Monsieur Guillaume

Une édition originale

Par | Penseur libre |
le

© Serge Goldwicht

commentaires 0 Partager
Lecture 2 min.

Monsieur Guillaume, une soixantaine d’années, souffre de solitude depuis que sa femme l’a quitté il y a dix ans déjà. Il se frotte contre les troncs des arbres comme les ours pour se sentir moins seul et parle à tous les humains qu’il rencontre et aux touristes dont il ne comprend ni ne parle la langue si bien qu’on le prend pour un dingue et qu’on le fuit.

A la télévision, la seule personne avec qui il vit, le matin très tôt, le soir très tard et parfois la nuit, on répète que la terre n’a jamais connu autant d’êtres humains et qu’elle souffre de la surpopulation. Monsieur Guillaume aimerait rencontrer ces milliards d’êtres humains en trop car il ne voit jamais personne. C’est peut-être moi qui suis en trop pense-t-il. Pour terrasser sa solitude, il décide de partir vers la ville la plus peuplée du monde, en Chine. Pékin, 23 millions d’habitants. Dès la sortie de l’aéroport de Pékin, Monsieur Guillaume se rua vers la foule compacte afin de se sentir moins seul mais rien ne changea. Il était toujours seul dans sa bulle de solitude comme chacun des Chinois de la foule. Beaucoup d’humains vivent sereinement dans leur bulle de solitude en lisant, en écoutant de la musique ou en sirotant un excellent whisky mais pas Monsieur Guillaume qui a besoin de toucher les autres et d’être touché. Rien à faire. Les bulles sont collées les unes aux autres mais personne ne se touche. On appelle cela la vie privée mais Monsieur Guillaume estime qu’on le prive de vie. Alors, pour entrer en contact avec les autres, il heurte les bulles de solitude avec sa propre bulle mais rien n’y fait. Au contraire les autres solitaires l’invectivent l’insultent et le menacent : « Même seul, on n’a jamais la paix ! Monsieur Guillaume, calmé, se demande si c’est çà la vie. Vivre au milieu de milliards d’individus, seul dans sa bulle. Il est sur le point de perdre espoir quand une femme outrageusement maquillée, un peu déshabillée, perce sa bulle avec ses longs ongles rouges. Tout de suite c’est l’amour qui rend fou.

Il semble que vous appréciez cet article

Notre site est gratuit, mais coûte de l’argent. Aidez-nous à maintenir notre indépendance avec un micropaiement.

Merci !

commentaires 0 Partager

Inscrivez-vous à notre infolettre pour rester informé.

Chaque samedi le meilleur de la semaine.

/ Du même auteur /

Toutes les billets

/ Commentaires /

Avant de commencer…

Bienvenue dans l'espace de discussion qu'Entreleslignes met à disposition.

Nous favorisons le débat ouvert et respectueux. Les contributions doivent respecter les limites de la liberté d'expression, sous peine de non-publication. Les propos tenus peuvent engager juridiquement. 

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Cet espace nécessite de s’identifier

Créer votre compte J’ai déjà un compte