Dans la cour de récréation politique

Les calepins

Par | Penseur libre |
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Samedi 7 avril                                                       

 Toujours sous le contrôle de la Justice allemande, Carles Puigdemont fait savoir qu’il aimerait retourner en Belgique. Sans doute est-ce là , en dehors de l’Espagne, qu’il compte le plus d’amis en les personnes des nationalistes flamands.

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 Les journaux continuent d’évoquer le cinquantième anniversaire des événements de Mai. Le Soir donne la parole à Valérie Piette, professeure à l’Université libre de Bruxelles (ULB) qui développe un propos sur le thème : La libération de la femme n’a pas eu lieu en ’68. L’auteure situe le début des conquêtes féministes à partir de 1969. D’abord, si c’était le cas, ce ne serait, comme d’autres avancées ou changements dans la société, qu’une conséquence directe des événements de 1968. Ensuite, la vérité oblige à préciser que c’est un député gaulliste, le franc-maçon Lucien Neuwirth, et bien entendu avec l’aval du Général, qui fera promulguer la loi sur la contraception orale (pilule) dès le 19 décembre 1967. Comme pour l’interruption volontaire de grossesse défendue par Simone Veil sept ans plus tard, la loi Neuwirth fut adoptée grâce à l’opposition de gauche unanime, tandis que la majorité présidentielle, très contrariée par l’Église catholique (et la pieuse madame Yvonne de Gaulle…), se divisa lors du vote.

Dimanche 8 avril

 Il importe de ne pas instiller trop d’émotion dans les sentiments de nostalgie. Cela conduit à l’état de mélancolie, situation méprisable car trop improductive, stérile. La mise en garde survient de temps en temps après certains petits déjeuners dominicaux, à la lecture du Journal du Dimanche (JDD). Celui de ce matin était propice à la dérive. Anne Sinclair évoque l’exposition des études réalisées par Pablo Picasso en vue de peindre Guernica, la toile emblématique de l’histoire du XXe siècle (3,50 m sur 8 m) achevée en un mois. « En regardant les photos [de Dora Maar], les affiches soutenant le combat des républicains espagnols, dont le drame annonçait celui de toute l’Europe, les références et influences multiples, je songeais à deux citations célèbres de Picasso. Une confidence faite à Malraux : ‘Qu’est-ce qu’il dirait, Goya, s’il voyait Guernica ? Je crois qu’il serait content…’ » Á la page suivante, François Clemenceau commente le dernier livre de Bernard-Henri Lévy que l’on a vu hier soir, égal à lui-même - c’est-à-dire convaincant -  sur le plateau de Ruquier (L’Empire et les cinq rois, éd. Grasset). Clemenceau avait-il dialogué avec Sinclair avant de rédiger son article ? Voilà, en tout cas, comment il le termine, en revenant sur la guerre des Kurdes contre Daesh : « Dans cette guerre d’Espagne-là, on oublie un moment le narcissisme du Tintin occidentaliste de Saint-Germain-des-Prés pour deviner derrière son no pasarán l’angoisse du philosophe, l’admiration pour Malraux, et la fierté brisée du prophète qu’on ne croira pas. » Même Anne Roumanoff, dans sa chronique légère, caresse la fibre émotive. Elle aborde d’un petit trait Mai’68 : « Hier, c’était ‘sous les pavés, la plage’ ; aujourd’hui, c’est ‘hausse de la CSG chômage’. En 68, on rêvait de lendemains meilleurs ; aujourd’hui, c’est l’avenir qui fait un peu peur. » Mais surtout, la sémillante humoriste rend un bel hommage à Jacques Higelin qui se termine par un clin d’œil presque pas allusif : « Monsieur Higelin n’aura pas d’obsèques façon télé-réalité, filmées par les caméras de TF1, on ne verra pas de photos de sa veuve en lunettes noires en train de soigner son chagrin à Saint-Barthélémy sur les couvertures des journaux people. Juste, si on pouvait se souvenir que Monsieur Higelin était un artiste essentiel et inclassable, un de ceux qui nous aident à supporter la vie. » Plus loin, voici un entretien avec David Cronenberg, qui fut honoré lors du gala de clôture du Festival du Film policier de Beaune. Pour le JDD, Stéphanie Belpêche commence tout logiquement par lui demander ce que cet hommage représente pour lui. Réponse du gaillard : « C’est une excuse pour venir en Bourgogne, que je me réjouis de découvrir ! Je veux profiter de la vie et de la nourriture. » La francophilie du lecteur est ébranlée. Ce n’est pas tout. Arrive la chronique de Bernard Pivot. Elle est consacrée aux mémoires de Constantin Costa-Gavras (Va où il est impossible d’aller, titre reprenant un conseil de son père, emprisonné pour ses idées antiroyalistes, éd. du Seuil). Tout est à prendre et à méditer. Certains extraits un peu plus que d’autres, comme l’évocation du trio Costa-Gavras, Montand, Semprun : « Chacun a apporté aux deux autres un supplément de vérité et d’efficacité. Or, ce sont trois hommes venus d’ailleurs, Semprun d’Espagne, Montand d’Italie, Costa de Grèce. Trois ‘métèques’ - ils s’appelaient affectueusement ainsi - […] Qu’est-ce que la Méditerranée a instillé dans l’imaginaire de chacun ? En quoi ces trois Européens différaient-ils dans leur conception de l’Europe ? Lequel était le plus franco-français ? » Pivot s’offre l’approche d’une réponse un peu plus loin : « Deux fois président de la Cinémathèque, il s’est évidemment impliqué dans des comités Théodule pour la vitalité du cinéma… ‘Pour rendre service, pour me sentir partie intégrante de la société française, pour payer une dette envers elle-même, qui m’a tout donné…’ » … Et Pivot ose la ponctuation suprême : « Tsipras lui a proposé le ministère de la Culture. ‘Je l’ai remercié chaleureusement, mais j’étais définitivement retourné à ce que je suis : un cinéaste français’. » La lecture est terminée. Un peu de Trenet en faisant la vaisselle. Mes jeunes années, Douce France, Ménilmontant… Les pupilles s’humidifient, la mélancolie guette… Il est temps de passer à autre chose afin de ne pas désespérer un dimanche de printemps.

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En politique, être entendu sans être écouté revient à être incompris ou ignoré. Édouard Philippe, Premier ministre de Macron (il faut le rappeler de temps en temps…), s’exprime dans de nombreux médias en répétant son credo : « Dans la réforme de la SNCF, nous irons  jusqu’au bout »… Mais au bout de quoi ?

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 Ah ! Les grands congrès du Parti socialiste des années ’70 et ’80 qui étaient relatés dans tous les journaux télévisés pendant de longues minutes ! On vit même parfois un ou deux relais à micros installés avec assistance technique dans le hall de l’hôtel où étaient descendues les principales personnalités afin de pouvoir les aborder plus aisément. Désormais, c’est à peine si l’on a informé le citoyen qu’un congrès se tenait à Aubervilliers. L’écho de l’Agence France-Presse  s’inscrit bien dans ce changement de couverture médiatique. Le communiqué de l’AFP mentionne en effet que le Premier secrétaire Olivier Faure a prononcé son discours de conclusions pendant une heure et demie « devant plus d’un millier de militants ». Il y avait 1746 sièges à Aubervilliers, quasiment tous occupés pendant ce discours, et deux à trois cents personnes debout. Alors c’est vrai, 2100 ou 2200, c’est « plus de mille », mais pour un parti que l’on dit moribond, c’est quand même étonnant. D’autant que ce dimanche était le 8 avril le plus chaud de l’histoire de la météo. Un temps estival pour ne pas aller s’enfermer dans une salle de balivernes.

  Lundi 9 avril

 Viktor Orbán réélu confortablement à la tête de la Hongrie. Il y a tellement, ça et là dans le monde, tant de chefs d’État nationalistes et/ou conservateurs que le grand chambardement va bientôt pouvoir commencer. Alors, on entendra les thuriféraires panurgiens prononcer les paroles viles du citoyen irresponsable, exprimées si souvent par le peuple allemand dès 1944 : « ce n’est pas ce qu’on voulait… » Ben non…

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 Parce que la com’ demeure l’outil de gouvernance essentiel en ces temps de maîtrise médiatique, le premier et principal moyen pour Macron de contrer les grévistes de la SNCF consiste à ne pas leur laisser la vedette dans les journaux et les bulletins d’information audiovisuels. La méthode est enclenchée puisqu’à grands renforts d’images et de déclarations ministérielles (Gérard Collomb, ministre de l’Intérieur, en jouit…) la gendarmerie évacue la ZAD où aurait pu se construire l’aéroport Notre-Dame-des-Landes. Le président s’invite aussi, depuis une école de l’Orne, au Journal télévisé de TF1 jeudi midi et à celui de BFM-TV pendant deux heures dimanche soir. Deux longues prestations télévisées en quatre jours, c’est la preuve qu’il prend la situation au sérieux… Et qu’il la voit implantée pour durer.

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 Après s’être donnée pendant cinq ans à un voyou, la France avait besoin d’être gouvernée par un honnête homme. C’est pour cela qu’elle élit François Hollande. Le charisme lui manqua, à lui comme à son Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Après avoir joué la brinqueballe avec des frondeurs, il dut constater que le « tout-ça-pour-ça » le plongeait dans un coma imprévu autant qu’inattendu. Le PS voudrait à désormais s’engager dans une résurrection fertile. C’est un vœu imposé par la nécessité. Son nouveau Premier secrétaire est sûrement un honnête homme animé de bonnes intentions. Il a devant lui un chantier immense dont il a mesuré l’ampleur mais qu’il devra désormais affronter concrètement. Cependant, à l’instar de ses anciens chefs, Olivier Faure ne jouit d’aucun charisme. Honnête homme et brave type, sans aucun doute. Mais encore ? Il faut souhaiter que la fonction crée l’organe.  Á lui de se bâtir une personnalité vaillante, valeureuse, mais aussi pugnace et intraitable. Le socialisme est international et toujours pertinent ; les socialistes doivent être dirigés à la bride.

Mardi 10 avril

 Quand l’armée israélienne bombarde la ville syrienne d’Afrin ou la courageuse Bande de Gaza, elle nomme son opération « Branche d’olivier ». Encore un sommet - un de plus - dans le cynisme.

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 Á la conférence des évêques de France, Macron est venu clamer qu’il voulait « réparer le lien entre l’Église et l’État », lequel s’est « abîmé ». Quel est cet étrange dessein qui ne peut que lui attirer des ennuis ? Car enfin, avant d’entreprendre les réparations, il conviendrait de réaliser un constat pour définir ce qui est abîmé… Et là, on entre dans un débat interminable qui risquerait d’être violent. Le président vient de diviser plutôt que de rassembler. De deux choses l’une : ou bien on en reste au discours et il en fait trop dans l’art de communiquer, dans le registre de l’effet d’annonce; ou bien il passera de la parole aux actes et il sous-estime la résistance de son peuple aux réformes, surtout quand celles-ci ne sont pas jugées essentielles.

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 Où habite le diable ? Le mois dernier, le pape François nous signale que « l’enfer n’existe pas ». Ce mois-ci, il nous met en garde quant à « l’illusion de penser que Satan n’existe pas ». Bon. D’accord, Satan existe… Mais si l’enfer n’existe pas, où habite-t-il ? Peut-être en chacun de nous…

Mercredi 11 avril

 Marc Zuckerberg, le patron de Facebook, est convoqué par le Congrès étatsunien. Il va devoir justifier des fuites d’informations concernant 87 millions de personnes. Tous les médias en font écho. On comprend que c’est important. Pourquoi ? Parce que le premier élément du commentaire consiste à souligner que le fautif s’était vêtu d’un costume cravate, une tenue très rare chez lui. Il aurait même suivi des cours de séduction pour préparer sa prestation. Le contenu de sa défense ? Hum ! Soigner le contenant d’abord.

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 Hier, au 20-heures de France 2, François Hollande n’accomplit pas une bonne prestation pour présenter son livre (Les Leçons du pouvoir, éd. Stock). Il faut dire qu’Anne-Sophie Lapix qui l’interrogeait se comportait davantage en concurrent politique se livrant à un débat face-à-face qu’à une interviouveuse objective. C’est ainsi que l’on conçoit de nos jours le journalisme moderne. Soit. Ce matin, les commentaires sont divers mais les bonnes feuilles que publient L’Obs et l’entretien qu’il accorda au magazine de Jean Daniel révèlent un témoignage d’honnête homme, qui a dirigé son pays correctement, et qui n’a pas à rougir de son bilan. Il dévoile aussi un comportement assez ambigu de la part d’Emmanuel Macron. D’autres prestations vont suivre. D’autres commentaires aussi.

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 Le jardin secret du pape François serait intéressant à inventer en se laissant inspirer par certaines de ses réflexions et ce qui les motive. Ainsi, on l’imaginerait bien creuser Cioran dans son intimité, et bien des aphorismes du sceptique roumain lui bâtiraient des interrogations. Celle-ci par exemple : « Quel dommage que pour aller à Dieu, il faille passer par la foi ! »

Jeudi 12 avril

 Si la Russie a vraiment pu intervenir dans la campagne présidentielle américaine afin de faire élire Donald Trump, Poutine aura réussi là le coup le plus fumant de sa carrière. Donald se comporte avec Vladimir comme dans une grande cour de récréation. Ce ne serait que consternant si la grande cour de récréation n’était pas elle-même la planète entière.

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 Macron dans une classe d’école campagnarde pour répondre aux questions de Jean-Pierre Pernaut au JT de 13 heures sur TF1. Ici, la cour de récréation, c’est la France. Le choix du lieu est grotesque, il répond encore à une initiative de communication originale. Si le président décide de parler à ses concitoyens depuis un petit village de campagne pour démontrer son attachement à la ruralité, il dispose partout d’au moins un établissement officiel au fronton duquel est écrit Liberté – Égalité – Fraternité. Cela s’appelle une Maison communale. C’est une représentation concrète de la République. Il n’a pas choisi l’église du village, c’est déjà un réconfort. Qu’on se le dise…

Vendredi 13 avril

 « Russie, prépare-toi ! Nos missiles arrivent ! » Le twitte de Trump est, comme souvent, imbécile mais il ne doit pas être pris uniquement par la risée. Le président des Etats-Unis en a trop dit. Maintenant, son état-major ne peut plus reculer. S’abstenir, ce serait rendre le cri de Donald plus ridicule encore. Il y aura donc des frappes. Incessamment. Le temps de prévenir discrètement Poutine qui, après tout, n’y est peut-être pas si défavorable. Depuis longtemps déjà, on sait qu’il ne veut pas perdre son implantation en Syrie, la seule pour lui dans la zone, mais on sait aussi que Bachar al-Assad est quand même un poids pour lui, un sérieux boulet.

Samedi 14 avril

  Nécessité fait loi. Il était plus que temps que l’Occident intervienne en Syrie. Le recul de Barack Obama en août 2013 alors que François Hollande avait donné le signal restera comme une faute - ou à tout le moins une erreur - à inscrire dans le bilan de ses huit années à la Maison-Blanche. Quatre ans et demi ont passé ; l’Iran s’est affranchi et Poutine surplombe le conflit. Cela dit, Trump, May et Macron possèdent chacun de bonnes raisons de politique intérieure pour affirmer leur autorité autant que faire preuve de fermeté. Ils ont bien fait de frapper en se limitant à l’objectif précis de détruire les fabrications d’armes chimiques et en laissant à leur état-major le soin de signaler que l’opération est terminée. La fièvre retombe tandis que Poutine surplombe toujours le conflit.

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  La plupart des chroniqueurs évoquant  la mort de Miloš Forman mettent en exergue parmi ses œuvres principales Vol au-dessus d’un nid de coucou et Hair ou Ragtime. Il ne faudrait pas oublier les films où l’art prend une place majeure, comme Valmont et surtout Amadeus qui restera peut-être comme son chef-d’œuvre. Ces belles histoires démontrent aussi à quel point il pouvait entrer dans des monuments littéraires ou musicaux en se les appropriant pour les narrer de nouveau, mais à sa manière. Et puisque le 50e anniversaire des événements de Mai remplit les magazines et les gazettes, il serait bien de rappeler aussi que Forman figurait, avec Vaclav Havel, parmi les acteurs principaux du Printemps de Prague. Un théâtreux et un cinéaste pour faire tomber la forteresse soviétique, c’était un fameux symbole …

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  Chaque jour qu’Allah fait, une femme révèle avoir été abusée par Tariq Ramadan. On a l’impression que ce chantre de l’islam s’est offert 72 femmes contre leur gré. Pas des vierges cependant.

Dimanche 15 avril

 François Hollande continue de fréquenter les plateaux de radio et de télévision afin de présenter son livre. Le voici sur FR3-Aquitaine. Les journalistes de service lui demandent s’il est toujours socialiste. L’homme paraît un peu interloqué (mais gageons que c’est une mise en scène) et répond affirmativement, soulignant que c’est l’engagement d’une vie. L’interviouveur renchérit : « Ne vous sentez-vous pas dès lors un peu ringard ? » Et Hollande est cette fois contraint de développer, de démontrer que le socialisme n’est pas mort… Et que d’ailleurs… Suit une énumération des caractéristiques du monde en marche et des sujets qui nécessiteront une optique et une analyse exigeant des solutions inspirées par le socialisme. La prestation fait événement. Le scoupe : Hollande est toujours socialiste ! On avait déjà connu ce genre de réactions sous François Mitterrand. Pauvres plumitifs !...

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 Si les artistes sont parfois prophètes, les humoristes comme les caricaturistes, en amplifiant certains traits, révèlent souvent une personnalité. Dans le Journal du Dimanche (JDD), Anne Roumanoff fait parler Emmanuel Macron au cours d’en entretien imaginaire. Celui-ci se termine ainsi : « Séduire les Français ? Non, mais les étourdir, oui. Je ne suis peut-être pas un grand président, mais je suis un excellent communicant.

 

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