La politique, "un monde trop brumeux"

Les calepins

Par | Penseur libre |
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Jeudi 16 février

 Trump reçoit Netanyahou à la Maison-Blanche. Au dessert, la solution de deux États est enterrée. Les Palestiniens s’y attendaient. Pendant ce temps, le président perdait son ministre du Travail comme il avait perdu, il y a trois jours, son conseiller à la Sécurité. Par ailleurs, chaque jour apporte des précisions quant aux relations étroites entretenues par ses équipes de campagne avec les Russes. Une possibilité de procédure d’empeechment commence à être évoquée. Mais on en est encore loin…

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 La visite de Macron dans la capitale de l’Algérie pourrait bien lui être fatale. Il n’a rien trouvé de mieux que de comparer la colonisation à un crime contre l’humanité. Cette déclaration va exciter les immigrés maghrébins, révolter les harkis et contrarier un principe de rassemblement élémentaire pour avoir une quelconque chance de gagner. Les historiens et les défenseurs des Droits de l’Homme vont aussi être sollicités. Bref, lui aussi dérape et met de l’huile sur le feu.

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 Travailler moins, mais plus longtemps. Ne serait-ce pas la bonne synthèse entre une marche de progrès et l’augmentation de la durée de vie, le tout en aménagements périodiques durant les années de travail (congés sans solde, congés de maternité ou de paternité, etc.) ? C’est ce que la Suède est occupée à expérimenter avec des semaines de trente heures. Elles furent d’abord instaurées dans les hôpitaux et les maisons de retraite ; les voici appliquées dans certaines industries automobiles.

Vendredi 17 février

 C’est souvent à petits pas que l’on atteint le gouffre. Rex Tillerson, le Secrétaire d’État américain a, comme ses homologues sud-coréens et japonais, condamné le dernier tir de missile de Pyongyang. Ainsi d’ailleurs que l’ONU l’avait fait dès lundi à l’unanimité. Tillerson ajouta qu’il pourrait envisager d’offrir à la République de Corée ainsi qu’au Japon « une dissuasion étendue, soutenue par la palette entière de ses capacités de défense nucléaire et conventionnelle. » Il faudrait alors expliquer pourquoi, dans le souci d’éviter une prolifération, les principales puissances du monde ont passé des milliers d’heures à négocier avec l’Iran tandis qu’en un tournemain, sous la forme d’un cadeau, on n’hésite pas à offrir l’arme nucléaire à deux pays qui n’en demandaient peut-être pas tant.

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 Cette réflexion de Jacques Julliard dans l’hebdomadaire  Le 1  d’Éric Fottorino : « Il y a une envie de Marine Le Pen ». C’est probablement bien vu. On peut ne pas toujours apprécier les chroniques de Julliard mais il faut lui reconnaître une excellente capacité à raconter l’histoire de la gauche. Et pour bien narrer l’histoire de la gauche, il faut saisir les aspirations du peuple. Elles sont pour une part chez Marine Le Pen, c’est incontestable. Ou plutôt : elles ne sont plus ailleurs que chez Marine Le Pen ; ceux qui parlent au nom de la gauche ne font plus rêver, ils n’incarnent même plus l’espoir d’une vie meilleure. Alors, il y a ce petit-je-ne-sais-quoi de tenter autre chose, essayer quand même… Tout peut encore évoluer : la campagne officielle ne démarre que dans un mois et tant de rebondissements et d’imprévus ont déjà eut lieu.

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 Roman Polanski en a marre. Il veut régler ses comptes avec la justice américaine et cesser, à 83 ans, d’être un fugitif. Son avocat va proposer un accord amiable qui serait mentionné dans un document sous scellé. Il s’agit bien entendu, comme pour Dominique Strauss-Kahn, de faire en sorte qu’une grosse somme de dollars éteigne la menace de sanctions qui pèse toujours sur le cinéaste. L’argent, toujours l’argent…

Samedi 18 février

 Tony Blair, qui dirigea la Grande-Bretagne en tant que Premier ministre pendant dix ans, de 1997 à 2007, remportant trois élections successives, s’est mis en tête de faire campagne contre le Brexit. Il parcourt les contrées de la Perfide Albion en réclamant l’organisation d’un nouveau référendum, arguant du fait que « si au moins nous n’essayons pas, les générations futures nous en voudrons » ; et considérant aussi que les citoyens britanniques ne possédaient pas tous les éléments qui leur auraient permis de faire un choix en toute connaissance de cause le 23 juin 2016. La seule réaction que Nigel Farage – le chef de l’extrême droite qui fit une campagne mensongère assumée pour le Brexit – fut de qualifier Tony Blair comme « un homme du passé ». Tony Blair aura 64 ans le 6 mai prochain, l’âge de Winston Churchill en 1938.

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 Avec Et si on vivait tous ensemble ?, on avait déjà constaté qu’il manque un petit quelque chose à Stéphane Robelin pour réaliser une belle comédie. Le film Un profil pour deux projeté hier soir au gala de clôture du Festival du Film d’Amour de Mons le confirme. Certes, comme dans Et si on vivait…, le choix des acteurs est judicieux, en particulier, ici, celui de Pierre Richard, admirable, pivot indispensable de l’histoire à la fois charmante et cocasse. Mais hélas !, Robelin n’évite pas l’écueil classique : au moment clé de la narration, celle-ci tombe dans le vaudeville. C’est dommage. On attendra quand même son prochain long métrage avec confiance. D’ici là, conseillons lui de s’inspirer un peu de Claude Lelouch…

Dimanche 19 février

 Il y avait longtemps que l’on n’avait pas vu rire Benyamin Netanyahou. Dans la revue des photos de la semaine écoulée, il ne rit pas, à côté de Donald Trump, il s’esclaffe.

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 François Fillon avait démonétisé Nicolas Sarkozy pendant les débats de leur primaire en lançant : « Imagine-t-on de Gaulle mis en examen ? » Le voici désormais sous les analyses de la Justice pour ses facéties financières. Apparemment, une large majorité de citoyens ne souhaitent plus le voir concourir. Il avait déclaré qu’il ne se retirerait pas, sauf s’il était mis en examen. Cette fois, il signale qu’il ira jusqu’au bout, même s’il est mis en examen.

 Emmanuel Macron avait déclaré depuis Alger que la colonisation était « un crime contre l’humanité ». Tollé en métropole, surtout évidemment chez les harkis et les pieds-noirs. Le hasard voulait que Macron fût en meeting à Toulon, une ville méditerranéenne où la droite extrême est bien implantée. Bien entendu, il reçut un accueil chahuté. En guise de réponse, il a lancé : « Je vous ai compris ! »

 Hamon veut chercher une plate-forme d’entente avec Mélenchon. Celui-ci s’empare de la manière gaullienne de faire de l’humour et répond : « Je ne veux pas m’accrocher à un corbillard ! »

 Sur le plateau de Ruquier, Nicolas Dupont-Aignan déclare que le parti Les Républicains ne peut plus se revendiquer de l’héritage gaulliste. Le seul vrai gaulliste, c’est lui.

 Henri Guaino, ancienne plume de Sarkozy, député de l’Essonne, élu LR, s’exprime de la même manière.

 Marine Le Pen continue de bluffer tout le monde. Les emplois fictifs et ses ennuis judiciaires ne l’émeuvent pas outre mesure. Après avoir fait souvent référence à Jaurès, elle se réclame à présent de Jean Zay. Et toujours, bien entendu, de la laïcité (pourquoi s’en priver ?...) Elle n’a pas encore choisi de se revendiquer du Général, mais cela ne saurait sans doute tarder.

Lundi 20 février

 Donald Trump avait déclaré que Bruxelles était un « trou à rats »… Mais non ! C’était une blague !... Mike Pence, son vice-président (« le second du président du vice », selon l’humoriste Bruno Coppens) est venu dans la capitale de l’Europe assurer que la coopération des États-Unis avec l’Union européenne serait maintenue ! Ah bon ! C’était une blague !…

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 Encore un dimanche de campagne française fort loufoque et décousu. On a envie de crier : « Hollande, reviens ! Ils sont devenus fous ! »

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 Saisir la date du 60e anniversaire du Traité de Rome pour relancer l’Union européenne. C’est un beau défi mais c’est surtout une urgente nécessité. François Hollande prend une initiative : il réunira les quatre puissances principales de la zone euro (Allemagne, Espagne, France, Italie) à Versailles le 6 mars pour une réunion préparatoire de grande envergure. Il a raison. L’Europe doit poursuivre sa construction avec celles et ceux de ses membres qui sont prêts à la consolider, à lui donner plus de personnalité, et, partant, plus de pouvoir. Il ne faudra pas oublier dans l’intervalle les trois autres pays fondateurs, ceux qui formaient le Benelux en 1957…

Mardi 21 février

 Quand il ne resterait plus que les unes de Libération, celles-ci prouveraient la santé de la démocratie par la liberté de l’expression, l’humour et le sens de la dérision. Aujourd’hui, une grande photo de Trump aux oreilles ailées dues à la pose est sous-titrée : Plus que 1429 jours. Mercredi dernier, en remettant à Philippe Sollers les insignes de l’Ordre national du Mérite, François Hollande empruntait à son hôte cette juste sentence : « celui qui ne sait pas rire n’est pas pris au sérieux. »

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 Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, ordonne l’élimination de 600.000 canards dans le Sud-ouest pour éviter une épizootie. Que l’on se rassure toutefois : Le Canard enchaîné, quant à lui, est bien vivant et dynamique. On le découvrira sans doute encore demain matin.

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 Manchester by the sea, film dramatique de Kenneth Lonergan. L’art de dépeindre le chagrin permanent d’une famille ordinaire frappée  par une tragédie, dont le père pousse la culpabilisation à son paroxysme. Un éloge de la tristesse servi par des acteurs qui jouent vrai, un cadre portuaire semi-urbain morne et sans attrait, des choix musicaux superbes et remarquablement appropriés, le tout en une narration lente qui donne parfois l’impression que l’histoire se déroule en temps réel.

Mercredi 22 février

 Il faudra choisir l’expression : « Europe à plusieurs vitesses» ou « Europe à géométrie variable », ce qui n’est d’ailleurs pas tout à fait la même chose. C’est en tout cas cette Union-là qui devrait naître à Rome dans un mois puisque Angela Merkel, qui plaidait pour une cohésion des 27 après le Brexit, s’est finalement ralliée à la position de François Hollande, très actif et déterminé sur la question.

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 Nicolas Sarkozy se reconvertit dans l’hôtellerie en acceptant un poste important au sein du groupe Accor. Commencer sa carrière comme groom à Neuilly et la terminer comme patron d’une grande chaîne hôtelière, c’est un beau parcours promotionnel.

Jeudi 23 février

 François Bayrou ne sera donc pas candidat une quatrième fois. Il préfère aider Emmanuel Macron. Cette précampagne nous conduit de surprise en surprise. Il reste en effet 22 jours pour déposer les candidatures, assorties de 500 parrainages, devant le Conseil constitutionnel. De nouveaux compétiteurs peuvent donc encore émerger mais des regroupements sont toujours possibles. Ainsi, l’écologiste Yannick Jadot a décidé de se désister au profit d Benoît Hamon dont le programme s’est du même coup profondément teinté de vert. Pour la première fois, il n’y aura donc pas de candidat écologiste mais pour la première fois aussi, l’écologie occupera le cœur du programme de la gauche. C’est le paradoxe qu’avait prédit René Dumont lors de sa candidature en 1974, lorsqu’on lui faisait remarquer qu’il portait toujours un pull à col roulé d’un rouge éclatant. La conséquence de ces engagements prononcés en faveur d’une société plus verte sera perceptible immédiatement dans les débats : rendre le souhaitable possible, c’est l’éternel problème (casse-tête, défi, dilemme, selon les temps…) de la gauche. Peut-on par exemple fermer toutes les centrales nucléaires françaises en 25 ans sans que l’économie n’en souffre et que les approvisionnements des citoyens en énergie soient assurés quotidiennement ?

Vendredi 24 février

 Donald Trump commet au moins une gaffe par jour. S’il s’agissait de les répertorier toutes, le présent journal lui serait totalement consacré. Il ne faudra sûrement pas attendre longtemps avant que des livres paraissent qui les reflèteront à dessein. Quand il s’attaque à la France - qu’il ne connaît pas… - on ne peut toutefois pas s’abstenir de mentionner sa bêtise. Ainsi, pour la troisième fois au moins, il vient de déclarer : « Paris n’est plus Paris ! »On ne sait trop ce qu’il a voulu dire par là mais en revanche, on note qu’il n’a fait aucune allusion au geste que Jean-Marc Ayrault, ministre des Affaires étrangères, vient de poser dans les jardins du Quai d’Orsay. Avec le numéro 2 de l’ambassade américaine, il y a planté un reste de l’arbre survivant du 11-septembre 2001 à New York remis, au nom de l’amitié franco-américaine, par l’association du Mémorial du 11-septembre. Mais il est très probable que l’actuel président des États-Unis soit étranger à la force des symboles.

Samedi 25 février

 Comme il fallait s’y attendre, François Hollande était au Salon de l’Agriculture dès l’ouverture des portes. Il y resta plusieurs heures après y avoir pris un petit déjeuner. Mais ensuite, il partit à Marne-la-Vallée pour célébrer les 25 ans de Disneyland. Dès lors, la deuxième visite éclipsa la première, offrant aux humoristes du grain à moudre à volonté. Bah !, c’est mieux que du sucre à casser…

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 Au cinéma, l’idée de pouvoir élargir la fiction en la projetant au sein de son propre avenir est peut-être occupée à prendre la place des histoires inspirées de la vie réelle. Cette sorte d’auto-télé-réalité ouvre de nouvelles pistes à l’imagination en cultivant l’audace de s’inventer les métamorphoses les plus loufoques. Mais voilà : Nicolas Bedos et Doria Tillier ont placé la barre très haut. Leur film, qui ne sortira en salles que le 8 mars (pour la Journée de la Femme…) est déjà loué par toute la critique. Alors, si celle-ci est aussi très élogieuse pour Rock ‘n Roll de Guillaume Canet, on a quand même tendance à considérer, la projection achevée, que le film n’est pas aussi raffiné, sublimement élaboré que celui de Bedos. Canet assume mal son passage dans la quarantaine. Dès lors, il se construit un tournant de carrière en souhaitant interpréter des rôles pour acteurs plus jeunes. Le désastre  auquel il parvient est drôle tout au long de son chemin, mais pas au point d’atteindre le vraisemblable. Le spectateur n’est pas emmené dans le rêve du héros. Il sait que tout est bluff. Et quand arrive le générique de fin (où l’on découvre l’abondance et la richesse des choix musicaux), on a envie de dire « Bof !... » en ajoutant que, bien entendu, la morale de l’histoire, c’est d’être soi-même et de s’assumer comme tel. Cela dit, le film de Guillaume Canet est rehaussé par une interprétation affectueuse et remarquable de sa compagne à la ville comme à la scène, Marion Cotillard. Doria, Marion,… Il faudra les complimenter encore souvent, et en particulier le 8 mars.

Dimanche 26 février

 En 1988, Renaud lançait à l’adresse de François Mitterrand : « Tonton, laisse pas béton ! ». En 2017, Christine Angot implore François Hollande en s’inspirant de Boris Vian : « Monsieur le Président, je vous fais une lettre que vous lirez peut-être pour vous demander de ne pas déserter ». Cette supplique occupe toute la page 11 du Journal du Dimanche. C’est dire que l’écrivaine argumente. Elle se veut tout à fait indépendante et sincère, avouant que le 1er décembre, en apprenant son renoncement, elle estima que c’était une bonne chose. Mais « en trois mois tout a changé », plus personne n’est crédible à droite comme à gauche et le spectre Le Pen se profile à l’horizon. Elle constate que plus de la moitié des électeurs sont désorientés, ne savent pas comment élaborer leur choix, et souligne que dans les moments de périls, notamment ceux qui furent liés aux attentats, François Hollande fut impeccable. Parfois, l’identité de la romancière apparaît. Pour égratigner Jean d’Ormesson, qui a défendu François Fillon en parlant de « victime innocente », ou pour exprimer son avis de femme : « Qu’est-ce qu’ils vous reprochent les Français ? D’être allé rejoindre une femme en scooter ? D’avoir rompu avec une autre ? … » Et en adepte d’un style littéraire qui lui est propre, pour bâtir une fin de démonstration tout à fait pertinente : « Vous avez stabilisé la courbe du chômage, venez inverser celle de la chute. Vous saurez nous réunir. » Quand on aime François Hollande et que l’on peste contre la mode du dénigrement dont il est victime depuis le jour de son investiture (Ah ! Si la pluie abondante n’avait pas arrosé les Champs-Élysées ce jour-là !...), on ne peut qu’être touché par l’appel, même si l’on n’est pas sensible à la personnalité de Christine Angot. Oui mais voilà, il en faudrait plus, car en 1988, lorsque Renaud lançait sa prière, Mitterrand n’avait pas annoncé qu’il renoncerait. Bien au contraire, la demande appuyée, il l’attendait. Que dire ! Il l’avait même involontairement (mais consciemment) provoquée…

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 Grande nouvelle : depuis le Salon des télécommunications de Barcelone, on apprend que la firme finlandaise Nokia est de retour sur le marché avec des produits compétitifs. Revoici donc l’Union européenne compétitive dans un domaine de pointe face aux américains et surtout aux asiatiques, et grâce à l’un de ses membres les moins importants. 

Lundi 27 février

 Ce ne fut pas Isabelle Huppert pour son interprétation dans Elle de Pol Verhoeven qui obtint l’Oscar de la meilleure actrice mais Emma Stone pour son interprétation dans La La Land de Damien Chazelle. On s’y attendait. Ce qui est dommage, c’est que la lauréate a 28 ans alors que Huppert en a 63… Mais nul doute que des réalisateurs lui trouveront des rôles à sa mesure et à celle de son âge pour qu’elle revienne à Hollywood. Cela dit, ce que l’on retiendra surtout de la cérémonie, c’est la bourde finale ; La La Land étant proclamé vainqueur par erreur au détriment de Moonlight, le film de Barry Jenkins. Ce n’était point  un clin d’œil à la dernière image de Certains l’aiment chaud, lorsque Toni Curtis déclare : « Nobody is perfect ». Non. C’était une vraie bourde, tout à fait déplacée.

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 Dernières nouvelles du Front : Marine Le Pen est de plus en plus embourbée dans les affaires judiciaires mais son électorat n’en a cure, bien au contraire.

 Dernières nouvelles du front : Fillon considère que ses ennuis proviennent du gouvernement qui installerait « un climat de quasi-guerre civile ». Quand on en est là, c’est que l’on commence à percevoir la pénurie de cartouches. Mélenchon aurait confirmé à Benoît Hamon qu’il serait candidat, coûte que coûte. La confirmation, c’est que la gauche ne sera donc pas représentée au second tour…

Mardi 28 février

 Hier après-midi, François Hollande rendit visite au siège du Grand Orient de France, rue Cadet. C’est la première fois qu’un président de la République se déplace au Musée de la Franc-maçonnerie. Ordinairement, depuis de Gaulle, ce sont les grands dignitaires qui accomplissent le déplacement de l’Élysée. Le 300e anniversaire de l’Ordre fut l’occasion d’innover en y laissant un discours de 25 minutes consacré à l’importance de la Laïcité dans la République. Le président prend souvent la parole ces jours-ci. Quel que soit le sujet, il ne manque jamais l’occasion d’y glisser une mise en garde contre la menace pour la France d’une déviance extrémiste qui salirait le pays au point de le mettre en péril. Chez les francs-maçons, l’exercice était simple mais au demeurant beau, courageux et touchant.

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 Hier soir à l’Académie royale des Sciences, des Lettres et des Beaux-arts de Belgique, Michel Draguet et Pierre Bartholomée rendaient hommage à Philippe Roberts-Jones et Jacques Leduc. Une personnalité plurielle et un talentueux musicien musicologue. La cérémonie fut couronnée par le film qu’Yvon Lammens consacra au Conservateur des Musées royaux des Beaux-arts, professeur d’université, poète et tout simplement homme érudit Philippe Roberts-Jones ; des images d’autant plus superbement agencées qu’elles s’échelonnent sur plus de dix ans. Aucun de ceux qui apparaissent  en dialogue avec Roberts-Jones n’est banal. On retiendra néanmoins surtout les extraits de conversations avec Jacques De Decker, qui, en parfait connaisseur de l’œuvre, sait offrir à son interlocuteur l’amorce d’une intervention pertinente, sage et originale. Après avoir été chef de cabinet du ministre de l’Éducation au début des années soixante, Jones s’est écarté de la politique. « Un monde trop brumeux » confie-t-il. Cette qualification est rare et pourtant si juste !

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 Hier après-midi, hier soir… N’y aurait-il rien à dire de ce Mardi-gras pluvieux ?
Bah ! Trump bien sûr, entre autres superfluités… Le voilà qu’à la veille de prononcer devant le parlement son premier discours sur l’état de l’Union, il accuse Obama d’organiser sa perte. On croirait entendre François Fillon… Pendant ce temps, au Conseil de Sécurité de l’ONU, Russes et Chinois mettent leur veto à des sanctions contre la Syrie pour utilisation d’armes chimiques Le texte avait été préparé par Paris et Londres. Toujours bon à savoir.

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