Sourd comme un vicaire

Pasta

Par | Journaliste |
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La libre Belgique du 2 mai dernier nous informe de ce que le vicaire du diocèse de Liège, Eric de Beukelaer, trouve que les propos de Sophie Rohonyi (députée Défi) à propos de la future loi sur la prolongation du délai légal de l’avortement, lui rappellent les positions, non pas du missionnaire, mais de l’ultradroite.
Au premier abord, mais je peux me tromper, je ne pense pas que l’ultradroite soit particulièrement favorable à l’avortement. Peut-être que je devrais sortir plus.
Et de dénoncer une « démocrature soft » (soft, tout même... monsieur le vicaire est un modéré...) qui refuse le dialogue.
Le bon père devrait cesser d’abuser de l’eau bénite.
Probablement qu’un petit pétard de temps à autre lui permettrait de retrouver le sens du verbe dialoguer qui, justement, ne consiste pas à être tous du même avis que celui qui tient la trique. Il est vrai que l’Église souffre beaucoup d’être contrainte, à cause de la « démocrature », de se passer de cette fâcheuse habitude ! Comme le rappelle François De Smet dans la Libre Belgique du 05, ça va faire trente ans que ça dialogue, mais les évêques et Eric de Beukelaer n’ont toujours rien entendu. À leur âge, on devient un peu dur de la feuille.
Ô tempora, ô mores !
Le pétard, à dose raisonnable, comme élévation vers Dieu, serait pour notre vicaire, fort sympathique au demeurant lorsqu’il abandonne sa soutane de contention, sans doute un moyen de rester proche d’une mythologie chrétienne infiniment plus libertaire, car enfin les aventures du petit Jésus, ça n’a pu être inventé que sous l’influence des herbes dont la région où serait né le fils de Dieu (de la manière un peu compliquée que j’exposai ici même il y a peu), était riche. D’ailleurs, si l’on remonte avant les hallucinations de Paul de Tarse qui, sur le chemin de Damas, avait dû en trouver de la bonne, on voit bien, en lisant leurs divers contes et légendes, que les Hébreux, depuis plus longtemps encore, fumaient déjà la moquette. Enfin, ce qui en tenait lieu à l’époque.
Et puis, ça met de bonne humeur, nous dit-on. Du coup, on cesse de broubeler comme un vieux calotin ranci sous la croix.
Il est vrai que l’Église, dans les siècles des siècles, a toujours préféré le monologue : quand elle a parlé, on ferme sa gueule. C’est ça le dialogue ! il y a des habitudes dont les apparatchiks de cette institution, plus que chenue, ont du mal à se débarrasser.
De plus, comme c’est un problème qui relève de l’éthique, il conviendrait de penser, selon le monsieur le vicaire, que la seule à prendre en considération serait celle des évêques. Normal : c’est Dieu lui-même qui leur montre la voie. L’éthique des sans-dieux (et d'un certain nombre de croyants) compte pour du beurre. Ils vont, racontant à qui veut les écouter que c’est une affaire personnelle. Qu’est-ce qu’il faut pas entendre !
Celle de l’Église, par contre, est celle d’une institution commanditée par Dieu lui-même. Il va donc de soi, applicable à tous, sans hésitation ni murmure. Sinon c’est la porte ouverte à l’anarchie, pire ! au Pastafarisme. On ne voit pas un membre du clergé laisser vagabonder l’éthique sans intervenir. Elle doit être tenue en laisse. Par qui mieux que les évêques ?
Rappelons la banalité de base, fondement de cette loi que l’Église, institution privée qui met son nez partout dans les affaires de gens par la force du crucifix, s’efforce de ne pas entendre depuis des décennies : l’interruption volontaire de grossesse, comme son nom l’indique, n’est en aucun cas obligatoire. C’est une affaire TRÈS personnelle. Comme l’éthique.
Dès lors, avorte, en conscience, qui le désire, moyennant certaines procédures. Les évêques peuvent dormir sur les deux oreilles (dixit le Père Ubu) des petits n’enfants : Il leur suffit de ne pas avorter pour avoir la conscience en paix, personne ne leur fera de remarque, ne les traitera de culs bénis.
On va me dire : ouais ! elle est un peu facile celle-là ! J’en conviens, mais quand on voit une joue tendue avec tellement de mauvaise foi, ça serait un vrai gâchis de ne pas y coller une bonne beigne.
Que le Monstre en Spaghetti Volant vous touche de son appendice nouilleux.
Ramen.

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