Un dépliant du MIM va bientôt évoluer !

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Le Musée des instruments de musique attire beaucoup de touristes. Vont-ils comprendre que la location de l'audioguide est indispensable?

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Lecture 29 min.

L’audio guide du Musée des instruments de musique (MIM) de Bruxelles est devenu payant (2 euros) alors qu’avant, il était intégré dans le prix du ticket. Est-il vraiment «facultatif»? Non, il est quasi indispensable à la visite. Si on ne veut pas tromper les visiteurs, il faut mentionner cette info dans la communication du musée, ce qui n’est pas le cas dans l’actuel flyer. Heureusement, il y a de l’évolution dans l’air (de musique?).

SOMMAIRE

1. Musée des instruments de musique: enfin, une bonne nouvelle
2. Honteux: les musées gratuits le 1er dimanche en Italie, c’est fini
3. Nos journalistes belges et Mai 68
4. L’Europe opte pour le gavage publicitaire intégral
5. Deux disparitions
6. La Suisse Romande à 1.000 lieues de Reyers
7. Évitez le Musée Magritte tant que de nombreuses œuvres n’y sont plus exposées!
8. Remboursement pour les acheteurs de l’album posthume de Michael Jackson?
9. Les 80 DVD préférés de l’auteur du livre «Une vie à séduire»
10. Ce 3 octobre, le Pavillon des Passions Humaines est gratuit
11. «Je fais un article sur ton expo, tu m’offres une œuvre»
12. Cherche un(e) avocat(e) bénévole intéressé(e) par les combats de cette newsletter

1. Musée des instruments de musique: enfin, une bonne nouvelle

Concernant l’affaire des audioguides du Musée des Instruments de musique (Mont des Arts à Bruxelles), tout ce que j’ai écrit dans ma carte blanche publiée dans «La Libre», il y a près d’un an (12 septembre 2017) s’est vérifié.

Le MIM doit se visiter avec un audioguide: il permet notamment d’écouter les sons des instruments découverts dans les vitrines. Le musée avait d’ailleurs choisi pour son site internet le slogan «Vous allez voir ce que vous allez entendre», texte retiré au moment où les problèmes ont commencé à se poser.

Vu l’importance de cet audioguide, son usage était inclus dans le prix d’entrée, ce qui est positif.

Pour augmenter encore davantage la participation financière du public (durant l’été 2017, le ticket était déjà passé de 8 à 10 euros), et ceci est une décision non pas de la direction du musée mais bien de la Secrétaire d’État au niveau fédéral Zuhal Demir (N-VA), l’audioguide est désormais facultatif et occasionne un supplément de 2 euros, ce qui constitue une sorte de tromperie du public, et tout particulièrement pour de nombreux touristes étrangers, sans doute encore moins conscients des enjeux, qui se disent qu’ils peuvent se passer de l’audioguide pour faire une petite économie, et vont vivre une visite peu agréable et beaucoup moins instructive.

Le sommet de ce manque de respect pour les visiteurs est la publication d’un dépliant avec la nouvelle tarification, mais sans indication du fait que la location de l’audioguide est quasi indispensable.

J’ai déposé plainte en ce sens et, dans ce dossier déjà lourd, j’ai enfin reçu une réponse positive. Elle émane d’Anne Goffart, la coordinatrice Communication externe des MRAH:

«(…) Quand nous réimprimerons le dépliant du MIM, nous mentionnerons qu’il est vivement conseillé de prendre l’audioguide. En attendant, nous terminons d’utiliser le dépliant existant. Nous n’allons pas les jeter pour une raison d’écologie et d’économie. Je vous remercie pour vos remarques constructives (…)».

J’ai voulu tester la bonne volonté de notre interlocutrice puisqu’elle était d’accord avec mon point de vue. À ma nouvelle question-demande «En attendant cette réimpression, peut-être qu’il serait plus rapide techniquement d’indiquer également qu’il est vivement conseillé de louer l’audioguide sur le site internet à la page tarification, et pourquoi pas d’y ressusciter le slogan Vous allez voir ce que vous allez entendre?», elle m’a répondu en moins de 24 heures dans un courriel daté du 3 septembre 2018 «Je demande que ce soit ajouté sur le site»: www.mim.be/fr/tarifs

À certains qui penseront que tout ceci n’est que détail, je répondrai qu’après tant d’entraves que les visiteurs doivent affronter, année après année, dans d’autres musées fédéraux (lire dans la présente newsletter le point 8, par exemple), il est rafraîchissant de se (re)convaincre que des personnes à l’intérieur de ces institutions savent encore faire bouger les choses au quotidien pour respecter le public.

Combattre la bureaucratie ou un excès de commercialisation des musées subsidiés est un combat constant à mener de la part des visiteurs et (il le faudrait…) des pouvoirs politiques et médiatiques, une digue ou un rempart démocratique. Et des évolutions, même minimes, sont possibles et nous rendent moins fatalistes.

2. Honteux: les musées gratuits le 1er dimanche en Italie, c’est fini

La nouvelle majorité au pouvoir en Italie dont on connait la sinistre orientation politique notamment dans le domaine de l’immigration vient de prendre l’une de ses premières décisions culturelles: l’arrêt pour les musées de devoir pratiquer la gratuité du premier dimanche du mois (voir article de La Republica).

Pourquoi? Notamment parce que des milliers de touristes étrangers profitent ainsi du patrimoine italien sans payer et même… «les étrangers prennent les Italiens pour des fous parce qu’ils ne font pas payer».

Cet argument démagogique doit certainement plaire aux touristes italiens qui ont la chance de découvrir par cette mesure plus 150 musées gratuits à Bruxelles et en Wallonie (sans oublier d’autres pays ou régions qui pratiquent cette gratuité en Europe).

C’est joli, ce populisme égoïste du «tout recevoir, rien donner». Et bien sûr, les anglais sont vraiment stupides d’avoir rendu gratuits tous les jours leurs plus grands musées à Londres.

Par contre, loin de ce populisme italien, le Québec a décidé depuis juin 2018 de rendre ses musées gratuits un dimanche par mois (voir cet article sur le site de Radio Canada).

Chez nous, la prochaine fête de la gratuité du premier dimanche du mois se déroulera le dimanche 7 octobre 2018, de 9H30 et 17H30, à Tournai, au Musée d’Histoire Naturelle (et Virarium).

Organisez-vous une journée d’excursion car cette ville abrite une demi douzaine de musées gratuits ce jour-là.

À Bruxelles, pour ce premier dimanche d’octobre, je vous conseille de vous promener à Molenbeek, commune où existe depuis peu un nouveau musée qui pratique la gratuité du premier dimanche, le Musée Communal.

Toujours à Molenbeek, rendez également visite, à cinq minutes à pied de là, à l’un des vétérans de la gratuité du premier dimanche, la Fonderie, où naguère furent coulées de nombreuses statues qui décorent nos squares et qui est devenu dans les locaux d’origine restaurés le Musée bruxellois des Industries et du Travail.

J’ai découvert récemment sa nouvelle exposition temporaire que j’ai trouvé fort intéressante. Elle décrit les rôles des femmes et des hommes pendant la guerre 14-18.

Une newsletter mensuelle spécifique vous met au courant des différentes nouveautés de cette gratuité du premier dimanche. Inscription: info@artsetpublics.be

Sur le site d’Arts & Publics, la liste des 150 musées belges gratuits chaque premier dimanche.

3. Nos journalistes belges et Mai 68

Durant cet été 2018, on a célébré les 50 ans de Mai ’68.

Dans les conclusions de mon troisième livre sur la RTBF préfacé par Marc Moulin, «Il faut sauver la RTBF», j’ai tenté d’expliquer comment grâce à l’après mai ’68 bien particulier de nos journalistes belges, la RTBF avait vécu ensuite, au prime-time TV, quelques années de vrai service public populaire.

Il me semble utile que l’on n’oublie pas tout ceci. En voici donc un extrait:

«(…) Le nivellement par le bas des téléspectateurs et auditeurs est-il la cause ou la conséquence des choix éditoriaux des diffuseurs ? Existe-t-il une preuve de cette capacité du public à modifier son comportement lorsqu’on lui en donne la possibilité? À ce sujet, la RTBF a vécu une expérience unique qui mérite d’être rappelée.

Après mai 68, les grands médias audiovisuels français sont restés le bastion de la droite et beaucoup de journalistes qui pensaient différemment se sont impliqués dans la création d’une presse alternative et indépendante, dont le quotidien Libération lancé par Jean-Paul Sartre reste l’un des fleurons.

Le lectorat trop restreint dû à la taille de la Communauté française n’a pas permis d’agir de même. La RTB (sans F à l’époque) et l’administration de la culture, puis les télés locales, ont heureusement opté pour un véritable pluralisme d’opinion qui permit à une série de journalistes ou d’animateurs socio-culturels progressistes de s’y impliquer. Ainsi, des personnalités aussi diverses politiquement parlant que Luc Beyer et que Jean-Jacques Jespers ont présenté le journal télévisé de 19H30. Pendant de très nombreuses années, le public eut droit quasi tous les soirs de la semaine vers 20H15 à des émissions de réflexion ou d’investigation telles que L’Écran témoin, Le Jardin extraordinaire, Strip-tease, Autant savoir, Au nom de la loi, Faits divers, Cartes sur table, Droit de cité, L’Hebdo, etc.

En France, à l’exception d’Envoyé spécial, les programmes analogues étaient plutôt diffusés en fin de soirée.

Chez nous, ce choix a développé un public plus réceptif et plus critique. C’est sans doute pour cette raison que, pendant de très nombreuses années, les émissions d’information furent les choix préférés des belges francophones alors qu’en France, le public plébiscite plutôt les fictions. Cette expérience tend à démontrer concrètement qu’un patient travail d’éducation populaire, d’éducation permanente, permet à un service public de concrétiser avec succès ses missions spécifiques en prime-time.

En 2003 et 2004 (pour rappel, Jean-Paul Philippot est administrateur général de la RTBF depuis le 18 février 2002), la plupart des émissions emblématiques de la RTBF furent mal reformatées ou jetées aux oubliettes. L’objectif consistait à renouveler, développer et rajeunir le public avec des programmes plus divertissants (…)».

4. L’Europe opte pour le gavage publicitaire intégral

Dans La Dernière Heure du 28 juin 2018, Alexis Carantonis a signé un article au titre cauchemardesque pour beaucoup d’entre-nous: «L’Europe a décidé: il y aura encore plus de pubs à la télé!».

Les trois branches du pouvoir législatif européen (Parlement, Conseil, Commission) viennent de s’accorder sur le projet de révision de la directive Service de médias audiovisuels (SMA).

Cet accord ainsi finalisé n’est pourtant pas encore au bout de sa vie législative. Il doit encore être discuté, puis entériné dans les enceintes du Parlement et du Conseil, avant que les États membres ne transposent la directive dans les droits nationaux. Ceux-ci auront alors 21 mois pour le faire.

Pour Alexis Carantonis: «À l’horizon 2020-2021, on se dirige clairement vers une télévision plus agressive en matière de pubs». Il détaille trois orientations funestes que je me permets de vous résumer ainsi:

1. Le prime time pourra devenir encore plus insupportable.

Jusqu’à présent, une chaîne ne pouvait pas dépasser 12 minutes de publicité par heure. Cette limitation horaire va disparaître. À l’avenir, le projet prévoit qu’un éditeur pourrait placer jusqu’à 72 minutes de pubs en deux heures entre 18H00 et 20H00.

2. Impossible d’échapper au placement de produit (PP)…

Puisque le public zappe les spots de pub, les annonceurs souhaitent introduire encore davantage leurs marques sur les plateaux mêmes des émissions (comme le cinéma le pratique hélas depuis longtemps, mais ailleurs, c’était interdit), ce qui supprime la liberté du public de leur échapper. Ces «placements de produits» pourront s’insinuer, officiellement sans influer sur les contenus éditoriaux, presque partout sauf dans les émissions d’information, religieuse ou destinées aux enfants.

Pas d’influence sur le contenu? On sait que dans le «The Voice» sur TF1 (sans placement de produits) la room est présentée de façon moins importante que dans le «The Voice» de la RTBF (plus précisément la Connect Room) avec placement de produits). Un hasard?

3. PP, parrainages, autopromotions, etc.: hors-quota!

Le parrainage, l’auto promotion, les PP (voir point 2 ci-dessus), les annonces des sponsors, etc., ne seront (toujours) pas intégrées au quota publicitaire.

5. Deux disparitions

Durant cet été, deux disparitions nous ont révolté, et pourtant elles ont été relativement peu médiatisées:

1. La dissolution de l’asbl «Pétitions-Patrimoine».

2. Arrêt, après douze années, de l’encartage dans «La Libre» du trimestriel «Finan-cité: Ensemble, changeons la finance».

6. La Suisse Romande à 1.000 lieues de Reyers

La SSR (société suisse de radiodiffusion et de télévision) pense que l’avenir du service public, c’est exactement l’inverse de ce que veut pour nous la direction de notre RTBF.

Elle renforce notre conviction avec deux arguments qui nous tiennent particulièrement à cœur.

Gilles Marchand, le directeur général de la SSR, a été interviewé par L’Obs du 28 juin 2018 pour tirer les leçons de la «votation» du 4 mars 2018 où 71,6% des électeurs ont opté pour le maintien de la SSR.

C’est quoi, cette «votation»? Voir ici le point 5.

Pour Gilles Marchand, quel est l’avenir de la SSR?

«(…) Nous devons changer notre attitude à l’égard du public, organiser, avec lui, un dialogue beaucoup plus régulier. C’est là que réside l’avenir du service public, sinon il risque une sérieuse crise de légitimité.

Nous devons mettre l’entreprise au milieu de la place du village, être un sujet de commentaires, de critiques, d’engagement aussi (…).

Le service public s’est longtemps auto légitimé par ses performances: une émission qui a un fort taux d’écoute sera bien programmée et mieux financée.

Or, la part de marché n’a plus aucun sens dans un secteur aussi atomisé, il faut évaluer autrement la pertinences de nos offres des programmes très regardés ne suscitent aucune adhésion affective alors que d’autres peu vus, sont porteurs de sens et bons pour l’image (…)».

Voilà donc du baume pour notre cœur, nous qui revendiquons que la RTBF arrête de massacrer son service et ses émissions de médiation… Et qu’elle préfère enfin le qualimat à l’audimat.

Ce qui pour certains pourrait paraître de l’utopie se concrétise donc aujourd’hui dans une autre communauté francophone en Europe.

7. Évitez le Musée Magritte tant que de nombreuses œuvres n’y sont plus exposées!

Dans notre newsletter Consoloisirs de mai 2018, il y avait une imprécision…

Nous vous annoncions que deux toiles majeures ne seraient pas exposées de mai à octobre 2018, au Musée Magritte Museum de Bruxelles.

En fait, il s’agit d’un nombre beaucoup plus important d’œuvres, probablement une quinzaine. Le musée semble éviter dans sa communication d’indiquer le nombre des œuvres de Magritte parties à San Francisco et surtout omet de citer les titres de celles-ci, informations auxquelles devrait avoir droit le public.

Pour le reste, tout ce que nous avions publié reste d’une brûlante actualité.

Beaucoup de visiteurs achètent leurs tickets pour découvrir les œuvres de Magritte aux comptoirs situés dans le grand hall d’entrée des Musées Royaux des Beaux-Arts de Belgique, au 3, rue de la Régence.

Jusqu’à ce début septembre 2018, aucune info précise sur cette absence de nombreuses toiles n’y est signalé afin que le public puisse avoir le choix d’acheter son ticket ou de revenir plus tard faire sa visite quand les toiles seront accrochées à nouveau dans les salles du musée.

Cela fait donc de nombreux mois que de très nombreux visiteurs sont sous informés au moment de l’achat de leur ticket à cette adresse. Pourtant nos règles fédérales définissent explicitement les principes de loyauté des transactions commerciales et ceux de la protection des consommateurs, dont le droit à une information «apparente, lisible et non équivoque».

8. Remboursement pour les acheteurs de l’album posthume de Michael Jackson?

De nombreux médias ont relayé l’info selon laquelle trois morceaux d’un album posthume de Michael Jackson seraient interprétés par un imposteur (un imitateur), dont cet article du Monde.

Cette «affaire» est davantage détaillée ici en anglais.

Et survient déjà un premier rebondissement. Sony dément avoir reconnu les faits. Ce qui ne veut pas dire que Sony affirme que ces faits n’ont pas eu lieu, nuance…

Sur ce thème, les journalistes cherchent souvent à savoir qui est responsable. On a vu le même traitement pour deux concerts de Michel Polnareff qui n’ont pas eu lieu, fin 2016, à Paris et à Nantes.

Mais ce qui importe pour le public, c’est d’être remboursé (intégralement si possible) et le plus rapidement possible par la personne, la société ou l’institution à qui il a donné son argent, avec qui il est «en contrat». Que ceux-ci demandent à d’autres intermédiaires (un assureur, par exemple) d’assumer leurs responsabilité est bien entendu important, mais ne concerne pas le public. Ce sont deux sujets différents. Il faut donc les traiter tous les deux. Est-ce le cas?

Constatons qu’il y a très peu d’articles dans la presse «grand public» qui explique les droits du public dans ce domaine-là.

Par exemple, est-il légal ou est-ce simplement une tradition voulue par «le métier» qui veut qu’on ne rembourse pas un spectacle s’il s’est déroulé à moitié (et donc le public ne découvrira pas la fin de l’histoire)?

À Spa, en plein air et sous une pluie battante, le 11 septembre 1993, Johnny Hallyday s’est ainsi efforcé de chanter une mini partie de son tour de chant, de 21H45 à 22H20. Ce qui a permis de ne pas rembourser le public.

Révoltante aussi, l’ultime prestation théâtrale de Michel Galabru, le 6 novembre 2015, pour son one man show annoncé d’une durée de 1H40.

Si on informait davantage le public de ses droits légaux?

Se faire rembourser le prix d’un livre présenté comme une biographie alors qu’il est prouvé par la suite qu’il s’agit d’une œuvre fictive?

Pour l’album posthume de Michael Jackson, récupérer le prix complet d’achat ou une somme qui correspond à la partie contestée de l’album, soit trois chansons? Dans quel délai?

Porter plainte au Musée Magritte Museum pour n’avoir pas été informé qu’une quinzaine d’œuvres normalement exposées ne l’étaient pas donne-t-il légalement droit au remboursement de son billet ou à recevoir un autre ticket pour une visite ultérieure (voir le point 2 de la présente newletter)?

Au moment de l’écriture de cet article, on apprend que Bono interrompt son concert à Berlin après quelques chansons seulement à cause d’une une extinction de voix.

Ensuite, l’annonce d’une date «réparatrice» est annoncée.

Mais y aura-t-il un troisième article qui indiquera ce qui se passe pour les spectateurs qui ne sauront pas venir le revoir gratuitement lors d’une prestation ultérieure: seront-ils remboursés? Ne serait-il pas normal que cet élément figure dans le deuxième article que nous venons de vous relayer?

Autant de terrains utiles à investiguer davantage pour informer les usagers culturels?

9. Les 80 DVD préférés de l’auteur du livre «Une vie à séduire»

Durant tout cet été 2018, comme auteur du livre «Une vie à séduire», j’ai été invité à sélectionner mes 80 DVD préférés dont les jaquettes ornent la vitrine de l’un des meilleurs loueurs de Bruxelles (ils ne sont plus très nombreux…), «Vidéo Express».

Bien sûr, désormais que l’automne s’approche, ces 80 DVD resteront en location après la fin de l’opération «vitrine».

Le magasin est ouvert tous les jours de 13H à 23H, au 241, chaussée de Waterloo à St Gilles (métro Horta).

Dans ma précédente newsletter, je vous avait dévoilé le TOP 20 de ces DVD préférés.

Dans cette sélection, beaucoup de films sont peu connus du grand public et méritent d’être découverts. Ainsi, celui qui remporte la quatrième place: «Le Cercle» qui se concentre sur l’histoire d’Ernst Ostertag et de Röbi Rapp dans les années ’50 et ’60.

Hélas ce dernier vient de décéder à la fin de ce mois d’août 2018.

Fait extrêmement rare, ce film suisse marie vraiment harmonieusement des scènes de reconstitution et des entretiens avec des témoins. Il raconte les aventures personnelles et sociales d’un réseau de quelques militants qui ont créé en 1943 une revue «homophile», Der Kreis, à Zurich. Ce périodique qu’on qualifierait aujourd’hui de gay grandira jusqu’à être diffusé internationalement et s’arrêtera en 1967.

Aujourd’hui, je vous révèle l’ensemble de ma sélection: http://www.consoloisirs.be/2018/09/mes-80-dvd-gays-preferes/

La prochaine «vitrine» avec 80 jaquettes démarrera le 16 septembre 2018 pour trois mois et sera réalisée par le comédien, réalisateur et metteur en scène Jean-Benoît Ugeux.

Vous aussi, vous aimeriez composer cette vitrine? Posez donc votre candidature: amis@videoexpress.be

10. Ce 3 octobre, le Pavillon des Passions Humaines est gratuit

Il faut quand même de temps en temps vous faire la promo des musées gratuits chaque premier mercredi du mois, puisqu’à l’inverse de celle du premier dimanche, elle est fort peu promue par des musées comme si le but de cette gratuité était d’attirer le moins de monde possible afin que ce public potentiel vienne plutôt un jour payant!

La preuve? Les musées fédéraux pratiquent cet avantage depuis 21 ans (depuis 1997) et ils n’ont jamais imaginé imprimer sur un mini bout de papier les adresses de la dizaine de musées qui pratiquent cette gratuité et les diffuser à leurs visiteurs, ce jour-là, pour leur offrir de bonnes idées d’autres découvertes à faire au cours des mois suivants…

Alors que Consoloisirs affectionne peu cette gratuité car le choix de son déroulement chaque premier mercredi seulement de 13H à 17H (payant de 10H à 13H) discrimine la population active, il vous propose néanmoins, bon prince, ce mois-ci, la liste des musées qui pratiquent cette demi journée mensuelle de gratuité (soit-disant) «pour tous».

Il est vrai que si nous avions envie de vous en parler, c’était pour vous signaler que pour cette année 2018, dans ce cadre-là, il ne vous restait qu’une seule occasion «sans bourse délier» pour découvrir l’extraordinaire Pavillon des Passions Humaines dans le Parc du Cinquantenaire: le mercredis 3 octobre, uniquement de 14H à 16H (arrivez à temps car, même gratuit, il vous faut un ticket à prendre dans le Musée d’Art et Histoire, que vous pouvez visiter du même coup, et lui, de 13H à 17H).

11. «Je fais un article sur ton expo, tu m’offres une œuvre»

Ayant environ «4.960 ami(e)s» sur facebook, j’ai la chance d’avoir pu constituer ainsi une sorte d’observatoire de la vie quotidienne qui me propose de temps en temps des infos ou des discussions passionnantes, et parfois même les langues se délient ainsi en public.

Je veux vous partager ici ma moisson réalisée le 8 août 2018 alimentée par des personnalités de premier plan du monde médiatique dont je garderai l’anonymat. L’important, ce ne sont pas leurs noms, mais les contenus des révélations… auxquelles rarement le vaste public a droit.

A. Le témoignage:

«(…) Depuis peu, j’assiste à un phénomène assez dingue qui frappe les médias – et à propos duquel j’aimerais vos avis.

(La boîte d’un proche qui organise notamment ses activités sur Bruxelles) a un certain succès et, ces derniers mois, plusieurs journalistes l’ont contacté avec des envies d’articles – journalistes de gros groupes de presse français et hollandais.

La conversation est systématiquement la même: quelques questions auxquelles il répond avec sa gouaille habituelle, ce qui leur fait dire que «lui et son projet sont parfaits pour un sujet»… pour, in fine, lui annoncer que les frais de production lui incombent.

Autrement dit, quelques milliers d’euros à dépenser pour «mériter» un article/une émission qui, de facto, devient non plus de l’information, mais de la publicité cachée, dévoyée. J’avoue avoir la gerbe sur ce que deviennent nos médias.

Une information devient en fait de la publicité déguisée (c’est-à-dire que forcément le retour sera policé et dénué d’éventuels points négatifs ou de bémols)».

B. Une première réaction: «Publireportage, placement de produit, … même combat! Mais ça doit (je pense) être annoncé comme tel».

À celle-ci, l’auteur du témoignage initial réagit: En fait, ce n’est pas le cas (y en a même eu qui se sont défendus, une fois ce terme brandi, par un «Ah non, non, c’est du contenu intégré».

C. Quatre autres réactions (de professionnels qui connaissent bien les coulisses médiatiques):

1. C’est pas nouveau… Je te fais une critique de ton expo et par … amitié… j’accepte une œuvre de l’artiste exposé.

2. Les journalistes ont déjà assez d’avantages (je les connais pour avoir la carte de presse) que pour oser en demander d’autres en nature, voire en monnaie sonnante et trébuchante juste pour faire leur boulot d’information.

3. Avis de vieux pubeux (ouais, je sais booooouh).
C’est ce qu’on appelait dans le temps du publi reportage, pour donner l’impression au lecteur que la publicité qu’il lisait n’en était pas une, mais bien un article documenté du magazine en question.
Pas super éthique, mais ça passe.
Par contre, il n’y avait pas d’embrouille et c’était annoncé direct comme «publicité» (donc payant).
Je remarque de plus en plus dans les régies publicitaires qu’ils ont du mal à vendre leurs espaces et que les médias traditionnels se font bouffer par la «gratuité» du net. Donc, ça joue fourbe et ce que tu racontes ne m’étonne absolument pas.

4. J’ai quitté le métier notamment pour cette tendance à rendre de moins en moins étanche la paroi entre rédaction et pub. Ça m’était insupportable. Mais jamais, j’étais dans la situation décrite, au contraire, j’étais le méchant journaliste qui quoiqu’invité à un voyage, gardait son indépendance de jugement. Pouah.

12. Cherche un(e) avocat(e) bénévole intéressé(e) par les combats de cette newsletter

Consoloisirs aurait besoin d’un avocat et sachez que tout notre travail se fait bénévolement depuis la création de notre site depuis seize ans déjà, sans le soutien de cotisations de membres, de subsides ou de mécènes. Merci de nous contacter: bernard.hennebert@consoloisirs.be

Pourquoi un avocat militant chez Consoloisirs?

Il suffit ici de se souvenir de ce qui s’est passé, la fois précédente où une avocate nous a aidé. C’est une belle aventure. Je l’ai narrée dans un extrait intitulé «Mon ticket remboursé» de mon livre «les musées aiment-ils le public?» (page 32). Le voici.

«Tromper sur la marchandise» dans le secteur culturel, volontairement ou par négligence, m’apparaissait appartenir véritablement au domaine de l’impunité. Certes, pour l’usager, l’enjeu financier n’est pas le même que lorsqu’il achète un frigo ou une voiture. Lorsqu’il ne sait pas où adresser sa plainte ou qu’il attend en vain une réponse, que faire ?

Et pourtant, il ne faut pas se décourager. J’ai tenté de le prouver par une action concrète. Résultat : près de six mois de pression ont finalement conduit Henri Simons, alors échevin ECOLO de la culture de la ville de Bruxelles, à écrire à mon avocate, le 14 octobre 2002 : «C’est avec plaisir que je charge mes services de rembourser à votre client le montant de 6 €».

Cette somme correspond au prix de l’entrée (avec réduction) de l’exposition Rubens qui s’est tenue du 12 mars au 28 juillet 2002 à l’Hôtel de Ville de Bruxelles. Trois mois avant la fin de cette exposition, le Silène Rêvant, une toile souvent mise en évidence par la critique dans ses comptes-rendus, a été rapatriée à Vienne. Quelques jours plus tard, je visite cette exposition. Sur le trottoir de la Grand Place, un panneau affichant un poster de cette œuvre prématurément décrochée était toujours disposé pour baliser l’entrée de l’exposition.

Cette toile a également servi d’illustration à de nombreux articles ou annonces: La Libre Belgique (12/03/2002), Le Soir (27/03/2002), L’Éventail (en mai 2002, alors que la toile n’est plus exposée), etc.

Dans la salle d’accueil, sur le comptoir où l’on paie sa dîme, une petite vitrine éclairée présentait un catalogue malencontreusement ouvert à la page qui reproduisait l’œuvre manquante ! Aucun avis n’était affiché pour informer le visiteur de ce retrait de toiles exposées, et le dépliant n’était pas plus loquace.

Cela donne l’impression que certaines œuvres ne font plus que des visites furtives dans les expositions. Pour devenir l’hôte de plus de manifestations ? Ce qui pourrait peut-être développer leur notoriété ? Prenons l’exemple de l’exposition La Belle Epoque qui s’est tenue du 26 octobre 2001 au 28 avril 2002 au Musée du Cinquantenaire (également nommé Musées Royaux d’Art et d’Histoire de Bruxelles). Y ont été décrochées avant terme des œuvres de Théo Van Rysselberghe, Fernand Khnopff, Pablo Picasso et Rick Wauters. Une toile de ce dernier rallia la rétrospective Rik Wauters qui se tenait au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles du 23 mars au 26 mai 2002.

En ce qui concerne l’exposition Rubens elle-même, ma lettre eut deux conséquences : le rangement du panneau litigieux qui se trouvait sur le trottoir et le changement de page du catalogue exposé. En revanche, aucun avertissement ne fut affiché, ce qui est inexcusable. Plus rien n’est faux mais l’évolution n’est toujours pas indiquée au visiteur. Une sorte de mensonge intentionnel par omission.

Me faire rembourser mon ticket fut laborieux. Les simples courriers d’usager, même en envoi recommandé, n’aboutirent à aucun résultat concret. Finalement, Mr Simons réagira positivement à la lettre envoyée le 2 octobre 2002 par mon avocate : «(…) Mon client n’entend actuellement qu’être remboursé du prix déboursé pour visiter cette exposition ne présentant pas l’un des tableaux de Rubens annoncés (…). À défaut de règlement amiable de ce litige, mon client ne manquera pas de faire valoir ses droits, se réservant expressément, en outre, de réclamer notamment des dommages et intérêts pour les désagréments que lui causerait votre attitude».

Sans doute que le revirement tardif de l’échevin fut aussi consécutif à plusieurs articles qui dénoncèrent le problème dans la presse écrite, dont une enquête signée par Guy Duplat qui s’était rendu sur les lieux pour constater les faits et avait titré en «une» de La Libre Belgique du 08/05/2002: «Combat : Ces tableaux que l’on n’a pas vus…», le développement en page intérieure s’intitulant «Une expo, cela peut tromper».

Contacté sur ce cas concret dès le 28 juin 2002, Charles Picqué, le Ministre des affaires économiques qui avait en charge, notamment, la protection des droits des consommateurs, répondra le 29 octobre 2002.

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Sa lettre, dont voici quelques extraits, confirme la base d’un droit à la protection des consommateurs culturels : «Un principe de droit exige qu’avant la conclusion de tout contrat, la partie «dominante» doive fournir à son futur cocontractant toutes les informations utiles à une prise de décision en connaissance de cause. Agir autrement enfreindrait la bonne foi. Les Cours et Tribunaux ont depuis longtemps reconnu l’existence d’une obligation générale de renseignements à charge des fabricants, vendeurs et prestataires de services professionnels. Ce principe juridique permet de sanctionner un comportement fautif au cours de la période précontractuelle.

Dès lors, je suis également d’avis que la Ville de Bruxelles aurait dû faire le nécessaire afin que les visiteurs soient avertis de la disparition d’une œuvre maîtresse de l’exposition (…)».

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