Chaud

L'information de la semaine est passée inaperçue, cachée derrière les tracteurs des agriculteurs qui manifestent autour de Paris et dans Bruxelles (entre autres). Elle est pourtant liée à notre mode de vie. Jamais la température moyenne des eaux de surface du globe n'a été aussi élevée. Elle culmine pour l'instant à 21,1 degrés et cette valeur record tient depuis avril 2023. La SST (pour Sea Surface Temperature) n'est pas la seule mesure inquiétante: c'est vrai en profondeur aussi. Bien sûr, le phénomène El Niño y est pour quelque chose, d'accord il y a eu des éruptions volcaniques sous-marines , mais c'est encore plus impressionnant que le réchauffement climatique terrestre. Cette hausse a plein de conséquences néfastes. Elle entraîne la dilatation des mers et océans, ce qui rehausse leur niveau, engendrant un effet de spirale avec les fontes des calottes glaciaires. Elle massacre la biodiversité marine, ce qui a des conséquences en chaîne, du phytoplancton aux oiseaux. Elle provoque une évaporation qui se termine en cyclone, en tornade, en tempête ou en pluie massive. Elle oblige les pays maritimes de basse altitude à prendre des mesures retardatrices qui n'empêcheront pas, à terme, leur disparition. Aux Maldives, on en est déjà à construire des îles artificielles entourées de digues ou des îles flottantes sur lesquelles on bâtit des maisons.

Un curieux dessert pour le banquet de goinfres que l'espèce humaine a mené sans imaginer que ses effets perdureront des millénaires - pour autant qu'on stoppe ou freine le dérèglement climatique. Sinon, qui sera là pour mesurer SST ou hausse des niveaux? Il y a environ 45.000 ans que l'homo sapiens a débarqué en Europe occidentale. Deux siècles ont suffi pour tout dérégler.