Lever de la reine lune
et je crée des écrits et dans la craie je crie
dans la craie des serrures et dans le soleil gris
sous les portes fermées je murmure en glissant
de l'une à l'autre chambre en glissant dans le sang
j'oublie parfois quelle heure il est et je m'égare
d'une ville à l'autre et d'une à l'autre gare
d'une plaine battue par la pluie et le vent
à la vallée où l'eau coule sous les auvents
sur la dune là-bas l'ombre se trouve un creux
on voyait des oiseaux s'effondrer dans les feux
de tristesse et de nuit contre l'aube assourdie
et cette ombre qui dort qu'est-ce qu'elle me dit
qui couvait dans les rues de la haine et des crimes
qui brûlait dans les yeux habités des abîmes
la mer qu'on voit danser avec la mort au bras
qu'on voit danser le soir une robe de froid
tombant de ses épaules comme la solitude
la mer qui revenait comme les habitudes
la mer s'avançait nue sur la plage noyée
par les orages fous arrachant les noyers
par l'hiver et la brume et les vagues en rang
par l'automne avancé qui se traîne mourant
par le ciel sans lumière et par le vent courbé
par le chant nostalgique de l'amour oublié
et je crée et je crie dans la craie des écrits
dans les quartiers déserts où le béton a pris
sur le sable des jours dans la langue du cœur
dans l'eau-de-vie qui coule et qui trompe la peur
ça crisse ça gémit entre les dents les crocs
ça grince ça s'insurge contre l'espoir escroc
ça craque ça vomit et ça dure la nuit
et ça dure et ça dure dans les lits de l'ennui
jusqu'au petit matin qui se retourne et rêve
quand la chaleur du corps à la fenêtre crève
jusqu'à l'aube ahurie qui crache ses poumons
dans les rues les passants semblent gravir des monts
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