S comme secret des sources

Par Théophraste !

Par | Journaliste |
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Protéger ses informateurs, un devoir pour le journaliste. Dessin © Anne-Catherine Van Santen. Publié dans l’agenda de l’AJP en 2008.

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Lecture 2 min.

Notre abécédaire du journalisme aborde cette semaine un point essentiel : la protection du secret des sources.

Le secret des sources n’est pas un secret professionnel. Rien à voir. Il s’agit seulement pour les journalistes de ne pas scier la branche sur laquelle ils sont assis. Car la source c’est l’informateur, celui qui, à tort ou à raison, veut faire divulguer quelque chose par un média. Pas n’importe quelle information en effet. Une info qui dérange, qui interpelle, qui gêne souvent le pouvoir en place et surtout le pouvoir judiciaire. Celui-ci veut bien évidemment savoir d’où vient cette information dérangeante et convoque le journaliste, le menace parfois et, rarement en Belgique, l’emprisonne pour le faire avouer. Celui qui parle est mis au ban de la profession car il a violé une règle importante de la déontologie professionnelle. Car comment les journalistes pourront-ils encore garder la confiance de leurs informateurs si ceux-ci risquent d’être trahis?

Mais pourquoi ce secret ? Parce que ces informateurs sont souvent tenus, eux, au secret professionnel. S’ils sont démasqués, ils risquent de lourdes peines. Or, souvent, des fonctionnaires sont au courant de faits qui sont contraires à ce que l’on attend d’une démocratie saine et veulent le dire pour corriger ces dysfonctionnements. C’est cela aussi le rôle premier de la presse : être chien de garde de la démocratie. Il ne s’agit donc pas de protéger des informations sensationnalistes et qui attentent à la vie privée de personnes ordinaires. Le secret des sources ne doit pas non plus couvrir des actes dangereux pour les personnes (on ne va pas protéger un criminel en passe de commettre un attentat présumé sanglant, meurtrier), ce serait aussi inacceptable que la non-assistance à personne en danger. Bref, le secret des sources est une affaire de conscience. Voilà pourquoi il figure dans les consignes déontologiques, ce qui est généralement respecté par les magistrats qui en tiennent compte dans leur attitude face à un inculpé. Mais de plus en plus de magistrats ne voulaient plus tenir compte de cette déontologie et les parlementaires ont décidé de protéger le secret des sources par une loi qui a mis d’accord la magistrature et les journalistes.

La Belgique s’est ainsi montrée pionnière en la matière en Europe.

Plus d’infos :

http://www.ajp.be/la-loi-protege-les-sources-du-journaliste/

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