La vérité enfin révélée sur la résurrection

Pour remettre les idées à l’endroit...

Par | Penseur libre |
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À nouveau, le pape François va faire parler de lui. De source sure, nous savons qu’il va tenter de déstabiliser la Curie en annonçant au balcon de Saint-Pierre, ce dimanche de Pâques 2018, devant une foule de pèlerins particulièrement dense comme d’habitude que la vérité venait enfin d’être découverte à propos de la résurrection du Christ.

En effet, de multiples recherches entreprises par des moines (car c’était un véritable travail de moine) concordent : ce n’est pas la première fois que la fête de Pâques tombe un 1er avril. Depuis 33, c’est arrivé exactement 147 fois. Troublés par cette constatation, les membres de la Commission de la Foi ne manquèrent pas de s’en ouvrir au Saint-Père, un soir où il n’était pas occupé à refaire le monde. François, méfiant, demanda au célèbre mathématicien Cédric Villani de refaire tous les calculs. Ce dernier, bien que n’étant ni de droite ni de gauche, accepta la mission. Quelques jours après, il remit au Pape son rapport de 246 pages. François mit quand même deux semaines à le lire (et à le comprendre, n’étant plus guère familier des équations) quand il découvrit page 95, avec un certain étonnement, un élément nouveau. Villani écrivait en effet :    « Par Jupiter, - c’était une de ses expressions favorites depuis qu’il avait été élu député -, le dimanche de Pâques tombait lui aussi le 1er avril en l’an 33 ! ». Cette remarque éveilla l’attention du pontife qui informa les moines responsables de l’étude préalable. Ce détail leur avait échappé. Ils avaient en effet fait commencer leurs calculs après l’année de la crucifixion. Boris Cyrulnik, qui préparait justement un livre sur la psychologie des apôtres et des relations internes à leur équipe, s’attardant sur le caractère de chacun d’eux, fut mis au courant de l’affaire par on ne sait quelle indiscrétion. Il demanda une audience au pape et lui révéla que ses recherches avaient enfin abouti. « Quand on réunit douze personnes, dit-il, surtout dans le but d’en faire une équipe de choc, nous, les psychologues, savons depuis longtemps que l’on y trouve inévitablement des caractères très différents (voyez les sept nains). En ce qui concerne les apôtres, l’on reconnait facilement Judas, l’hypocrite, Jean, le sérieux, Marc et Luc, les futurs écrivains inspirés, etc. » Jusqu’à présent, la personnalité de Pierre avait échappé aux analyses, mais en fait, c’était le plus rigolo de tous... bien qu'aussi le plus colérique. Il est vrai que dans ce groupe particulièrement cul serré, il en fallait peu pour paraitre comique. Cependant, un évangile apocryphe, retrouvé en 1728 dans un coin reculé du Canada, très bien conservé dans la glace, nous apprend combien les onze autres apôtres s’étaient esclaffés – mais dignement et sous cape – lorsqu’ils avaient entendu Jésus déclarer : « Tu es Pierre et sur cette pierre, je bâtirai mon Église ». Ils connaissaient l’humour inénarrable et le gout prononcé pour les jeux de mots de leur copain. Nul doute qu’il l’avait soufflé à son maitre en cette grande occasion.

L’hypothèse avancée ensuite par Boris ne manqua pas de troubler François. Il suggéra que Pierre, très accablé au lendemain du vendredi tragique, voulait se changer les idées et celles de ses compagnons. S’apercevant que le dimanche était un 1er avril et anticipant l’association entre poisson et ἰχθύς (Jésus Christ Fils de Dieu Sauveur) qui devait se faire bien des années plus tard, annonça à ses coreligionnaires que Jésus était ressuscité. Les théologiens ne sont pas d'accord sur l'origine de cette association dans le chef de Pierre : était-ce inconscient ou prophétique ? La nouvelle se répandit à la vitesse de la lumière, bien évidemment. Les jours suivants (que dis-je, les mois, les années), Pierre eut beau crier sur tous les tons et les toits que c’était un poisson d’avril, rien n’y fit. L’idée était trop belle, on en fit même un dogme !

À la mort d’Umberto Eco, l’on retrouva un de ses manuscrits inachevés racontant l’histoire réelle du mythe de la résurrection. Le grand sémiologue avait découvert le pot aux roses un soir d’errance dans sa fabuleuse bibliothèque dans un autre évangile apocryphe qu’il feuilletait de temps à autre pour stimuler son imagination quand il était en panne d’écriture pour ses romans historiques. La Commission Internationale de Théologie du Vatican, mise au courant discrètement de l’affaire, avait fait des pieds et des mains pour que ce récit reste dans un coffre dont le code secret serait connu seulement du pape lui-même, d’un cardinal choisi pour sa probité exemplaire et de la famille d'Umberto. La Pénitencerie apostolique proposa l’indulgence plénière à cette dernière en échange d'une promesse de secret mais, par respect pour la mémoire du grand homme, elle refusa.

Les Archives Secrètes Vaticanes déployèrent des moyens financiers importants pour acheter le manuscrit, mais là encore ce fut l’échec.

Le secret avait été gardé jusqu’il y a peu, mais un petit-fils particulièrement doué du grand écrivain parvint à percer le secret du code, lut le texte de son grand-père sous ses draps à la lueur d’une lampe de poche et transmit ces informations à Boris Cyrulnik qu’il adorait malgré son jeune âge (il avait été diagnostiqué Haut Potentiel dès ses quatre ans lorsque sa mère s’aperçut qu’il comprenait le théorème des deux lunules d’Hippocrate de Chios).

La question nous brule maintenant les lèvres : « Comment François va-t-il gérer cette affaire ? ».

Va-t-il pouvoir rassurer les nombreuses grenouilles de bénitier qui risquent l’évanouissement à l’annonce de cette découverte ?

Résistera-t-il à la pression des chocolatiers de tout poil venant le supplier d’étouffer cette affaire afin de préserver la coutume des œufs de Pâques et son commerce lucratif dans lequel d’ailleurs l’on sait depuis peu que le Vatican a aussi ses intérêts occultes ?

Si les cinquante chocolatiers de Bruges envoient en délégation les gérants de l'Univers de Charlotte ou mieux du Comptoir de Mathilde auprès du Primat de Belgique Jozef de Kesel pour qu'il intervienne auprès de François, cela sera-t-il suffisant ?

Comment pourra-t-il empêcher que la presse s’en empare et que Stéphane Bern n’en fasse une émission spéciale sur France 2 retransmise quelques jours plus tard sur TV5 Monde avant d’être installée ad vitam æternam (si j'ose dire) sur purepeople.com et de provoquer des débats interminables sur les réseaux sociaux ?

Comment pourra-t-il expliquer ce changement à la Commission interdicastèriale du Catéchisme de l’Église ?

L’avenir nous le dira. Restons attentifs lors des prochains journaux parlés et télévisés.

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