Q comme qualité

Par Théophraste !

Par | Journaliste |
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Série de six cartes postales représentant des lecteurs types du Figaro, du Petit Journal, de L’Aurore, du Petit Parisien, du Journal et de La Libre Parole. Nancy, vers 1902 © BnF

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Lecture 3 min.

On parle beaucoup de presse de qualité par rapport à l’autre presse, celle qui cultive le populisme, le sensationnalisme et qui en devient très populaire. La qualité c’est la rigueur, le sérieux, le courage aussi de ne pas surfer sur la vague populiste et, au contraire, de dire ce qui dérange.

C’est une exigence de chaque instant, c’est aussi l’humilité de reconnaître que l’on s’est trompé, que l’on rectifie une information, qu’on explique pourquoi on donne telle ou telle information lorsque cela fait scandale.

Une presse de qualité effectue des choix rédactionnels clairs, expliqués au public. Ainsi, contrairement à des opinions très critiques qui fusent sur les réseaux sociaux et dans les conversations courantes, nos journaux dits de qualité et nos chaînes de télévision ont en général très bien traité ce grand événement si complexe que fut et qu’est encore la pandémie de la Covid-19 : le débat scientifique a été clairement expliqué, les tâtonnements, les interrogations et même les erreurs des experts n’ont pas été cachés. En Belgique, cette politique d’information a permis au public de comprendre la complexité du problème épidémiologique et de poser les bonnes questions au gouvernement qui était pris au dépourvu comme tout le monde.

La critique de la gestion politique de cet événement a été affinée jour après jour sans verser dans le grand guignol pseudo scientifique qui a marqué les Français notamment et a accru la méfiance de la population vis-à-vis de la politique présidentielle de Macron.

Globalement, les journalistes ont répercuté les plaintes et critiques du personnel soignant face au manque de moyens, aux politiques de gestion de la santé publique nettement insuffisantes. Il se sont mis à l’écoute des interrogations, des critiques et souffrances de la population d’autant plus aisément qu’ils vivaient la même chose.

Le débat se poursuit d’ailleurs, démocratiquement et sans indécence malgré parfois quelques tweets et messages sensationnalistes de l’un ou l’autre représentant politique en mal de publicité.

Le temps de l’enquête parlementaire sur les égarements et les imprévoyances lors de la gestion politique de cette crise est venu. La presse s’en fait l’écho ce qui permet aux citoyens qui prennent le temps de lire, d’approfondir le sujet, de juger eux-mêmes de la transparence réelle de notre démocratie.

Les rédactions de médias « de qualité » s’interrogent elles-aussi sur leurs erreurs de jugement, les problèmes de traitement de l’information, les manques et oublis. Le dialogue entre les lecteurs et les téléspectateurs est la seule manière de progresser vers plus de qualité encore. Les invectives, les soupçons complotistes divers brisent le dialogue et donc la réflexion citoyenne collective.   

Ajoutons que la presse « de qualité » s’est investie dans des enquêtes internationales par des collectifs de journalistes dans le monde entier. Cela coûte très cher. Cela ne ramène pas de la publicité.

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Une presse de qualité, cela se paie et c’est impayable : il faudrait multiplier par dix au moins le prix d’un journal et encore, sa publication ne serait pas rentable. Alors, lisons, citoyens ! Et pratiquons la critique constructive au lieu du dénigrement systématique.  

 

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