La reine est morte, vive la République

Poing de vue

Par | Journaliste |
le

Photo récente d'Elizabeth II prise à l'ouverture d'une session du gouvernement gallois. Photo libre de droit à condition d'indiquer licensed under the open government licence.

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La disparition de celle qu’on appelait habituellement la reine d’Angleterre (en fait celle du Royaume-Uni) suscite une grande émotion populaire et une grande agitation médiatique. Cela peut se comprendre car outre la fascination que les têtes couronnées inspire à beaucoup, le personnage d’Elizabeth II, la longueur de son règne (à peine plus court que celui de Louis XIV), la manière dont elle a joué son personnage, l’étiquette surannée à laquelle personne ne déroge, bref beaucoup de facteurs convergent vers ce double paroxysme.

Un être humain disparaît et quels que soient ses fonctions et mérites, modestes ou grands, il convient de s’incliner devant le deuil, mais ce sentiment de respect ne devrait pas occulter les questions de fond que l’hagiographie de mise esquive. La principale, selon moi, ne tient pas tant à des questions de principe qu’à une constatation: dans leur cage dorée, ces gens ne disposent d’aucune liberté. Leur destin est ligoté depuis la naissance. On pourra opposer tant qu’on voudra les mérites respectifs d’une monarchie et d’une république, on pourra souligner tant qu’on voudra les ressemblances qui existent, on ne pourra pas nier ce fait: ce n’est pas leur choix. Ils ne déterminent rien du tout de leur vie et dès qu’elle s’écarte un brin des convenances, volontiers conservatrices, cette vie les broie. D’ailleurs Elizabeth II elle-même s’est retrouvée l’héritière parce que son oncle avait dû abdiquer pour épouser la femme qu’il aimait et qui avait le tort d’être divorcée.

Qui se souvient encore que la charge de roi, de façon générale dans l’ouest de l’Europe, n’est devenue héréditaire que par tradition? Les rois en place associaient leur fils au pouvoir, tant et si bien que l’élection n’est plus apparue que comme une formalité dont on s’est bien vite passé et qui trouve encore son écho dans les déclarations solennelles, serments et autres proclamations du dauphin couronné. La seule exception reste l’élection du pape. Mais il est vrai que les cardinaux ne sont pas supposés être pères de famille.

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