Conte de Noël

Allo, allo, quelle nouvelle

Par | Penseur libre |
le

© Serge Goldwicht

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Lecture 2 min.

Depuis le temps qu’elle vivait au milieu des poubelles, elle leur ressemblait de plus en plus et puait autant qu’elles. Pas étonnant qu’un éboueur la confonde avec un sac poubelle plastique et la jette dans la benne à ordure au milieu de ses congénères. Dans la benne, elle parvient à éviter les dents monstrueuses de la machine et à échapper au broyeur. Elle arrive saine et sauve au centre de tri où on la jette sur la montagne de détritus. Les gens jettent n’importe quoi. Elle y trouve de quoi boire, de quoi manger, une veste et un pantalon. Dans une poche de la veste, un peu de pognon dont elle s’empare. Les riches jettent n’importe quoi. Elle sort habillée du Centre de tri, bon, elle pue mais personne ne songe à renifler cette vieille femme enlaidie par la vie dans la rue. Les gens civilisés gardent une distance sociale avec ceux qui ne sont visiblement pas de leur milieu. Avec le fric en poche pour aider les gens qui y vivent. Elle déniche un immeuble vide, les riches désertent n’importe quoi et y invite les SDF de la ville. Très vite, l’immeuble se remplit de monde, un monde qui s’emmerde parce qu’il n’y a rien à faire dans cet immeuble. Alors, elle met les gens au travail, chacun en fonction de ses envies et de ses compétences. Immédiatement tout part dans tous les sens parce que l’énergie humaine est comme çà. Avec l’argent trouvé dans la poche du riche, elle achète du matériel et les résultats dépassent ses espérances. De la couture, de la soudure, de l’artisanat. Que du beau. Au- dessus de la porte de l’immeuble, une affiche annonce : " Plutôt que donner quelques pièces aux gens qui vivent dans la rue, achetez leurs créations".

Et çà marche parce que les riches préfèrent recevoir quelque chose en échange de leur argent, plutôt investir que donner du fric aux pauvres.

Très vite l’immeuble devient trop petit, il faut investir et squatter un autre, plus grand, mieux situé. De nouveaux SDF viennent rejoindre les anciens et la production s’intensifie.

Après quelques mois, elle fonde une Société Anonyme dont le CEO est Riri qui mendiait du côté de la Bourse. Le but social de l’entreprise se résume en quelques mots : "Plus personne dans la rue. Un humain n’est pas un sac poubelle".

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