On vous dit, brut !

C'était à Kanal - Centre Pompidou en ce début de semaine. Dès l'entrée du site, mes yeux ont été scotchés par l'architecture industrielle des lieux. Je me souviens de cet espace grouillant de travailleurs, de bruits métalliques et du cliquetis des ponts où flottait une odeur caractéristique, mélange d'huiles, d'échappements et de caoutchouc, quand je venais y déposer ma BX pour ses entretiens vers le milieu des années 80. De ses larges rampes qui vous menaient, avec un peu d'angoisse, au cœur de ce monstre d'acier de verre et de béton. Ces rampes qui aujourd'hui sont recouvertes d'une trace de couleurs jaune, bleue, verte et rouge, comme celles que vous suivez dans les hôpitaux, à chacun ses références, et qui vous guident vers les œuvres de Rauschenberg , Calder, Tinguely , Jean Prouvé, Marcel Broodthaers, Toyo Ito, Juan Gris et bien d'autres. Deux heures et demi de déambulation dans cet univers où chaque recoin accessible vous rappelle que vous évoluez dans le plus grand garage d'Europe édifié dans les années 30 et laissé dans son jus, brut.