrophes se porte bien, elle.