Avant de t'endormir

Haïculs bénis

Par | Penseur libre |
le
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Lecture 1 min.

Ecoute avant de t'endormir

Ecoute les sons

Du vivant et de l'inerte

Tu entends ton voisin

L'insomniaque

Qui s'accroche aux ombres qui tournent

Qui s'inquiète de la vie des autres

Après sa mort

Qui porte dans ses tripes

L'armée des anonymes

Qui ont construit les pyramides

Creusé les canaux

Elevé les gratte-ciels

Inventé le feu, la poudre et la roue

Elevé tant d'enfants et

Tué tant de semblables et de semblables animaux

Tu écoutes les sons

Du vivant et de l'inerte

Et transformes cette étrange permanence

En un souffle de légèreté

Avant de t'endormir

Tu fixes cette simple tache sur la lune rousse

Et cette vieille tache sur la photo de famille

Assieds-toi au bord d'un désert

Quand le vent rare chasse

Les lourdes chaleurs

Assieds-toi là où quelques gouttes

D'une eau délicieuse suffisent

À te combler

Tu laisses ton voisin

A ses tant d'ardeurs

Pour tant d'ennui

Tu fuis son avarice

Qui ne laisse rien au hasard

Tu es ton prochain voyage

Dans les vastes étendues

De libres routines

Et le hasard

D'un geste ample

Chasse tes inexactes croyances

Tu respires et

Tu t'endors

Simplement

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fromont, 2017

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