Pendant l’extinction, la vente continue

Pasta

Par | Journaliste |
le

© Wich

commentaires 0 Partager
Lecture 6 min.

Les affaires sont les affaires et assassiner délibérément des personnes (l’assassinat est un meurtre prémédité) dans l’intérêt de la compétitivité de nos entreprises et le maintien de l’emploi est non seulement parfaitement légitime, voire patriotique, mais bien organisé et en connaissance de cause.
C’est, n’en doutons pas, le credo (le crado ?) des actionnaires et du CA de Arysta LifeScience Benelux, à Ougrée. Cette honorable entreprise fabrique une saloperie très utile pour tuer les pucerons, les chenilles et je ne sais quelles bestioles nocives qui nuisent au rendement des cultures. Au rendement des cultures dans des pays peuplés de bougnoules qui se reproduisent comme des lapins.
Arysta LifeScience, comme son nom l’indique, contribue de la sorte à faire baisser la pression démographique qui nous menace tous, mais raisonnablement. Les éliminer trop rapidement pourrait nuire au chiffre d’affaires, c’est pourquoi on zigouille ces bougnoules de manière lente et sournoise. Toutes sortes de cancers, de malformations, etc. qui ne se détectent pas du premier coup, prolifèrent. Avec les performances de la médecine dans ces pays-là, ça prend quelques années avant que les clients s’en aperçoivent et trépassent. C’est un peu comme en Ukraine, mais en plus subtil.
À plus ou moins long terme les culs-terreux des pays exotiques auront disparu, mais ça laisse le temps à Arysta LifeScience Benelux de se retourner pour imaginer d’autres saloperies à vendre aux catégories de la population qui auraient échappé au massacre.
Les saloperies de Arista LifeScience sont d’ailleurs interdites en Europe, vous pensez bien. Ses actionnaires, ingénieurs et autres cadres dirigeants ont autre chose à penser qu’à la morale, mais sont respectueux des lois. Ça pourrait coûter trop cher de ne pas les respecter. Simple question de calcul coût-bénéfice. C’est comme ça qu’on mesure la rentabilité d’une libre entreprise. Et la rentabilité, c’est un devoir.
Chacun aura remarqué que nos empoisonneurs ne manquent pas d’humour : LifeScience, carrément, qu’ils appellent leur petite officine de destruction massive ! Par ces jours moroses, rire un peu, ça fait du bien.
On est passés à l’heure d’été... d’été... j’ai beau regarder par la fenêtre...

Question CO2 produit par les bagnoles, l’Europe a des idées qu’elles sont vraiment écologiques. On va pas se limiter aux voitures électriques ! C’est pas si écolo que ça. On pourra encore produire des voitures thermiques, mais tournant avec des produits super-bio. Ils permettront, n’en doutons pas, à l’agriculture industrielle de dévaster ce qu’il reste encore de nature afin de produire des biocarburants. C’est plus rentable que les carottes bio.
Fabriquer moins de bagnoles n’est venu à l’idée de personne. Encore une fois dans l’intérêt de la compétitivité des entreprises et de l’emploi.
Pourtant, du point de vue CO2 qui réchauffe, je n’ai jamais vu de comparatif entre ce qu’il s’en produit pour fabriquer une bagnole et ce qu’elle rejette dans l’atmosphère. Sans compter, évidemment, les saccages pour construire encore plus de routes et d’autoroutes accompagnées des charmantes et diverses émanations dues à leur entretien.

Mieux ! j’apprends par la RTBF sous la plume d’Ambroise Carton, qu’on les fabrique de plus en plus grosses, les bagnoles ! Ça plaît aux clients qui, par ailleurs, ne manquent pas de se plaindre du dérèglement climatique. En avoir une grosse, ça vous pose une personne.

Avec tout ça, le GIEC, lui, nous prédit que si on ne prend pas le taureau par les cornes, on ne s’en sortira pas. Vu l’urgence, je pense que c’est pas par les cornes qu’il faudrait prendre le taureau, mais par les couilles.
Mais pour ça, faudrait en avoir !
Entre ceux qui s’en foutent et ceux dont la pensée à long terme est leur réélection ou la perspective d’aller pantoufler, mission accomplie, en remerciement des services rendus tout au long d’une brillante carrière politique, au CA d’une de nos puissantes libres entreprises, ça manque un peu de couillus. Et de couillues. Dans le souci d’en finir avec le sexisme masculin, les dames se sont attribué des couilles. Si, si, j’ai déjà entendu dans des conversions entre filles (heu… Ça peut encore se dire « des filles » ? C’est politiquement correct ?) : « Elle a des couilles, elle ! » Grand bien lui fasse !

C’est pas avec les 10.000 décollages de jets privés, rien qu’en Belgique l’année dernière (RTBF) que la température de la planète va se rétablir. Mais là, encore, il s’agit de compétitivité et de plein emploi. Les CEO (on disait PDG de mon temps, mais en anglais, ça fait vachement plus efficient) faut que ça circule vite et sans fatigue. Alors, ta gueule Noirret avec tes palinodies de vieil anarchiste.

Il semble que vous appréciez cet article

Notre site est gratuit, mais coûte de l’argent. Aidez-nous à maintenir notre indépendance avec un micropaiement.

Merci !

Ta gueule la Libre Belgique du 27 mars dernier qui nous apprend que de dérogation en dérogation (accordées par qui, comment et en reconnaissance de quoi ?) les pesticides continuent à bien circuler en Belgique.
Pourtant, on n’est pas des bougnoules, hein !
Oh ! vous savez, le cours de la bourse est simplement réaliste, notre économie en est tributaire, le bilan d’une libre entreprise ne fait pas dans la morale écolo. Manquerait plus que ça !
Cependant, tout le monde vous le dira, des sommets des États, des conseils d’administration, des réunions à Davos jusqu’aux deux pièces-cuisine de la plèbe, on lutte avec acharnement pour le climat.

Perso, je crois bien que c’est foutu. La nature est en train de se débarrasser de nous. On en a fait plus qu’elle ne pouvait supporter. Alors, elle craque. Tranquille ! Elle a les moyens. C’est pas les beaux discours de ceux qu’on appelle sans rire des responsables, qu’elle va changer de comportement.
Mais que le Monstre en Spaghetti Volant vous touche tout de même de son appendice nouilleux.
Ramen.

commentaires 0 Partager

Inscrivez-vous à notre infolettre pour rester informé.

Chaque samedi le meilleur de la semaine.

/ Du même auteur /

Toutes les billets

/ Commentaires /

Avant de commencer…

Bienvenue dans l'espace de discussion qu'Entreleslignes met à disposition.

Nous favorisons le débat ouvert et respectueux. Les contributions doivent respecter les limites de la liberté d'expression, sous peine de non-publication. Les propos tenus peuvent engager juridiquement. 

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Cet espace nécessite de s’identifier

Créer votre compte J’ai déjà un compte