Les formidables vacances du vieux Donald

Poing de vue

Par | Journaliste |
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"- Melania, un quart d'heure pour visiter. Après il y a la promenade sur la Seine. Il ne faut pas arriver en retard au Jules Verne, c'est dans la Tour Eiffel, vous verrez. - Yes, Brigitte. Too cute." Photo © Jean Rebuffat

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Le 14 juillet, Paris, la Tour Eiffel, Notre-Dame, une promenade sur la Seine... Quand je lis le programme du mini-trip de Donald Trump et de Mme en République où je me trouve moi aussi (mais plus discrètement) et quand j'entends le Potus en sa conférence de presse, j'éprouve soudain une vague inquiétude. Est-ce que Donald Trump est bête au point qu'il ne discerne pas en quoi Jupiter essaie de l'emballer? Tout est formidable, magnifique (vocabulaire trumpien genre lower middle class de la cambrousse américaine) mais tellement convenu que je crains qu'il finisse par s'en rendre compte. La géopolitique ce n'est pas que la désignation de la ville qui accueillera les JO en 2024 et la gestion du monde, la même que celle du peloton du Tour de France. Poignées de mains viriles, bisous amicaux, Versailles, Paris: Emmanuel Macron reçoit tout le monde et parle avec tous. Pourquoi se priverait-il de recevoir son homologue états-unien? Il y a au moins un point sur lequel il a raison: les puissants passent, l'histoire reste. En 1917, Lafayette nous voici, les États-Unis ont volé à la rescousse de la France maltraitée et cela fait un siècle. On avait dû dire à Donald que beaucoup d'Américains (lui inclus?) ignorent que la France a contribué activement à leur indépendance: il l'a répété. L'histoire a du poids. La France a bien raison de ne plus changer d'ennemi héréditaire à chaque génération: la paix y a trouvé son compte.

Mais tout est dans tout et inversément. L'actualité, elle, se nourrit de cautions, d'émotions, d'immédiateté. Par définition, elle se vit sans recul. Recevoir un tel ou une telle, c'est perçu comme une caution. Or il y a dans notre vaste monde beaucoup de personnages épouvantables et de choses terrifiantes. Surtout que les potentats, même élus plus ou moins proprement, adorent être caressés dans le sens du poil, et que le vieil adage selon lequel on ne fait pas d'omelette sans casser des œufs est sans cesse rappelé.

On finira par comprendre les militants anti-fourrure et les végétariens. L'histoire a du poids mais pour le mesurer, il ne faut pas en être écrasé comme par un camion fou, il y a juste un an, à Nice...

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