Mes frères de Dakar

Chroniques

Par | Penseur libre |
le

Photo © Jean-Frédéric hanssens

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Lecture 3 min.

Pour clore ce temps des chroniques depuis Sénégal, un poème écrit lors de mon retour à Bruxelles.
Merci de m'avoir lu avant de se retrouver pour d'autres pages...

Mes frères de Dakar

A chaque heure comme au zénith le soleil

Brûle chauffe chaque part de ta chair sombre

Tu pars et tu glisses dolent comme une ombre

Sur ta rouge terre de sable et de merveilles

 

Qui es-tu que vis-tu toi mon frère en galère

Qui es-tu frère Sarr né du pays sérère

Chauffeur fier d’un taxi jaune et noir hors de l’âge

Ou d’un char clando comme un fou de passage

Vas-tu courir au bord de la Voie du Nord

Au tournant Jamalaye ou encore vers Ngor

Vendre au passant des arachides et des noix

Et puis des blancs mouchoirs des masques un miroir

Ainsi que l’alouette et rempli de l’espoir

De trouver fortune sinon demain la foi

 

Qui est tu mon frère sur ta belle pirogue

Qui es-tu mon frère toi qui navigue et vogue

Lébou né du Cap Vert par ton père et ta mère

Tu les quittes dément pour l’Europe chimère

Ou sont les bonites les thiofs les espadons

Levés dans tes filets tes rets comme des dons

Que sais-tu de l’accueil de ta vie si dure

Le rejet qui sait parfois la mort et l’injure

 

Qui es-tu mon frère Peul du Ferlo Poular

Toi qui te perds t’use et te tue dans Dakar

Au risque chaque jour de ton corps de ta peau

Qui es-tu mon frère que devient le troupeau

Tu cours ici et là pour du riz ou du Mil

Le mirage d’Auchan Orange le sans fil

Loin du pré vert séché devenu minéral

Te voilà en ville le bêton vertical

 

Qui es-tu toi Sow Seck Sock Diagne ou Diomé

Ahmed et vous Abdou Abdoulaye et Damé

Qui es-tu mon frère toi Le beau grand Wolof

Géer devenu col blanc noble né du Djolof

Croire jour après jour au Sénégal naissant

Et croire chaque année à l’étoile au printemps

Serais-tu cuisinier à Cité Asecna

Ebéniste artisan roi de la Médina

Mécanicien expert prince du possible

Tu soudes tu retapes un charroi indicible

Es-tu le conducteur du si beau et neuf train

Liant l’aéroport Dakar et puis plus loin

 

Dakar capitale toi qui grandis si vite

Dakar sur le Cap vert toi qui enfle trop vite

Dakar regarde mieux comme le monde souffre

Regarde fils et filles tout au bord du gouffre

C’est ainsi que les hommes et les femmes vivent

Et leurs espoirs souvent trop vains n’y survivent

Dakar toi qui fait comme de rien des trop riches

Vois aussi ceux de rien dont les riches se fichent

 

Sénégalais j’aime te voir sourire

Sénégalaise j’aime te voir rire

Sénégal j’aime te voir danser

Sénégal j’aime te voir espérer

Sénégal j’aime ta noire beauté

Vous mes frères libres et gais

Que la lumière brille demain

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