Picasso avec un PS comme Paul Smith

l’œil et l’oreille

Par | Journaliste |
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Il n'y aucun sexisme mais une curieuse coïncidence dans le fait qu'il n'y a que des spectatrices pour admirer la vaisselle. Reportage photographique © JokeR

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Parisien fréquent, je me souvenais du musée Picasso comme d’un lieu ringard depuis la naissance, où des œuvres du maître étaient jetées un peu au hasard Balthazar et étiquetées de textes laconiques issues d’une vieille Remington sur laquelle Serge Gainsbourg aurait pu composer son ode à Lætitia. Je n’avais plus fréquenté les lieux depuis qu’en 2014, François Hollande avait inauguré le musée agrandi et modernisé, remettant à plus tard une nouvelle visite. Plus tard étant arrivé, je me suis dit que l’occasion était belle de revoir l’hôtel salé dont la décoration des murs a été confiée à Paul Smith, le roi anglais de la rayure en haute couture.

Je me souvenais d’une tête de taureau qui m’avait beaucoup plu, perdue dans une vitrine. La voici en vedette sur un mur entier:

Oui, je sais, c’est une selle et un guidon de vélo. Mais c’est criant d’efficacité et à tout qui dit qu’il pourrait autant, je réponds inlassablement, alors, faites-le.

Notez, la corrida, le vieux Pablo, tout français qu’il était devenu, il aimait ça et la dessinait très bien:

(Qui dit qu’il dessine comme Picasso devrait avoir un brin de modestie.)

Il ne faisait pas que peindre. Moi qui vous écris, enfant, j’ai rencontré Picasso, en son atelier de Vallauris. Il avait peint sur un plat un grand poisson et m’a demandé si je trouvais ça beau. J’ai dit oh oui Monsieur. Il a souri et a dit que les enfants trouvaient toujours ça beau mais souvent, leurs parents, nettement moins. Pourtant, quelle belle vaisselle, n’est-ce pas, Mesdames? (Retournez à la première photo.)

Il peignait aussi très bien son fils Paul, aussi,

et là on peut déjà observer combien la mise en scène muséographique de Paul Smith, perceptible jusqu’au sol, fonctionne à merveille:

Bref une belle exposition qui résume en un nombre d’œuvres suffisant mais non exhaustif bien des périodes de ce peintre mort à 91 ans et dont voici le dernier autoportrait. On le voit, il était littéralement retombé en enfance…

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Au musée Picasso, 5, rue de Thorigny, F-75003 Paris, jusqu’au 27 août.

(Je sais, ceci n'est pas du cinéma. Mais de temps en temps il faut bien changer un peu de spécialité culturelle.)

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