Merde alors !

Pour remettre les idées à l’endroit...

Par | Penseur libre |
le
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Je me savais très féministe (ceux et celles qui en douteraient encore n’ont qu’à feuilleter mes différents blogues ou interroger les femmes de leur entourage ; à mon avis, plus d’une sur deux approuvera). Féministe donc, mais pas au point de devoir passer ce matin une mammographie et une échographie  ! J’ai obéi à mon médecin suite à une petite douleur au mamelon gauche (vous saurez tout).

Je me présente donc au bout de la ligne 69 (sic) du 5e étage de l’hôpital d’Ixelles. La préposée est occupée à régler une histoire difficile au téléphone. Elle a les yeux rivés sur son écran, mais elle a senti ma présence. C’est pourquoi elle me dit  : « Et pour Madame, ce sera ? ». Mon sang ne fait qu’un tour. Ouf, elle se rattrape en levant les yeux sur moi. Ma moustache et ma barbe ne font aucun doute. « Oh ! Excusez-moi, Monsieur... ».

Bon, le supplice va commencer. Beaucoup de femmes m’ont dit à quel point cet examen qu’elles devaient endurer régulièrement était désagréable. Je sais maintenant qu’elles exagéraient (comme toujours). Pour la mammographie, j’attends beaucoup de la personne qui me reçoit  : tendresse, compétence, explications. Je dois me contenter de  : « Bon, on va vous faire deux obliques », ce qui, je l’avoue, ne m’avance guère. Elle me demande de ne pas bouger (alors que je ne bouge pas). Je n’aurai rien comme autres renseignements (je suppose qu’il faut attendre les résultats). Une petite tape d’encouragement sur l’épaule m’aurait suffi. Si c’eut tété été un mec, peut-être qu’il se serait permis ce geste, enfin, passons.

Je passe dans la pièce d’à côté. C’est là que les brumes vont s’éclaircir. L’échographie peut commencer. Même moi, je parviens à distinguer sur l’écran la différence entre les deux mamelons. À gauche, il y a effectivement un très léger gonflement. La panique s’installe, mais heureusement, la médecin est transparente et m’explique. Aucune gravité. Après m’avoir demandé de décliner la liste des médicaments qui enchantent mes levers et mes couchers, elle émet l’hypothèse que l’un d’entre eux est responsable (c’est ce qu’on appelle pudiquement un effet indésirable). Elle me renvoie bien entendu chez mon médecin traitant. L’affaire est close.

Un petit conseil à mes frères (ennemis ou amis) : surveillez de temps à autre votre poitrine, nous sommes nous aussi sujets au cancer de ce côté.

Une petite question à mes sœurs (toutes amies ou presque)  : ne trouvez-vous pas injuste que nous puissions être atteints d’un cancer du sein alors que vous ne souffrez jamais d’un cancer de la prostate ?

Encore une manifestation éclairante de l’inégalité entre les hommes et les femmes !

Henry Landroit

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