Rêve - Âmes sensibles, s'abstenir

Cette nuit, dans un rêve, le Diable, mon copain, m’a annoncé qu’en compagnie de son alter ego (Dieu, pour les ignorants) qu’ils avaient ensemble consulté mon dossier et qu’ils avaient décidé que j’allais bientôt mourir.

J’avais beau être endormi, je sentis tout à coup une sueur froide dégouliner le long de ma colonne vertébrale.

- Oui, répondis-je d’une voix à peine audible, je sais, c’est le lot de tout le monde. Mais pas aujourd’hui.

- Pas aujourd’hui  ? Pourquoi  ? Il fait beau, le vrai printemps arrive, la luminosité est bonne, tu ne risques pas en rejoignant le ciel ou l’enfer de te cogner (et te faire mal) sur un des 2266 satellites qui dansent autour de la terre  ! Sans compter les déchets supérieurs à 10 cm (ils sont près de 30 000) !

- Non, il faut d’abord que je finisse mon café.

Désarçonné, le Diable ne put que s’étonner  :

Ton café, comment ça, ton café  ?

Je dois dire à mes vaillants lecteurs (et vaillantes lectrices, cela va de soi) que j’avais imaginé ce stratagème afin de retarder l’inéluctable  ! Je possède en effet un thermos de un litre et demi. Si je le remplis de café et que j’en bois une toute petite cuillère à café chaque matin, je crois bien que ça va durer au moins six mois. Après tant de temps, là-haut, les deux compères – qui sont très, très vieux et qui perdent donc régulièrement la mémoire – risquent de m’oublier et s’intéresseront enfin à Bolsonaro, Poutine, Trump et tous les dictateurs (ça leur fera des mois d’occupation).

Et si j’emploie un tonneau de vin pour mon café, je suis tranquille pour des lunes.

Voilà comment avec un peu d’imagination et un peu d’intelligence, on parvient à résoudre un des plus gros problèmes qui se posent aujourd’hui à l’homme moderne.

Évidemment, il faut avoir une bonne relation avec le Diable, ce qui n’est pas donné à tout le monde…