Où parfois se cache la liberté

Poing de vue

Par | Journaliste |
le

Dans les tribunes. (Capture d'écran du site Ouest-France)

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Au-delà des résultats, quoi qu’on en dise et malgré le suggestions de boycott, il y a des raisons géopolitiques intéressantes de regarder la Coupe du monde de football qui se déroule pour l’instant au Qatar. Des réflexions en tous sens peuvent naître du spectacle.

Tout d’abord, de façon générale, il est clair que l’on fait tout pour donner une impression générale proche du célèbre titre du film de Jean Yanne: tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil. On ne voit que le Qatar des Qataris, cet ultramodernisme réfrigéré, ce métro de nabab, ces hôtels au luxe trumpien (peut-être de meilleur goût), ces centres commerciaux richissimes. Soit probablement celui de dix pour cent des deux millions et demi d’habitants sur cette péninsule gazière où la célèbre date de péremption de la planète est le 11 février et où l’on dénombre trois hommes pour une femme: le pays est l’un des plus inégalitaires qui soit. Mais ce leurre ne cache pas tout et dans certains pays, tous les débats environnementaux et droits de l’hommistes auront eu le mérite d’exister. Et surtout, puisqu’officiellement il ne s’agit que de sport et nullement de politique, et qu’il faut les montrer, ces matches de football, eh bien fatalement on les filme, équipes et tribunes, et le monde entier peut voir les joueurs iraniens ne pas chanter leur hymne national et les supporters féminins de cette même équipe exulter la plupart sans le moindre couvre-chef (ce qui sur place provoque des bagarres avec les tenants du régime), ou les joueurs allemands poser avec la main sur la bouche, voire même la ministre belge des affaires étrangères en tribune VIP avec le brassard interdit. On voit aussi les stades plutôt dégarnis et on entend dire… qu’il y fait trop froid à cause de l’air conditionné.

Reste à savoir si ce qui n’est pas censuré par la force des choses possède un vrai pouvoir de réflexion dans ce pays où les matches du Qatar ont lieu devant des tribunes à moitié vides. Le Qatar voulait une vitrine, la voilà. Mais de cette vitrine, au fond, les Qataris s’en fichent. Reste à rappeler que les théocraties et les systèmes totalitaires jamais ne sont parvenus sur le long terme à juguler toutes les opinions et tous les comportements interdits.

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