Attention au CETA, cheval de Troie du TTIP

Poing de vue

Par | Journaliste |
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Photo © Jean-Frédéric Hanssens

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Il y a, bien sûr la mobilisation citoyenne extraordinaire au niveau européen, mais aussi des conflits d’agenda politiques. Et une grande menace sur l’Afrique.

Le ministre allemand de l’Economie a lancé le brûlot, suivi par le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur : les négociations sur le projet de Traité Transatlantique (TAFTA ou TTIP) doivent être arrêtées. Simple suspension pour objectifs électoraux aux Etats-Unis, en France et en Allemagne ? Ou bien réelle prise de conscience des aspects inacceptables du libre-échangisme commercial made in USA ? Sans doute, un mixte de tout cela.

Mais cela ne signifie pas l’arrêt des négociations que la Commission européenne entend poursuivre envers et contre tout. Plus grave encore : ni la France ni l’Allemagne ne s’opposent à l’imminente signature d’un traité similaire avec le Canada, le CETA, qui comporte de nombreuses clauses farouchement contestées dans le cadre du TTIP. Signer le CETA, c’est ouvrir la porte aux milliers de multinationales américaines qui ont des filiales au Canada et qui pourraient introduire des recours contre nos règlementations protectrices des consommateurs, des PME, des services publics, des productions agricoles etc. Et ce par le biais de la procédure de l’arbitrage privé qui soustrait les différends commerciaux aux justices publiques des Etats membres de l’UE.

Inacceptable pour les plus de 3,4 millions de citoyens européens qui maintiennent la pression sur la Commission européenne. Les organisations citoyennes appellent donc à la méga manifestation anti CETA et anti TTIP, le 20 septembre soit deux jours avant une rencontre décisive des ministres européens du Commerce.

L’enjeu ? Que le commerce ne soit plus le véhicule d’un néolibéralisme destructeur des valeurs sociales, environnementales, humanistes et de solidarité. Or, la Commission européenne continue à imposer ses règles néolibérales, non seulement aux Européens mais aussi aux pays africains. Il s’agit des « accords de partenariat économique » (APE) que certains pays d’Afrique australe ont déjà signés mais que d’autres, en Afrique centrale et de l’ouest, refusent. Ils savent en effet qu’ouvrir largement leurs frontières aux produits des pays européens détruirait l’économie locale. Le chantage européen est clair : signez ou alors vous devrez payer des droits de douane pour exporter vos produits vers l’Europe. Et cela dès le 1er octobre de cette année.

Il y a donc urgence, mais comment, si rapidement, modifier le dogme du sacro saint libre-échange qui aveugle nos dirigeants ? Comment imposer les alternatives que sont les formes de commerce et de développement « soutenables » ?

La mobilisation citoyenne doit s’étendre à l’Afrique.

Infos :

http://www.cncd.be/Le-TTIP-cede-a-la-pression

http://transatlantique.blog.lemonde.fr/2016/08/30/pourquoi-la-france-veut-elle-maintenant-enterrer-le-tafta/

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L’Afrique sous pression pour des accords de libre-échange avec l’Europe, Médiapart, 4 août 2016, Fanny Pigeaud.


 

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