L'impasse catalane, un an après
La candidature à la mairie de Barcelone de Manuel Valls a certes provoqué une certaine agitation médiatique mais cette semaine, c'est le problème de fond entre Catalogne et Espagne qui s'est rappelé au bon souvenir des observateurs. Car des Catalans eux-mêmes, il n'est jamais sorti de la tête et la manifestation monstre qui a eu lieu pour le premier anniversaire de la déclaration d'indépendance avortée de la République catalane le prouve assez.
La situation est bloquée. Or jouer la montre est risqué. On attend le procès des indépendantistes incarcérés. Imaginons qu'ils soient acquittés: peu de chance que cela les amène aux concessions. De même pour les exilés, à commencer par Carles Puigdemont, ne serait-ce que pour continuer à exister politiquement. Imaginons qu'ils soient condamnés: peu de chance que cela calme la partie indépendantiste de l'opinion publique catalane, surtout celle qui trouve que ses élus actuels sont trop mous...
Mais s'il y a urgence, il y a aussi paralysie. Le gouvernement espagnol a changé et Sanchez n'est pas Rajoy. La vraie mort de Franco, cependant, n'est pas le déménagement de sa dépouille, mais serait une constitution réellement démocratique. On entend dire partout que la constitution espagnole est démocratique mais franchement, y avoir laissé des notions telles que sédition ou rébellion sent son postfranquisme à plein nez. Les députés en fuite (les Catalans les appellent les exilés) ou incarcérés (les prisonniers politiques) n'ont en réalité fait qu'appliquer le programme pour lequel ils ont été élus démocratiquement. Le gouvernement actuel a fait quelques pas vers l'apaisement et permis une réintégration du régime d'autonomie mais comme il est minoritaire, il n'aura jamais la puissance nécessaire pour imposer une solution... malgré le poids des députés catalans aux Cortes.
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Les Catalans réclament un arbitrage européen. Mais il est biaisé puisqu'il exclut de facto l'indépendance, dans la mesure où – menace agitée vis-à-vis de l’Écosse – une partie de pays qui accéderait à l'indépendance sortirait de l'Union européenne...
Se parler est déjà un progrès mais un dialogue de sourds a rarement débouché sur autre chose qu'une épreuve de force. Les indépendantistes catalans ont beau jeu, dans ces conditions, de souligner qu'ils ne veulent pas de l'autonomie car cela n'a pas marché. Leur drame est que l'indépendance, non plus.
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