Musée en vue à la KBR

Pérégrinations

Par | Journaliste |
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Chroniques de Hainaut (1447-1468), miniature attribuée au peintre Rogier van der Weyden.

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Une des reliques culturelles de notre État Fédéral est la KBR, soit, de son nom précédent et en français, la Bibliothèque Royale de Belgique. 

L’année dernière, à l’occasion de l’exposition Bruegel in Black and White, la KBR avait complètement revu sa structure d’accueil et l’organisation des salles dans et autour du Palais de Charles de Lorraine, lieu bien connu des Bruxellois. Fin mai prochain s’ouvrira le KBR Museum, en espérant que d’ici là les dangers liés au Covid-19 laissent le champ libre à ce genre d’événement, et plus généralement à une vie plus harmonieuse pour tous. 

Installé pour partie dans la chapelle de Nassau - telle qu’Albrecht Dürer l’a visitée autour de l’an 1500 -  et dans diverses salles aménagées à cet effet, ce musée est destiné à mettre en valeur de riches manuscrits en provenance de la prestigieuse Librairie des ducs de Bourgogne ainsi que ceux de la période qui a vu naître cette collection. 

Pour rappel, il y a six siècles, Bruxelles faisait partie des Pays-Bas bourguignons sous la main de Philippe Le Bon et, à sa suite, de Charles le Téméraire. Fins politiques et mécènes cultivés, ces ducs ont composé une bibliothèque qui, à l’inverse de celles existant à l’époque, n’était pas une bibliothèque abbatiale, mais privée, donc laïque. Ce qui veut dire que, à l’instar de celle des rois de France, des Médicis ou de la papauté, elle contenait outre les manuscrits religieux, de la poésie, des romans de chevalerie, des ouvrages de sciences, de droit, bref tout ce qui touche à  la pensée médiévale. 

Cette librairie contenait quelques 900 ouvrages dont 600 furent rescapés des guerres, des incendies ou simplement épargnés par des outrages du temps. Une partie, soit 280 manuscrits en état, est toujours conservée à Bruxelles.

Les plus anciens ouvrages remontent au XIIIe siècle tandis que les plus récents datent de la fin de l’époque féodale. Beaucoup d’entre eux ont été transcrits à la demande expresse des ducs par des copistes de renom tels que Jean Mièlot, Jean Wauquelin et David Aubert. Par ailleurs, beaucoup de codices constituent des chefs-d’œuvre absolus de la miniature française ou flamande, par exemple de la main de Jean le Tavernier, Simon Marmion ou Liévin Van Lathem  dont la renommée ou le talent rivalisent avec ceux des « Primitifs flamands ». 

Trop fragiles pour être exposés en permanence, les manuscrits connaîtront une rotation trois fois par an et les visites, programmées en cinq langues, sont prévues pour différents profils de visiteurs qui, selon, auront droit à une visite approfondie, à une visite découverte ou une visite pour enfants. 

À tester sur place, quand ce sera possible…  

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KBR Museum, Mont des Arts, 1000 Bruxelles. Du mardi au dimanche de 10 h à 18 h. www.kbr.be

 

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