Les banques donnent le la…

Zooms curieux

Par | Journaliste |
le

Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, lors du Forum économique mondial de Davos en janvier 2013. © World Economic Forum. swiss-image.ch/Photo Remy Steinegger

commentaires 0 Partager
Lecture 3 min.

On veut bien venir chez vous si vous assouplissez encore plus le code du travail. Nous voulons des employés « flexibles ». Ce qui, en langage des grands patrons des grosses banques, signifie licenciables sans trop de chichis.

Selon le journal Les Echos, c’est ce que le pdg de l’américaine JP Morgan Chase, M. James Dimon a susurré à l’oreille de François Hollande en octobre passé, avant qu’il n’annonce sa décision de ne pas se présenter aux présidentielles. C’est le message que M. Fillon a reçu 5 sur 5, lui et d’autres politiques approchés par des représentants de diverses banques effrayés par la perte de leur ancrage européen à Londres, à la suite du Brexit. Paris, Francfort et Dublin espèrent bien créer quelques milliers d’emplois grâce à la présence prestigieuse des grandes banques du monde qui veulent contourner la nouvelle obligation européenne de créer des filiales et de détenir des fonds propres supplémentaires pour réaliser leurs activités dans l'Union. Autant transférer leur siège, cela coûterait moins cher et ce serait moins contrôlé.

Mais pour cela, ces éléphants de la finance qui brassent des milliards veulent payer moins cher leurs employés, ils veulent pouvoir recruter et licencier leurs banquiers et traders à la mode américaine. Celle de la jungle. Celle du néolibéralisme mondialisé. Alors, nos codes du travail, notre protection des travailleurs semblent boucliers moyenâgeux face à ces mastodontes.

On se souvient : ce sont des Goldman Sachs, des JP Morgan Chase et autres qui sont à l’origine de la crise financière mondiale de 2008, qui ont mis à genoux la Grèce, qui imposent leurs vues au système économique mondialisé. Et l’Europe est bien faible face à ces persuasives pressions : Mario Draghi, président de la Banque centrale européenne, était vice-président de Goldman Sachs (cette banque US qu’aime tant Michel Barroso), pour l’Europe, entre 2002 et 2005, au moment où il commercialisait les produits financiers véreux destinés à dissimuler la dette grecque.

Selon l'ONG Corporate Europe Observatory (CEO), le même Mario Draghi appartient au Group 30 présidé par un patron de JP Morgan Chase et où siègent quelques hauts-fonctionnaires tels Jean-Claude Trichet, ex-président de la BCE, le patron des banques centrales britannique, américaine, chinoise, française .... On y trouve des banquiers privés comme Blackrock, le plus grand gestionnaire d'actifs au monde, UBS, etc.).  Leur mission : approfondir la compréhension  des sujets économiques et financiers internationaux et analyser les répercussions internationales des décisions prises dans les secteurs privés et publics.

Est-ce bien la place d’un président qui supervise les 128 grandes banques européennes. Voilà qui fleure bon les cercles discrets comme Bildenberg et autres  Davos où se nouent les grandes alliances des maîtres du monde des affaires, des finances et de la politique. L’affaire se trouve entre les mains de la médiatrice européenne Emily O'Reilly.

Mais on se souvient que la réaction européenne a été très faible lorsqu’on annonça le recyclage de l’ancien président de la Commission Michel Barroso chez Goldman Sachs.

L’éthique mise à mort pour quelques millions de dollars de plus…

https://corporateeurope.org/pressreleases/2017/01/eu-central-bank-proximity-corporate-bankers-heart-new-ombudsman-inquiry

http://group30.org/members

On vous recommande :

Il semble que vous appréciez cet article

Notre site est gratuit, mais coûte de l’argent. Aidez-nous à maintenir notre indépendance avec un micropaiement.

Merci !

http://www.cadtm.org/Les-defis-pour-la-gauche-dans-la

 

commentaires 0 Partager

Inscrivez-vous à notre infolettre pour rester informé.

Chaque samedi le meilleur de la semaine.

/ Du même auteur /

Toutes les billets

/ Commentaires /

Avant de commencer…

Bienvenue dans l'espace de discussion qu'Entreleslignes met à disposition.

Nous favorisons le débat ouvert et respectueux. Les contributions doivent respecter les limites de la liberté d'expression, sous peine de non-publication. Les propos tenus peuvent engager juridiquement. 

Pour en savoir plus, cliquez ici.

Cet espace nécessite de s’identifier

Créer votre compte J’ai déjà un compte