Le marché de la mémoire

Une édition originale

Par | Penseur libre |
le

© Serge Goldwicht

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Lecture 2 min.

Au début de l’année 2025, un neurologue américain mit au point un procédé pour guérir la maladie d’Alzheimer, prétendait-il. Très rapidement, les scientifiques découvrirent qu’il s’agissait d’une arnaque parce que les patients ne guérissaient pas. Leur mémoire défaillante était seulement  remplacée par une autre fournie par un donneur de mémoire sur le principe des dons d’organes. Le succès immédiat du procédé fournit au  neurologue une idée pour multiplier ses gains déjà conséquents. Il proposa à de riches patients en fin de vie de posséder la mémoire d’un ou d’une inconnue. Des vieillards découvrirent ainsi ce que sont finalement l’amour et le bonheur,  avoir des enfants et du succès.  La technique était simple. La mémoire des donneurs était enregistrée dans une clef USB qui était implantée dans le cerveau du receveur. Les receveurs de mémoire avait la possibilité de choisir parmi des millions de donneurs la mémoire qui convienaient à leur manque et à leurs névroses. Evidemment, le procédé connut des échecs comme des rejets nauséeux quand on implanta dans le cerveau d’un patient la mémoire d’un pédophile ou d’un néo-nazi mais il y eut aussi des réussites. Un  homme sans famille profita de la mémoire d’un homme père de sept enfants. Il y eut aussi des rejets causés par la douleur quand un patient reçut la mémoire d’un rescapé de l’Holocauste. L’amour, le bonheur, l’argent. Tout devint accessible pour des vieillards en souffrance. Le neurologue avide de plus d’argent mit les mémoires aux enchères. Combien pour la mémoire de Brad Pitt ?

Et Donald Trump ? Combien ? Et les rois, les reines, les princes et les princesses ? Une mémoire de princesse, çà vaut cher ! La vie dans un palais, les honneurs, la reconnaissance, çà coûte.

Mais le marché de la mémoire des stars  s’effondra vite. Il fut supplanté par la valeur de la mémoire des gens sans histoire mais avec une conscience. La mémoire d’un électricien humaniste, amoureux et tendre père de famille s’arracha à prix d’or. S’acheter une conscience en fin de vie devint le meilleur passeport pour la mort.

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