L'apaisement vient par la Meuse

L'as-tu lu,lulu?

Par | Journaliste |
le

La Meuse vue du (très moche) pont d'Hastière. Aquarelle familiale appartenant à P.-J. Boussingault.

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Lecture 2 min.

Paru en tranches sur le site littéraire www.lefeuilleton.org, dont l’auteur est tout comme moi l’un des fondateurs, «L’apaisement», roman de P.-J. Boussingault, vient de paraître en édition papier pour tout qui aime bien non seulement posséder un objet mais encore le feuilleter, ouvrir où bon lui semble, faire des aller et retour dans ce récit où foisonnent les personnages, leurs histoires et l’Histoire, et dont l’acteur principal, au fond, est ce pays ardennais coupé en deux par une frontière, ni France ni Belgique et cependant partout un peu et l’un et l’autre. Boussingault, auteur déjà d’un recueil de poèmes sobrement intitulé « L’itinéraire ardennais », est un homme de cette terre, amoureux de la Meuse et de ses forêts tout autant que de la littérature – mais attention, pas obligatoirement celle qui se vend bien, celle qui traduit en mots une sincérité écorchée… jusqu’à l’instant de l’apaisement. La quatrième de couverture résume trop sèchement le foisonnement du récit, dont le narrateur, un activiste maladroit qui n’arrive pas à être totalement misanthrope, mais qui doute des hommes et des systèmes qui les broient, nous dit ceci: «Que s’est-il passé durant les quelques jours qui ont précédé la tragique liquidation du maquis des Manises, sur les hauteurs de Revin?». Des archives incomplètes et des témoignages de vieux de la vieille (on devine la tendresse qu’éprouve Boussingault à leur égard) permettent de remonter le labyrinthe. Un dernier mot sur le premier chapitre: il est tout simplement formidable. Par la suite, des digressions parfois utiles parfois superflues viennent un peu compliquer le récit, mais la Meuse elle-même ne méandre-t-elle pas à travers ce beau paysage ardennais? On referme le livre en en ayant percé quelques secrets: «Parfois je crains pour mes enfants mais en ce qui me concerne, j’ai fait ma part. Il est temps de s’asseoir et de contempler, l’avenir ne m’appartient plus. Je ne fuirai donc pas l’arrivée des Allemands, de Charles le Téméraire, de Charlemagne ou de tout autre ennemi… je ne prendrai peut-être même pas les armes pour m’opposer à la destruction, car je sais que personne ne revient humain de la guerre et que je veux mourir debout, comme un homme. Le fleuve nettoiera tout, n’est-ce pas? Je serai toujours quelque part entre la Meuse et l’Ardenne.» (J.R.)

L’apaisement, P.-J. Boussingault, ÉdiLivre, Paris, 2023, 298 pages, 23,50€ (version électronique 10,99€ sur le site de l’éditeur). Pour acheter le livre via le site du feuilleton, cliquer ici.

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