T'war ta gueule à la récré!

Pourquoi un parti politique ne devrait pas voter selon ses objectifs, même si ça emmerde les autres, y compris ceux qui ont voté comme lui et qui en font un cinéma ridicule ? Tous les partis de gouvernement, semble-t-on comprendre, auraient sans doute préféré qu’une loi, parfaitement démocratique, interdise au PTB de troubler le petit potto potto entre partis « qui prennent leurs responsabilités ». Ça, on le voit d’ailleurs tous les jours avec les catastrophes climatiques et sociales qui s’accumulent, les unes n’étant pas toujours étrangères aux autres, sans que ça préoccupe beaucoup ces messieurs dames, à part dans les discours ; ils sont très occupés ailleurs, leur réélection, notamment. Sans doute en période pré-électorale, s’agit-il d’abord d’agiter le peuple avant de s’en servir. Mais bon, comme aucune loi n’interdit à un parti de voter pour ce qui lui parait dans son intérêt, faut s’en arranger. Tout en criant au loup. C’est parfois bien commode pour les uns et les autres, mais ils se gardent soigneusement de le chanter sur les toits.
L’agitation des « partis démocratiques » au sujet de la loi « paysage » est une belle illustration du niveau argumentaire politique des partis en cause. C’est la cour de récréation pour grandes personnes. L’amateur ne manque pas de s’émerveiller sur la capacité des élus du peuple professionnels à inventer toutes sortes de justifications afin, comme on disait dans ma campagne, « de cacher la merde au chat » et se dédouaner ainsi d’avoir laissé la petite bête faire ses besoins dans la cuisine. Le meilleur dans le genre, quoiqu’il ait de sérieux concurrents, étant bien entendu Monsieur Gloub qui reste à la hauteur de sa réputation. Un sérieux à la Buster Keaton, on y croirait presque. Oui, on va dire que je ne suis pas objectif ; je sais, c’est mon chouchou.
Ne parlons pas des éditorialistes de la presse bien intentionnée, qui, sans autre forme de procès, mettent dans le même sac le PTB et le Vlaams Belang. Comme s’il s’agissait de la même chose. Amalgame, on appelle ça dans la vie courante. Mais ces messieurs dames ne sont sans doute pas dans la vie courante, ils sont dans l’information objective et pas du tout dans les « fake news », (je préfère « infox », mais c’est moins porteur, moins professionnel, moins bon pour le peuple que « fake new »). On pourrait appeler ça des « fake news » (infox) par omission, concept d’ailleurs pas tellement nouveau en matière de journalisme. À creuser tout de même, ça peut encore servir, ce n’est donc pas un moment de distraction. Et puis tartiner sur le sujet pourrait prendre de la place à la pub qui a besoin d’espace.
Mais que ce soit les élus du peuple professionnels de droite ou de gauche, tous sont très satisfaits d’avoir le PTB (communiste) et le Vlaams Belang (facho) à portée de main pour s’entre-discréditer à la carte, selon les besoins du moment.
« C’est un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître », mais il y a eu, depuis la fin de la dernière guerre mondiale, des communistes dans nombre de gouvernements européens et assemblées élues, dont la Belgique jusqu’en 1989, si, si, sans que ces pays ne virent au Stalinisme. Ils ont même été, les communistes, à la pointe de combats sociaux dont l’aboutissement permet aujourd’hui à de nombreuses personnes de vivre un peu plus décemment que ce que le libéralisme, puis le néolibéralisme, leur imposait. Bien entendu, ils n’étaient pas seuls dans ces combats.
L’effondrement de l’URSS, précédée de la montée au pouvoir de Gorbatchev, a permis à tous ceux qui ne voulaient pas le voir (ou faisait semblant), de se rendre compte de l’étendue des dégâts si on laissait l’idéologie Bolchevique (car c’est bien de ça qu’il s’agit) gouverner à sa guise. Du coup, dans nos contrées, la disparition des partis communistes s’est, pourrait-on dire, faite naturellement. Un suicide assisté en quelque sorte.
Le PTB est-il le successeur du PCB ? Si ce n’est que ça, je ne vois pas très bien en quoi c’est une menace. Sauf si j’étais Carlos Tavares, heureux CEO du groupe automobile Stellantis, à 100.000 euros par jour, (la presse de cette semaine) et que ces communistes au couteau entre les dents veuillent me taxer pour permettre aux pauvres, feignants et profiteurs de nature, de se goinfrer indûment de la richesse de ceux qui se sont donné la peine de réussir. Notons tout de même que c’était déjà comme ça avant le PTB. Bien sûr, ce parti, comme les autres, n’est pas fait de Bisounours. Attention ! un idéologue peut en cacher un autre.
Ces mêmes pays européens, durant cette même guerre, ont connu également des partis fascistes au pouvoir. Je ne vais pas vous faire la description de la manière dont ils le concevaient. Vous en avez déjà sûrement entendu parler. Et il y avait des morts, des prisons, des salles de tortures et autres amusettes, pour opposants, dissidents, résistants, comme chez les staliniens. Mais ça ne se passait pas dans un pays lointain, un peu fantasmatique, c’était ici. Aujourd’hui, je ne vois pas grand-chose, dans les actions et discours des fachos, qui montrerait qu’ils aient changé quoi que ce soit à leur logiciel. Ah si ! L’antisémitisme n’est plus leur tête de gondole. Leur priorité actuelle, c'est d’éliminer les bougnoules. Mais ils disent ça poliment. Après, ils pourront revenir aux fondamentaux. Notez que lorsqu’on entend Zemmour, si on n’est pas capable de discerner l’arbre de la forêt, même un juif pourrait devenir antisémite.
Là, c’est pas de vigilance qu’il doit s’agir, mais d’armement politique.
Sans oublier que si le président Mao, ce tueur d'envergure, disait "Le pouvoir est au bout du fusil", Cavana, un moins que rien n'ayant jamais tué ou fait tuer qui que ce soit, disait qu’ "Au bout du fusil, il n’y a que le pouvoir du fusil".
Que le Monstre en Spaghetti Volant vous touche de son appendice nouilleux.
Ramen.