« Plus ça change, plus c’est la même chose ! »

Pasta

Par | Penseur libre |
le

© Wich

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À force de pouvoir remplir tranquillement son caddie au supermarché, on croyait bêtement au progrès de l’humanité. Bien sûr, on avait des doutes, mais souvent on oubliait d’en avoir. C’était plus confortable.
Et puis tout d'un coup, la bêtise et la méchanceté qui n’osaient plus trop rouler des mécaniques en public, du moins dans nos aimables contrées européennes, sortent enfin de l’isolement tragique où on les avait confinées le bisounoursisme ambiant, agrémenté, pour certains, des plantureux bénéfices de transactions financières avec les oligarques russes, aujourd’hui honnis. Mais quoi ? Les affaires, c’est les affaires.
Bien sûr, d’autres populations, au Yémen, en Érythrée, au Soudan, etc... et, à bas niveau, si j’ose ainsi dire, au Congo* où se poursuivent de manière plus artisanale les bonnes vieilles pratiques du colonisateur blanc, le vérifient chaque jour : la guerre ça fait mal.
Du coup, on s’aperçoit que l’Ukraine c’est pas si loin que ça et qu’on est à la portée des missiles et des gentils boy-scouts du psychopathe du Kremlin. Lequel est à portée des nôtres, faut bien le reconnaître, mais ça nous fait une belle jambe ! Sans compter qu’on manque pas de psychopathes non plus par chez nous.
Eh ben voilà une évidence qui nous avait quelque peu échappé tant que tout ça se passait chez les bougnoules. Le bougnoule, c’est plus résistant que nous, c’est habitué à se faire traiter de bougnoule, à prendre des coups, à se faire massacrer peu ou prou, donc la guerre, dans ces pays-là, c'est un peu normal, ils ne savent faire que ça, c’est pas comme nous.
Du coup, on comprend mieux pourquoi Sammy Mahdi, le secrétaire d’État à l’asile (d’aliénés ?), préfère ne pas s’en encombrer pour laisser la place à de gentils européens, blancs, largement chrétiens, comme lui (ou du moins son parti), qui n’ont rien fait de mal, qui doivent abandonner leur chère patrie sous la contrainte, contrairement aux autres bronzés, jeunes et en bonne santé qui feraient mieux de travailler plutôt que de courir les chemins d’Afrique, traverser des mers, si pas à la nage, mais en canot pneumatique, feignants, juste pour le plaisir du tourisme un peu pimenté d’aventure. Des gamins, quoi !
Mais la guerre, c’est la guerre et si les capacités de destruction matérielle ont largement progressé, pour ce qui est de l’ordinaire des tueries militaires ou civiles, il n’y a rien de particulier à signaler. Des crimes de guerre ? Un génocide ? Tout de suite les grands mots ! Allons, allons, c’est la guerre, on n’y peut rien ma pauv’ dame, c’est comme ça. On punira les coupables, c’est sûr puisqu’on va gagner ! D’ailleurs, l’Amer Michel l’a dit à Kiev : « l’Histoire n’oubliera pas les crimes de guerre ! » Tant que c’est l’Histoire, les coupables peuvent dormir en paix. Et allez savoir, si d'aventure, en condamnant Poutine à quinze jours de travail d’utilité publique plutôt qu’à la pendaison, on obtiendrait peut-être des réductions substantielles sur le prix du gaz et du pétrole russe ; rien que du bon pour la croissance de nos entreprises et les dividendes de leurs actionnaires bien marris de tous ces tragiques évènements. Et là-dessus, on redeviendra bons amis. Grand fou, va !

Question réchauffement de la planète, on continue de s’en foutre. C'est pas nouveau non plus. Vous imaginez ce qu’il sort du tuyau d’échappement d’un tank ? Pour ne parler que des tanks et il y en a un sacré paquet en Ukraine.
Depuis que le GIEC (et même avant) a dit que ça allait chauffer pour nos miches, ça a toujours été comme ça, alors vous pensez bien qu’on va pas s’en occuper maintenant. La situation est trop sérieuse.

Ça ne change pas beaucoup non plus chez les mégalos.
Mélenchon ne déçoit pas. Il veut, aux élections législatives qui vont suivre la présidentielle, que les Français l’élisent Premier ministre. Ce qui serait une nouveauté institutionnelle. Surtout si c’est Lepen qui gagne. Certes, c’est une métaphore, mais il a décidé, à tout hasard, d’être le calife à la place d’un éventuel calife de la gauche, parce qu’il le mérite, voilà tout ! Marine Lepen et Zemmour foutent le feu à la maison, mais pour l’éteindre il n’y aura qu’une seule lance d’incendie, la sienne et que le reste de la gauche française crame avec la baraque si elle n’adhère pas à son programme à lui ! Il peut le faire ! Il va le faire ! « Voici l’athlète en maillot qui soulève des poids d’cent kilos... Pigalle... ». Les vieilles rengaines ne manquent pas d’actualité.
Voilà des décennies que pour empêcher les Lepen (père, puis fille), d'être au pouvoir, des Français de gauche, à deux exceptions près, doivent voter pour un clampin de droite au deuxième tour. Ça leur fait un peu mal au fondement, ils ont du mal à s’assoir les lendemains d’élections présidentielles. Les gens convenables disent, parce qu’ils sont convenables, que c’est la gueule de bois. Perso, moi qui ne suis pas convenable, je nommerai plutôt ça trou-du-cul de bois. Putain ! Ça fait mal ! Peut-être qu’à la longue on s’habitue. Et si c’était un complot ? Que les Lepen soient grassement rémunérés par la droite pour foutre la trouille à la gauche et ainsi s’assurer la présidence ? Bien sûr, il y a eu deux accidents, Mitterrand et Hollande. Mais étaient-ils vraiment de gauche ? On l’aurait su.

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Ramen.

* Voir l’édifiant article de La libre Belgique du 19/04, sur le viol considéré comme arme de guerre (c'est-à-dire préparé et planifié en toute connaissance de cause)

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