Les baigneuses

Zooms curieux

Par | Journaliste |
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Un burkini et un vêtement de sport vendus en solde à Tunis.© G.L.

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Tunisie, fin août. Sur une plage de La Marsa, non loin du centre de Tunis, des hommes, des femmes, des enfants affrontent joyeusement les vagues fortes, déferlant sur le sable. Les femmes s’avancent, toutes voiles dehors comme des vaisseaux auxquels sont accrochés les enfants sur lesquels elles veillent avec la plus grande attention : les noyades sont nombreuses parmi les imprudents qui se laissent entraîner trop loin. Certaines femmes s’asseyent, les jambes dans l’eau,  les vêtements raidis par l’eau salée.  Elles sont en majorité plus âgées, grand mères attentives et souriantes. Parmi les plus jeunes, les unes restent à l’ombre d’un parasol, d’autres foncent dans les vagues, vêtues d’un burkini et nagent et jouent avec leurs enfants. Les hommes, eux, s’amusent entre eux et avec leurs enfants plus grands.

Dans la piscine de l’hôtel, toutes les nationalités se côtoient : Algériens, Libyens, Libanais, Tunisiens… De belles femmes en somptueux bikinis s’ébattent sans complexe avec des amis, des frères et des sœurs, des enfants aussi. D’autres, plus âgées, portent le maillot ou restent en robe et ne quittent pas leurs sièges. Quelques femmes de familles plus traditionnelles se lancent à l’eau en chaste burkini aux couleurs vives. Elles nagent bien, elles nagent presqu’en professionnelles pour certaines d’entre elles. Une émancipation par rapport aux plus âgées qui n’ont jamais connu cela.

A Tunis, ce sont les soldes, déjà et l’on voit des burkinis complets ou partiels pour le prix modique de 53 et 37 dinars, soit un petit 21 € et 15 €. Pas cher pour la liberté paradoxale de faire du sport tout en étant couverte.

Barcelone, fin septembre. La petite plage est entourée par le port de plaisance et l’amarrage de quelques bateaux de pêcheurs. L’eau est claire, transparente, les petits poissons, promesse de délicieuse friture, frôlent les jambes des baigneurs. Des couples plus âgés se baignent et lézardent au soleil sur un sable bien nettoyé. De nombreuses femmes dévoilent leurs seins nus, sans complexe, quel que soit leur âge ; d’autres portent de chastes maillots. Une octogénaire, appuyée au bras d’une amie, marche doucement dans cette eau calme, revigorante, douce de sel et de tiédeur, comme une peau humaine, ridée ou non, dévoilée ou non. Tolérance, discrétion : l’heure est douce. La mer nous rappelle qu’elle est le début et la fin de la vie.

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