Élections piège à cons: M. Gloub fait du zèle

Pasta

Par | Journaliste |
le

Dessin de Wich

commentaires 0 Partager
Lecture 5 min.

2024 arrive, les éctions lechlatives (comme on dit, pressés, dans les journaux télévisés) aussi. Le président du MR sort l’artillerie lourde à propos des heureux pensionnaires des prisons. Le genre d’idées qui cartonne auprès des électeurs humanistes, genre Gloub.  
S’il se retenait pas, tiens, il demanderait qu’ils soient tous mis en cabane, les taulard§s. Inconvénient : ils y sont déjà. Alors, comment les punir un peu plus d’être prisonniers, aux frais de l’État qui plus est ? Facile : Leur envoyer la facture de leur incarcération.
Et s’ils n’ont pas de quoi payer ?
Pas de problème ! À leur sortie de cabane, ils n’ont qu’à trouver du boulot pour rembourser. Comme chacun sait, pour un ex-taulard§, y a qu’à traverser la rue, comme disait Macron, c’est pas si difficile de retrouver un boulot. Yaka.
C’est globalement son mode de philosophie politique à Gloub, « Yaka ! » c’est comme ça qu’il est le meilleur opposant de ses alliés politiques.
« Et c’est ainsi qu’Allah est grand. », comme aimait à conclure ses chroniques Alexandre Vialatte.
Mais j’ai pas fini.
Monsieur Gloub, pour démontrer qu’il sait de quoi il parle (qu’il sait pourquoi il ferait mieux de la fermer, ça, non !), explique qu’ayant été lui-même avocat, il connait bien le sujet de ceux qui ne pensent qu’à se la couler douce derrière les barreaux.
J’ai cherché pendant combien de temps, et où, il avait exercé ses talents de bavard. (Une seconde nature.) Rien trouvé. J’ai peut-être pas assez cherché. Oh ! attention ! il a plein de diplômes en droit. Et tout le reste de travers, comme disait Coluche.
En tout cas, s’il a jamais exercé ce métier, il est probable que ses clients qui n’ont pas pris le maximum ont eu la chance de tomber sur un§ proc§ compréhensi§ et un peu humain§. Avec une mentalité comme celle de monsieur Gloub, il y a moyen de subtilement défendre les canailles* en les enfonçant un peu plus.
Mais ça serait du machiavélisme. Et monsieur Gloub ressemble à Machiavel comme « le duc de Bordeaux ressemble à son frère, son frère à son père, son père à mon cul, de là je conclus... », etc. Vous connaissez la chanson (sinon, sur simple demande, je vous envoie la suite des paroles et la musique). À l’ULB, il a dû surement la chanter, monsieur Gloub, qui ne s’appelait encore que Georges-Louis Bouchez; Double par la suite, par respect des dimensions de son nombril, puis plus simplement Gloub ; je le rappelle, par la grâce créative de mon honoré confrère Jean Rebuffat qui sait ramener à leur véritable dimension les obèses de l’ego. Comme Jean Quatremer la semaine dernière.
Donc, selon notre héros, mettre les gens en prison à l’œil, ça coûte trop cher, faut les faire payer. La double peine quoi, pour économiser sur les dépenses de l’État . Je vais plus loin : on pourrait envisager des peines systématiques et encore plus longues pour le moindre délit ! Ca rapporterait plus. On est libéral ou on ne l’est pas, les affaires, c’est les affaires, l’État, ça devrait se gérer comme une entreprise.
Par contre, pas un mot, ce serait pas le sujet — le sujet, c’est lui qui le choisit, vos gueules dans la basse-cour — pas même une allusion sur la fraude fiscale et le manque criant de moyens de la justice et du fisc pour poursuivre la truandaille en col blanc, comme on dit.
Normal : dans ce cas, il faudrait des budgets adéquats, de la volonté politique aussi. Et ça, outre que ça pourrait valoir des brouilles inutiles avec de bons amis à l’aise financièrement, ça coûte ! Encore plus cher que les taulard§s. Alors que c’est eux le problème. Ils ont tous les culots !
Notez qu’il y aurait peut-être dans les revenus engrangés par la taxation des prisonnier§s, la possibilité de financer un peu la répression de la fraude fiscale. Si peu que ce soit, car elle est gigantesque, mieux, un art des affaires, ça ferait un peu de boulot pour des avocats, qui, faute de clients, ont dû se résoudre à faire de la politique.
Mais, allons, voyons ! c’est une simple question de morale et de respect pour la Libre Entreprise maffieuse (pléonasme?) : on ne va pas financer la Justice et le fisc avec l’argent des voyou§s !
C’est pas possible ! Ce type me cherche !
Voilà qu’au cours de ma revue de presse quotidienne du spectacle démocratique, je tombe encore sur monsieur Gloub . Il pose, dans une fraternelle poignée de main, avec Michel Vandenbosch, le responsable de Gaïa.
Il a promis de faire inscrire le bien-être animal dans la constitution, lors de la prochaine législature.
Chacun sait que les promesses des politiciens n’engagent que ceux qui y croient.
Va y avoir des déçus du libéralisme !
Aussi ailleurs, d’accord, c’est la loi du genre.
Mais Gloub tient la corde, pas de doute !

Que le Monstre en Spaghetti Volant vous touche de son appendice nouilleux.
Ramen.

* Comment doit-on écrire canaille, genre féminin, s’il s’agit d'un homme ? Canayou ?

Il semble que vous appréciez cet article

Notre site est gratuit, mais coûte de l’argent. Aidez-nous à maintenir notre indépendance avec un micropaiement.

Merci !

commentaires 0 Partager

Inscrivez-vous à notre infolettre pour rester informé.

Chaque samedi le meilleur de la semaine.

/ Du même auteur /

Toutes les billets

/ Commentaires /

Avant de commencer…

Bienvenue dans l'espace de discussion qu'Entreleslignes met à disposition.

Nous favorisons le débat ouvert et respectueux. Les contributions doivent respecter les limites de la liberté d'expression, sous peine de non-publication. Les propos tenus peuvent engager juridiquement. 

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Cet espace nécessite de s’identifier

Créer votre compte J’ai déjà un compte