Les monstres

Dans la forêt pleine de ténèbres et noire de monstres vivent des créatures qu’on entend parfois hurler à la mort en plus des mouvements souterrains des forces maléfiques qui s’y débattent mais le petit garçon y pénètre malgré sa peur. Il avance à petits pas mais il avance. Il a quitté sa maison et le monde des adultes sans rien dire à personne. Un craquement se fait entendre à sa droite, surpris, il butte sur la racine d’un arbre et tombe sur le sol. Il tremble de peur et se prépare à être emprisonné par les branches des arbres. Et c’est ce qui se produit. Les branches filent sous son corps, se nouent autour de ses poignets et de ses jambes et le soulèvent. Alors qu’il craint de terminer dans la gueule immensément ouverte d’un monstre poilu, les branches déposent l’enfant sur un tronc revêtu de mousse pour l’occasion. Le tronc est doux, des feuilles le recouvrent immédiatement, il a chaud, il est bien. L’enfant s’endort.

Dans son sommeil l’enfant fait des rêves merveilleux mais il est réveillé par des bruits de pas qui se rapprochent. Cette fois c’est sûr, un monstre est en route pour le dévorer. L’enfant se fait le plus petit possible et s’agrippe aux branches de l’arbre qui lui veut du bien. Il en est certain à présent. La créature se rapproche de plus en plus. Un coup de vent fait s’écarter les branches et cette fois l’enfant est capable de l’apercevoir ce monstre qui vient vers lui : son père qui s’assied à côté de lui et qui lui dit : « Je n’en peux plus des informations monstrueuses sur les guerres et l’extrême droite. Je viens vivre ici avec toi. J’espère que les autres ne nous trouveront pas. »