Notre avenir chimique à la sauce européenne

Zooms curieux

Par | Journaliste |
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Une manifestation de EDC-Free Europe contre les perturbateurs endocriniens. © EDC-Free Europe

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La Commission européenne travaille, inexorablement, même si des centaines de milliers de personnes manifestent un peu partout en Europe contre ce travail ! En cause aujourd’hui: les critères concernant les perturbateurs endocriniens.

Ainsi, les 20 et 21 septembre 2016, au moment même où les grandes manifestations contre le TTIP et le CETA ébranlaient les cercles politiques nationaux, les experts et les représentants officiels des pays membres de l’UE se rencontraient afin d’examiner les critères à proposer en matière de biocides et de pesticides. Il s’agit du futur de notre santé, pourtant. Il s’agit de la règlementation des perturbateurs endocriniens, ces substances produites par nos industries (plastiques, cosmétiques, peintures, etc.), ces polluants chimiques qui, contaminant notre environnement et notre alimentation, sont susceptibles de perturber notre fonctionnement hormonal et de provoquer des cancers, des infertilités et de nuire au développement du cerveau. 

Le coût estimé des maladies liées à ces perturbateurs oscille entre 157 et 288 milliards d’euros par an en Europe. Ce n’est pas rien et pourtant, au lieu d‘interdire au plus vite les substances dénoncées par les experts et les ONG de la santé et de l’environnement, la Commission préfère attendre que la preuve de la nocivité des substances soit établie de manière certaine et que la toxicité pour l’homme soit démontrée car les expériences sur les animaux ne sont pas pertinentes, selon elle.

C’est précisément ce type de critères et de normes qui sont dénoncés par les opposants aux TTIP et CETA : il faut attendre qu’une nocivité soit prouvée sur le terrain, c’est-à-dire sur nous, pour qu’on interdise une substance même si le risque est établi. La Commission contourne ainsi son propre règlement Pesticide, adopté en 2009, et fondé sur le principe de précaution face à des risques identifiés.

Les industriels de ces divers secteurs ont mené un intense lobbying auprès de la Commission, ainsi qu’ils l’ont fait à propos des pesticides. Si la mobilisation de l’opinion publique a permis que la Commission postpose à 18 mois la décision d’interdiction du glyphosate, le fameux Roundup de Monsanto, elle n’empêche pas que les puissantes multinationales qui le fabriquent continuent à nuire à l’environnement et donc à la santé publique.

Tout le monde en  a parlé : la firme allemande Bayer a acheté la multinationale honnie Monsanto (USA), pour la coquette somme de 59 milliards d’euros. Ainsi naît une superpuissance économique et scientifique dont on se demande quel sera le code éthique et citoyen par rapport à l’Europe et le monde.

Il y a donc urgence pour que l’Europe se dote des normes les plus strictes et des moyens de contraindre les entreprises à les respecter. Il y va de notre santé et de celle des générations futures. Dans tous les cas, le Parlement et le Conseil européen devront se prononcer. De fameux débats en perspective.

Infos : http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/06/16/perturbateurs-endocriniens-tolle-contre-bruxelles_4951900_3244.html

http://www.edc-free-europe.org/eu-member-states-have-chance-to-decide/

http://www.generations-futures.fr/pesticides/perturbateurs-endocriniens-definition-des-criteres/

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