Sept ans de malheur

Poing de vue

Par | Journaliste |
le

Un long et lent procès... mais il est public. Photo © Jean Rebuffat

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Est-on vraiment remis de ces deux années 2015 et 2016 qui marquèrent la France et la Belgique et dont le point de départ fut voici sept ans jour pour jour l’attentat qui massacra la rédaction de Charlie-Hebdo? Par une de ces ironies dont l’histoire a le secret, c’est le sujet majeur de ces deux dernières années, la pandémie de covid, qui d’ailleurs retarde à Paris le procès des attentats, non pas celui de Charlie, mais leur suite et hélas, même pas fin, puisque Salah Abdeslam en est malade, et que la différence entre barbarie et civilisation, c’est que celle-ci ne doit jamais rien céder à celle-là et qu’on ne répond pas à l’horreur en renonçant à ses principes, ce qui en fait est l’un des buts recherchés par les terroristes.

Le premier quart du XXIème siècle, d’ailleurs, est un démenti cinglant et sanglant aux espérances que la dernière décennie du siècle précédent avaient fait naître. La chute des murs, le triomphe apparent de la démocratie, l’avènement de la liberté… Des murs, on en reconstruit, la démocratie est en panne et si l’îlot liberté résiste encore bien en certains endroits, nous permettant par exemple de vous écrire ce que nous voulons, et vous, de lire ce que vous voulez, on sent bien qu’une marée nauséabonde et multiforme monte, mêlant simplisme des réseaux sociaux, ravages du politiquement correct et banalisation de populismes décomplexés.

Est-ce pour autant un recul inéluctable? Le progrès est-il impossible, désormais? Le constat, décourageant, ne peut pas nous faire oublier que nous autres, civilisations, savons que nous sommes mortelles et que si nous avons envie de survivre, les défis qui déferlent ne peuvent plus être esquivés. La prise de conscience est bien présente, déjà, et si le combat entre la fin du mois et la fin du monde n’a pas encore de réponse claire et cohérente, au moins, il est pris en compte. Il faudra bien sûr réinventer plein de choses et plein d’attitudes, de la ville aux vacances, du travail aux loisirs, et cela n’ira pas sans cris ni chuchotements. La hausse brutale du prix de l’énergie et l’inflation qui renaît viennent déjà nous chatouiller.

Sept ans de malheur? Peut-être. Mais pour repartir sainement, cessons de chercher des boucs émissaires et rappelons-nous que ce n’est pas d’hier qu’on chante du passé, faisons table rase.

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