Coopérer en toute solidarité

Zooms curieux

Par | Journaliste |
le

Des témoignages émouvants et forts nous prouvent que la solidarité est le clef du développement personnel et collectif.

commentaires 0 Partager
Lecture 5 min.

« Je me suis reconstruite. J’assure la vie de ma famille, seule. « Le Germoir m’a donné confiance ». Ainsi parlent des femmes courageuses qui prennent leur avenir en main, qui endossent des responsabilités importantes afin de créer le « Germoir », une entreprise de formation par le travail grâce à laquelle des femmes acquièrent de nouvelles compétences, des qualifications professionnelles et le courage fortifié par l’entraide et la solidarité afin de bâtir une nouvelle vie.

« Tous nous somme reliés », dit Marcel Leroy, ce journaliste qui nous raconte ces belles et émouvantes tranches de vie dans le livre « Paroles du Germoir » rédigé avec Dominique Bricoult, cofondatrice du Germoir et sa directrice depuis 1982. Nous sommes reliés à ce travail social, à ces innovations solidaires, à ces structures basées sur la coopération entre les humains, chacun apportant ses forces, ses savoirs, ses compétences. Reliés parce qu’humains qui croyons en la force de la solidarité plutôt qu’à l’individualisme, au repli sur soi et aux fausses notions de liberté individuelle opposées aux libertés collectives qui sont la base de notre système démocratique.

Ces femmes nous donnent de belles leçons de courage dans l’entraide ; car il n’est pas facile d’accepter de se faire aider tout en apportant son aide aux autres. Il s’agit en effet d’un bouleversement culturel : apprendre à apprendre de soi et des autres, partager cela sans but lucratif, juste pour le développement de ce qu’on pourrait appeler le bonheur, en lieu et place du profit individuel.

De Monceau-Fontaine, l’exemple de ce site pionnier de l’économie sociale inspire au-delà de la région wallonne, des initiatives du même type. Et cela nous donne un aperçu du monde nouveau qu’il nous faut faire advenir. Celui de l’après-crise de la finance mondiale. Celui de la crise climatique. Celui de la crise épidémiologique mondiale.

L’Homme, un loup pour l’Homme ?

La preuve scientifique que ce type de solidarité fait avancer l’humanité nous est donnée dans le livre de Dirk Van Dupen, médecin en maison médicale, et Johan Hoebeke, docteur en biochimie, dans leur livre « L’Homme, un loup pour l’Homme ? » ou « Les fondements scientifiques de la solidarité ». Voyez dans notre rubrique "Nous on l'a lu" notre souriante contestation du titre!

Un excellent ouvrage qui vulgarise et synthétise très bien les recherches dans le domaine des neurosciences, de la psychologie évolutive ainsi que les nouvelles idées surgissant des études de paléoanthropologie. On y apprend que notre cerveau est construit pour la survie de l’espèce humaine parce qu’il permet une progressive conscience de soi et un plaisir dans le groupe. Ce qui favorise l’empathie, l’altruisme et l’entraide. Ce sont donc des tendances innées du comportement humain, fruits d’un délicat complexe d’hormones comme l’ocytocine qui induit les gestes de soin, notamment.

On y apprend les trois couches de l’empathie : la première est celle de l’imitation et de la synchronisation (la contagion du bâillement, par exemple) ; la deuxième est la capacité de se mettre à la place de quelqu’un d’autre ; la troisième est celle de la sympathie, de la compassion avec l’intention d’aider. On l’appelle aussi : altruisme.

Ces tendances profondes nous permettent de lire l’évolution de l’histoire humaine comme une éternelle balance entre instincts destructeurs, avidité et cupidité alliés à l’envie de pouvoir et la coopération fructueuse, l’entraide et la solidarité envers le plus grand nombre. Les civilisations étant les champs de bataille de ces tendances antagonistes.

L’époque moderne a vu triompher une « économie de marché » qui n’est autre que la loi du plus fort devenant le plus riche. Par le modelage des esprits à travers l’enseignement, les propagandes et les publicités pour une économie de la consommation individuelle, les valeurs profondes de solidarité et de coopération ont été minorisées.

Ce sont les grands bouleversements historiques comme les deux guerres mondiales, les krachs financiers, les pandémies meurtrières, qui nous obligent à retrouver ces notions de coopération et de solidarité qui ont été incarnées, chez nous, par le système de sécurité sociale, notamment. La plus belle traduction moderne de cela ce sont les droits humains universels.

Il semble que vous appréciez cet article

Notre site est gratuit, mais coûte de l’argent. Aidez-nous à maintenir notre indépendance avec un micropaiement.

Merci !

L’enjeu actuel est de sauver l’humain et son environnement naturel. La seule solution est la solidarité, concluent les auteurs de ce livre encourageant. Une solidarité qui s’oppose à l’exploitation, caractéristique principale du néolibéralisme. Une solidarité qui requiert des coopérations au-delà de toutes les frontières.


  • Dominique Bricoult. Marcel Leroy. Paroles du Germoir. Editions du Basson. Mars 2021.
  • Dirk Van Duppen. Johan Hoebeke. L’Homme, un loup pour l’Homme ? ». Investig’Action. 2020.

L'Homme est programmé à l'altruisme, la coopération et pas à la compétition ni à l'exploitation.

commentaires 0 Partager

Inscrivez-vous à notre infolettre pour rester informé.

Chaque samedi le meilleur de la semaine.

/ Du même auteur /

Toutes les billets

/ Commentaires /

Avant de commencer…

Bienvenue dans l'espace de discussion qu'Entreleslignes met à disposition.

Nous favorisons le débat ouvert et respectueux. Les contributions doivent respecter les limites de la liberté d'expression, sous peine de non-publication. Les propos tenus peuvent engager juridiquement. 

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Cet espace nécessite de s’identifier

Créer votre compte J’ai déjà un compte