La paix ? Celle des riches et des armes ?

Zooms curieux

Par | Journaliste |
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Ce 21 septembre, Journée internationale de la paix.

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L’actualité fait se catapulter des informations très contradictoires : d’un côté il y a la nouvelle course aux armements nucléaires et autres visant à contrer des visées expansionnistes de la Chine et à restaurer le primat de l’ancien empire américain ; de l’autre, il y a les Nations Unies, singulièrement écartées dans ces grands débats par les puissances grandes et petites qui se concurrencent à coups de juteux contrats d’armements.

L’affaire des sous-marins nucléaires qui attise les tensions entre la France (vendeuse) à l’Australie (ancienne acheteuse et qui rentre dans l’orbite USA) est révélatrice de ce constat désolant : rien n’a changé ! Nos responsables politiques sont embarqués dans une nouvelle spirale de violence, de menaces guerrières et nucléaires, de positionnement mondial basé sur la force et non pas sur la coopération afin de répondre aux défis majeurs de notre temps : les menaces climatiques et sanitaires.

Les Nations Unies tentent vainement de rappeler ces enjeux majeurs en donnant comme thème à cette Journée internationale de la paix 2021 : « Se relever pour un monde plus équitable et durable ». Déjà en mars 2020, le Secrétaire général des NU avait lancé un appel en faveur d'un cessez-le-feu mondial. En février 2021, le Conseil de sécurité a adopté à l'unanimité une résolution appelant les États Membres à soutenir une « pause humanitaire durable » dans les zones de conflit. « Le cessez-le-feu mondial doit continuer d’être respecté, afin de garantir aux personnes touchées par le conflit l’accès à des vaccins et des traitements vitaux. », insiste l’ONU, qui souligne : « En plus de la pandémie, nous avons vu une montée de la stigmatisation, de la discrimination et de la haine. La COVID-19 attaque tout le monde, sans se soucier d'où nous venons ni de ce en quoi nous croyons. Face à cet ennemi commun, nous devons nous rappeler que nous ne sommes pas l'ennemi l'un de l'autre. Pour pouvoir nous remettre de la dévastation de cette pandémie, nous devons faire la paix les uns avec les autres.

Et nous devons faire la paix avec la nature. Malgré les restrictions de voyage et les fermetures économiques, les changements climatiques sont encore bien présents. Ce dont nous avons besoin, c'est d'une économie mondiale verte et durable qui crée des emplois, réduit les émissions et renforce la résilience aux impacts climatiques. »

Ces belles phrases se heurtent au système impitoyable du profit à tout prix pour les plus puissants de ce monde. La faiblesse de nos représentants politiques est soulignée sans cesse par l’actualité.

En Belgique: l’action « Bikes not Bombs »

 « Aujourd'hui, plus de 13 000 armes nucléaires sont encore déployées sur la surface de la terre”, rappelle la CNAPD. “Dans un contexte de concurrence économique et géostratégique croissante entre les grandes puissances, les armes nucléaires occupent une place de plus en plus importante dans les doctrines stratégiques. Les puissances nucléaires ont investi un montant record de 72,9 milliards de dollars dans leurs arsenaux nucléaires en 2020, reniant ainsi totalement leurs obligations en matière de désarmement nucléaire telles que définies dans le Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). Dans notre pays, des bombes nucléaires étatsuniennes sont déployées depuis 1963. Celles-ci seront bientôt remplacées, entre 2022 et 2024, par de nouvelles bombes ‘plus petites et plus facilement déployables’. Tout cela sans aucun débat démocratique. »

Depuis plusieurs années, la CNAPD et la coalition belge contre les armes nucléaires appellent les villes et communes de Belgique à hisser le drapeau de la paix sur les bâtiments communaux afin de renforcer l’appel pour une Belgique sans armes nucléaires, dans un monde sans armes nucléaires. Cette année, 112 villes et communes partageront ce message.

Cette semaine de sensibilisation et de mobilisation se terminera ce dimanche 26 septembre, date de la Journée internationale des Nations Unies pour l’abolition des armes nucléaires. La CNAPD annonce que « des dizaines de cyclistes se rendront à la base militaire de Kleine Brogel, à partir de la gare de Kiewit (près de Hasselt, départ 9h30). Ils seront accompagnés de cyclistes allemands et hollandais venant des bases aériennes de Büchel (All) et Volkel (P-B) où sont entreposées d’autres bombes atomiques étatsuniennes. Après la balade en vélo, un pique-nique agrémenté de quelques discours et d’un concert sera organisé. Nous effectuerons également une grande chaîne humaine colorée aux alentours de la base, dans la Herenwijerstraat. »

Alors, affichons le drapeau de la paix, aux couleurs de l’arc-en-ciel, couleurs préférées du merveilleux Julos Beaucarne qui vient de nous quitter. Lui qui chantait :

« C’est celui qui est tout en bas
Qui est bien plus fort qu’il ne croit
Si nous le voulons, toi et moi
Le cauchemar s’arrêtera
Six milliards de p'tits regardants
Peuvent devenir acteurs puissants
Six milliards de gens conscients
Ensemble changent le cours du temps”

Plus d'informations :

- 21/09 : Journée internationale de la Paix https://www.journeedelapaix.be/

- 26/09 : Bikes not Bombs à Kleine Brogel https://nonukes.be/fr/bikes-not-bombs/

- Site de la Coalition belge contre les armes nucléaires : https://nonukes.be/fr/accueil/ 

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- Site qui rassemble toutes les initiatives européennes pour cette semaine pour la paix: https://www.nukefreeeurope.eu/

Mobilisation pacifiste en Belgique.

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