Lumières terrestres 19

Question d'optique

Par | Journaliste |
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Doel Photo © Jean-Frédéric Hanssens

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Lecture 3 min.

Nous sommes dans le village de Doel, qui jusqu’en 1977 était une commune autonome en Flandre-Orientale. Aujourd’hui le village est intégré dans l’entité de Beveren. C’est en 1999 que l’autorité régionale flamande décide l’évacuation de la bourgade après expropriation de ses habitants, afin de faire place à la construction de nouvelles installations portuaires liées à l’extension des activités du port d’Anvers. Un comité d’action « Doel 2020 » se met rapidement en place, mais le village se vide petit à petit de ses habitants pour passer de 1.300 en 1972 à 388 en 2006, année charnière qui a vu arriver des squatteurs en nombre et qui ont rapidement modifié l’aspect du village en le transformant au fil des années en œuvre du street art.


Village de Doel Photo © Jean-Frédéric Hannsens

En 2015, j’avais réalisé un reportage à Doel qui avait pris les aspects d’un village fantomatique où l’on croisait encore quelques habitants irréductibles côtoyant des grapheurs en action. Et puis tombe cette nouvelle inattendue le vendredi 21 décembre 2018. Le gouvernement flamand a approuvé un plan d'extension du port d'Anvers, qui doit permettre de sauvegarder le village de Doel dans lequel il reste une vingtaine d’habitants et dont la quasi-totalité des maisons appartient à l'Etat avec un loyer fixé à 150 euros. La plus vieille habitante du village, née à Doel il y a 85 ans a déclaré à la RTBF que pour elle, la lutte est enfin terminée. Le travail a été fait. Elle pourra encore se promener le long de l’Escaut vers le nord du village, où se dressent à un bon km, les deux tours de refroidissement de 170 mètres de haut pour les 4 réacteurs en activité et admirer ce fameux moulin à vent en avant plan, tout un symbole.

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Champ de blé dans le Hainaut. Photo © Jean-Frédéric Hannsens

Autre sujet : la production céréalière en Wallonie. Elle couvre 25 % de la superficie utilisée en Région Wallonne dont seulement 9 % pour l’alimentation humaine, 32 % pour l’énergie, 46 % pour l’alimentation animale et 13 % pour l’export. Et le nombre d’exploitations a diminué de 25 % en 2015. Je vous propose quelques chiffres parlants, qui valent mieux qu’un long discours. Quel type d’agriculture nous attend en 2050 ? Une étude issue de l'Université catholique de Louvain pour le ministre wallon de l'Environnement nous annonce que pour 2050 nous serons passés de 3 % à 7 % pour la production agricole Bio. De 9 % à 21 % pour la production écologique intensive, de 71 % à 72 % pour l’agriculture conventionnelle et de 17 % à 0 % pour l’agriculture conventionnelle intensive. J’ai trouvé ce champ de blé magnifique sous cette lumière de fin du monde.

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