L'insouciance sans l'inconscience

Poing de vue

Par | Journaliste |
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Et si garder le masque en train était une solution d'avenir? (Sauf au moment de manger...) Photo © Jean Rebuffat

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L'insouciance actuelle – pensons donc à autre chose qu'au virus, d'ailleurs il y a plein de sport, du foot, du tennis, du vélo, d'ailleurs voici les masques qui s'ôtent et les vacances qui arrivent – ne devrait pas nous faire oublier les perspectives sanitaires de la rentrée. Bien sûr il y a les Cassandre, les oiseaux de mauvais augure qui se réjouiront amèrement de l'exactitude de leurs sombres prédictions, comme si penser que rien n'ira jamais aide au progrès! Il y a une sorte de déni également à ne pas voir que les choses vont mieux et s'imaginer qu'une éclaircie n'est qu'une parenthèse qu'il conviendrait d'allonger.

Pourquoi la pandémie décline-t-elle? Parce que les vaccins sont efficaces, variants compris. Mais attention, elle ne décline pas partout de la même façon, car la vaccination, si elle est homogène en Europe occidentale, est très insuffisante dans les pays moins riches; et promettre de leur offrir un milliard de doses est très joli (encore que très intéressé sous un aspect généreux) mais c'est au moins deux à trois fois trop peu. On ne traite finalement pas tellement mieux le covid aujourd'hui qu'il y a quelques mois. Les progrès, en tout cas, ne sont pas à la hauteur de l'efficacité vaccinale, laquelle, soit dit en passant, n'était pas feinte pour la cause: il suffit de constater l'échec du vaccin Curevac, qui n'a pas été agréé parce qu'il ne protège qu'à moitié pour s'en convaincre. Donc éviter de tomber malade est et reste une priorité.

Or sans être tenant du pessimisme, il faut admettre qu'une résistance vaccinale subsiste et qu'il n'est pas certain du tout qu'on arrivera à l'immunité collective même dans des pays où la vaccination a bien marché. Au fur et à mesure que les chiffres diminuent, l'urgence d'y aller à son tour se fait moindre... En réalité, tout se passe comme si, plutôt qu'une quatrième vague augurant d'un troisième confinement, on se dirigeait vers un covid en bruit de fond, ne submergeant plus les hôpitaux et leurs urgences, qui serait toléré comme on supporte la grippe ou d'autres maladies – comme on supporte ce qui est ressenti telle une fatalité.

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Pourtant le covid lui-même a démontré que les mesures prises contre lui ont été extrêmement efficaces... contre la grippe. Dans le monde d'après, peut-être aura-t-on appris à mieux juguler toutes les contagions, même au prix de certains gestes ou mesures comme le port du masque dans les transports publics ou les lieux bondés.

Ou peut-être s'en fichera-t-on complètement.

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