À quelques minutes de la fin

Poing de vue

Par | Journaliste |
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Si selon Saint-Just, le bonheur est une idée neuve en Europe, dans sa capitale, à Bruxelles, la rue Neuve donne une idée d'où peut venir le malheur. Photo © Jean-Frédéric Hanssens

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Une métaphore sportive vaut ce qu'elle vaut, mais elle peut être parlante. Dans le match qui oppose le monde au Sars-Cov2, il dure depuis plus d'un an mais l'on sent bien que l'on en termine avec la première manche et qu'il va rester le match retour pour terrasser l'ennemi assez facilement, somme toute, grâce aux renforts (payés très chers d'ailleurs) comme la vaccination.

En Europe tout particulièrement, on observe des signes de relâchement général dans la défense. Passons même sur la cohérence insuffisante de l'équipe mais on sent bien que la partie a duré trop longtemps. Pour le moment, le score symbolique est de 1-1 parce que si la maladie a fait très mal en début de rencontre, il y a eu, grâce à une habile (ou chanceuse) combinaison de gestes barrière, de couvre-feu et de confinements plus ou moins stricts, une première brèche chez l'adversaire.

Celui-ci, cependant, en fin de partie, a fait monter sur le terrain de redoutables nouvelles recrues, les variants, très habiles dans les passes courtes et rapides, si l'on peut continuer la comparaison en parlant de la sorte des risques de contagion.

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Et c'est là tout le problème. Qui aime le football sait très bien que même si c'est 1-1 à la 82ème minute, un match peut tourner en désastre en deux ou trois cents secondes. La maîtrise actuelle du jeu, qui se traduit en Belgique et en France par un plateau hélas en faux-plat (nous voici dans le cyclisme...), laisse penser que c'est joué et qu'on peut rentrer au vestiaire librement. Eh bien il est intéressant d'observer que les deux coaches – pardon, les deux Premiers ministres – ont au fond réagi de la même façon, à quelques adaptations de détail près: en jouant la montre, un peu comme s'ils attendaient la 88ème minute en craignant que ce soit 1-3 ou 1-4 tout en espérant tenir le nul, bref en remettant à huit jours une vraie décision.

Les métiers qui font banquette, bien sûr, trouvent le temps trop long et font valoir qu'ils ne feraient pas plus mal que ce qui est permis. Ceux sur le terrain commencent à prendre des risques et la mise en garde des deux entraîneurs est claire: continuez comme ça et la semaine prochaine, pleurez de notre défaite collective. Laquelle risque d'être d'autant plus amère que le degré de contagion des variants laisse penser que l'immunité collective ne sera pas atteinte quand les deux tiers environ des êtres humains seront protégés contre le virus, ayant été vaccinés ou ayant survécu. Les projections les plus pessimistes parlent de 95%... Un peu comme si notre meilleur joueur allait devoir jouer les prolongations, ici pas une demi-heure mais une demi-année. Mais soyons optimistes: il semble que les personnes vaccinées ne sont pas contagieuses. Et remarquons qu'un effet remarquable et passé inaperçu a été observé: cet hiver, il n'y a pas eu d'épidémie de grippe (rappelons que la grippe tue). La faute aux mesures anti-Covid-19. Peut-être dans la suite décidera-t-on de sortir faire ses courses en masque – c'est courant dans les pays asiatiques.

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