Il était une fois, la guerre

L'as-tu lu,lulu?

Par | Journaliste |
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Pour mieux comprendre ce qu'ont vécu nos parents et grands-parents.

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Lecture 3 min.

Il y a peu, l’enquête « Noir Jaune Blues » menée par Le Soir et la RTBF révélait un phénomène inquiétant : 69% des Belges sondés souhaiteraient être dirigés par « une personnalité forte qui comprend vraiment le peuple. »

Au même moment, je terminais de lire « Il était une fois, la guerre » de Willy Decourty, une évocation à la fois historique et romancée de la dernière guerre mondiale telle que vécue par une famille bruxelloise. Impossible donc de ne pas se souvenir de l’influence forte exercée par le fasciste Léon Degrelle dans de larges pans de la population wallonne et bruxelloise. Ancien journaliste au « Peuple », Willy Decourty a voulu retracer le plus fidèlement possible ce qu’a pu être la vie quotidienne à Bruxelles sous l’occupation allemande. Les personnages sont fictifs mais certains ressemblent à de vrais collaborateurs et résistants. L’auteur dépeint fort bien les divisions qui s’opèrent au sein des familles belges entre partisans et adversaires du régime nazi, les « accommodements » plus ou moins hypocrites de certains pour survivre, la plupart du temps pour sauver un commerce, une entreprise, ou simplement pour manger.

Il nous fait suivre l’évolution d’adolescents, les uns fascinés par la personnalité de Degrelle et attirés par le mouvement rexiste, les autres devenant des résistants, à la mesure de leurs moyens de jeunes gens et jeunes filles qui n’ont pas peur d’affronter la mort pour sauver la dignité du peuple belge, pour sauver des Juifs persécutés, pour aider des soldats des forces alliées…

Willy Decourty met en scène une famille propriétaire d’une imprimerie, ce qui nous permet de revivre l’épopée de la presse clandestine, des tracts contre l’occupant, de la fabrication d’un « faux Soir » en même temps que la collaboration avec l’occupant seul détenteur du papier à imprimer.

Le récit est sensible, émouvant parfois et l’on se laisse prendre par un style simple, sincère.

On imagine mieux ce que nos propres parents ont pu vivre entre 1940 et 1945. A l’heure où tant de gens semblent soutenir les solutions guerrières proposées par nos dirigeants, il est bon de rappeler ce qu’est véritablement une guerre et son cortège de souffrances. Et que les « personnalités fortes » sont en réalité un danger pour l’humanité quand elles prennent le pouvoir. (G.L.)

  • Willy Decourty. « Il était une fois, la guerre ». Ed. Les 3 Colonnes. Paris. 2022.

Adolfo Kaminsky, photographe de l’ombre

Hasard des lectures : un des personnages décrit par Willy Decourty dans son livre ressemble à celui d’Adolfo Kaminsky, ce « photographe de l’ombre » qui, en confectionnant des faux papiers a contribué aux succès de la résistance pendant la guerre. Ce faussaire génial et généreux, d’origine russe et juive, de nationalité argentine, est décédé ce 9 janvier 2023. Hugues Lepaige en dresse ici un portrait remarquable et fascinant. (G.L.)

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