Urgence et périls

Poing de vue

Par | Journaliste |
le

Représentation du Covid-19 capturée sur le site des Nations Unies

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Lecture 2 min.

À en juger par la manière dont le monde et les pouvoirs publics s'inquiètent de l'épidémie de Covid-19, puisque c'est son prénom, Coronavirus étant son nom de famille, on ne peut s'empêcher de penser que l'espèce humaine réagit plus vite à une menace imminente qu'à des dangers probablement plus graves mais qui semblent plus lointains – comme si demain n'était pas au bout de l'aube.

Loin de moi l'idée de minimiser les risques d'une épidémie qui risque de faire disparaître 1% à 3% de la population mondiale, ce qui ferait d'environ 70 à 200 millions de personnes. Certes, il ne s'agit pas, par l'inaction, de laisser faire des pandémies terrifiantes façon peste noire (rappelons qu'on estime à environ un tiers au moins le nombre d'Européens qui en moururent entre 1347 et 1352). On voit bien aussi, combien les querelles politiques habituelles engendrent des réactions variant entre la sottise et la polémique. Les virus ne s'arrêtent pas plus aux frontières nationales qu'un nuage provenant de Tchernobyl. Mais globalement, on admet l'idée que l'antipathique microbe va plus ou moins sévir un peu partout et donc, on s'y prépare, avec notamment l'aide du télétravail.

Cependant, quelles sont les deux plus grandes menaces qui hypothèquent l'avenir de l'humanité? En caricaturant, certes, on peut dire d'une part le dérèglement climatique (avec l'extinction massive des espèces qui l'accompagne) et de l'autre le dérèglement économique (avec les écarts qui se creusent toujours plus). En réalité, tout se passe comme si on ne prenait au sérieux que les menaces perceptibles en termes très courts et très proches: quinze jours, quelques centaines de kilomètres... D'où la prolifération de solutions temporaires qui ne résolvent rien, qui atténuent les effets ou retardent l'inévitable, comme l'ont encore montré les tempêtes dominicales de ces dernières semaines: les falaises reculent, les pieux Rommel surgissent du passé et du sous-sol, les inondations envahissent les rues,... L'homme est roi dans la construction des digues, croyant prévenir alors qu'il n'arrive pas à guérir des erreurs du passé.

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