L’Objectif de Jean

Beaucoup de lecteurs du web journal entreleslignes.be ont déjà visualisé des photographies de Jean-Frédéric Hanssens. En digne reporter-photographe, c’est dans la rubrique  Question d’optIque qu’il partage régulièrement des images de ses voyages et, plus souvent encore, des photographies liées à l’actualité sociale. Du reste, on pourrait penser qu’il s’est spécialisé en grèves diverses et en manifestations en faveur d’un tas de bonnes causes, comme la défense de la démocratie en général, ou plus précisément les actions qui concernent les immigrés, les sans-papiers ou les sans-logis.

Probablement des marcheurs de diverses variétés l’ont vu sans toutefois pouvoir l’identifier car, de toute manière, le visage de Jean-Frédéric Hanssens est masqué par son appareil avec téléobjectif. Mais dans l’idée d’améliorer sa vue d’ensemble sur les groupes ou les foules - par exemple la manif sur le climat - ce photographe de grande taille grimpe toujours sur quelque chose. Ce qui le rend encore plus visible. 

Il arrive à Jean-Frédéric Hanssens de sortir du virtuel pour montrer des tirages « en chair et en os » de ses reportages. Cette fois il en a posé une série au Chant des rues, à Bruxelles. Ce Chant des rues n’est pas du tout une galerie. C’est un Centre d’Expression et de Créativité (CEC) spécifiquement dédié aux Sans Papiers et où se succèdent des ateliers conduits par Serge Noël, également directeur de ce lieu.  Occasionnellement on y propose des expositions. C’est dans cette logique que Jean-Frédéric Hanssens y a accroché ses images, notamment liées au parc Maximilien à Bruxelles où échouent tellement de déshérités de la planète. Des attroupements ;  des tentes ;  des enfants en déroute ;  « installations » hygiéniques indécentes ; une chaîne de solidarité ;  un chien revendicatif,  la série est variée par cet artiste engagé qui sait poser un oeil expert sur ces infortunes qu’on préfère souvent ignorer.

Photographies de Jean-Frédéric Hanssens :  Chant des rues, rue de Locquenghien, 12, 1000 Bruxelles. Jusqu’au 30 octobre 2019. Visite du lundi au vendredi de 15 h à 17 h.

Un  malaisé lieu d’aisance, image d’un pauvre accueil en pays riche  © JeanFrédéric Hanssens