Néo-libéralisme versus green new deal

Zooms curieux

Par | Journaliste |
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Une des affiches du Green Party étatsunien. Photo © www.gp.org

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Les vieilles recettes ultra libérales ne sont pas prêtes d’être oubliées dans les archives de l’histoire : l’Europe s’arrime au libre-échangisme dans des traités avec le Canada (CETA), avec plusieurs pays d’Amérique latine (Mercosur), avec le Vietnam, avec le Japon.

Le multilatéralisme reste central pour nos chefs européens, surtout depuis que le président étatsunien Donald Trump a lancé la guerre du protectionnisme visant à sauver exclusivement les intérêts américains, et surtout ses chances de réélection. La guerre économique bat son plein, dans le monde entier avec son cortège de déstabilisations politiques, de guerres régionales, d’accaparement des terres, de l’eau, des ressources naturelles tellement vitales pour les populations les plus défavorisées.

Et l’Afrique vient de se lancer dans le système avec l’ambition de créer son vaste marché interne africain. Une manière de dire aux autres puissances économiques que l’Afrique représente elle-aussi une puissance politique et pas seulement un libre-service pour les anciennes puissances coloniales. En soi, ce n’est pas une mauvais nouvelle. Reste à démontrer que le type de développement ainsi imposé aux populations africaines sert réellement les intérêts de celles-ci et pas seulement ceux des riches familles politiques de ces pays et des dirigeants des multinationales qui prolifèrent autour d’elles.  

Le « Green new deal »

L’enjeu est donc planétaire. La seule instance qui puisse proposer des alternatives au désastre écologique annoncé si l’on poursuit cette voie de l’exploitation démesurée des ressources naturelles provoquant des catastrophes naturelles irrémédiables, est bien l’ONU. On y a concocté un vaste plan d'investissement dans les énergies décarbonnées visant à stopper le réchauffement climatique, tout en promouvant la justice sociale. Soutenu par les verts européens, il est devenu le fer de lance des revendications des jeunes écologistes du parti démocrate étatsunien.

Quant au Green New Deal For Europe, « il entend fournir aux institutions de l'Union, en particulier à la Banque Européenne d’Investissement, un cadre économique, technique et égal pour la conduite d'investissements importants dans des infrastructures stratégiques et des activités économiques ayant un impact conséquent dans la lutte contre le changement climatique et la gestion de ses conséquences. », ainsi que le décrit Wikipédia. Il s’agit donc, pour le capitalisme, de se sauver par des méthodes capitalistes mais tournées vers les exigences des droits humains, de la protection de l’environnement, de la justice sociale…

 Un des principaux penseurs de l’altermondialisme, Gus Massiah, écrit : « Il est probable que le débat sur le développement va s’organiser autour du programme du « Green New Deal » comme proposition par rapport au modèle dominant néolibéral. L’urgence est de renforcer les résistances à toutes les échelles locales, nationales et mondiales. » il faut, dit-il, renforcer la solidarité internationale, « en élargissant la communauté à l’Humanité et le territoire à la planète. Elle est souvent perçue comme le complément de la liberté et de l’égalité.

Les pratiques de solidarité ont résisté à la marchandisation, la privatisation et l’étatisation. Elles sont à la base des propositions telles que les communs et la propriété sociale. La solidarité internationale a mis en avant des pratiques spécifiques notamment avec le partenariat. Le pari est de construire des relations d’égalité alors que les situations sont profondément inégales et marquées par des rapports de domination. »

Renforcer les résistances

Gus Massiah souligne : « l’urgence est de renforcer les résistances à toutes les échelles locales, nationales et mondiales. Elles consistent à soutenir les mouvements en lutte autour des thèmes les plus développés : refuser la pauvreté, les inégalités, les discriminations ; lutter contre les répressions ; refuser les remises en cause des libertés démocratiques ; remettre en cause le rôle croissant et les différentes formes de la corruption ; remettre en cause la volonté de puissance et de richesses qui conduit à des démesures incontrôlées ; refuser les guerres ; lutter contre la criminalisation des mouvements sociaux et des formes de solidarité. »

L’actualité démontre que des pans de plus en plus larges des populations sont sensibles à ces mobilisations autour de l’enjeu climatique, de l’accueil des migrants, de la lutte contre la pauvreté, de l’accroissement des inégalités, etc. Mais l’écart entre nos représentants politiques, au plus haut niveau, et les citoyens s’accroît. Les résultats électoraux en Europe marquent aussi la peur des populations fragilisées par ces guerres économiques sans fin. La montée de l’extrême-droite est devenu le péril majeur pour nos démocraties.

Les mobilisations pour la solidarité internationale bénéficient de l’innovation culturelle des jeunes, des technologies de la communication et de l’information. Elles portent l’espoir que nous pouvons encore nous sauver en tant qu’humains.

https://www.capital.fr/economie-politique/lue-et-le-vietnam-signent-un-accord-commercial-longtemps-attendu-1343427

https://www.capital.fr/economie-politique/face-a-trump-lue-et-le-japon-scellent-un-accord-commercial-historique-1298446

https://www.mediapart.fr/journal/international/040719/niamey-les-chefs-d-etat-africains-inaugurent-l-ere-du-libre-echange?

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https://www.goodplanet.info/actualite/2019/02/08/green-new-deal-des-democrates-americains-devoilent-un-ambitieux-plan-environnemental/

 

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