Focus sur Irving Penn

Pérégrinations

Par | Journaliste |
le

Enfants de Cuzco (Pérou) 1976, photo en studio mobile ©Irving Penn

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À la suite du Metropolitan Museum of Art de New York, le Grand Palais à Paris accueille à son tour les œuvres du fameux photographe américain Irving Penn (1917-2009). 

Exposition phare de début du début de la saison, cette rétrospective célèbre le centenaire de cet artiste qui, par son style et son exigence, a marqué le XXe siècle. 

Avec 238 tirages dont la plupart sont les originaux réalisés par Irving Penn en personne, le public va cheminer selon un parcours à la fois chronologique et thématique qui commence dans les années 30. Ces septante années de carrière lui ont laissé le loisir d’accomplir une œuvre variée tant du point de vue de l’approche esthétique que de celui du choix des sujets. 

Au départ, il y a des images pêchées en extérieur, que soit dans les rues de New York, de Philadelphie, d’autres du Sud des États Unis ou encore issues de reportages au travers de l’Europe dévastée par la guerre. Par la suite, Irving Penn passe quasi exclusivement à la photographie en noir et blanc et en studio. Le fond, invariablement le même, soit un rideau plus ou mois gris et marbré, rideau fétiche peut-être, dont il ne se défera même pas grâce à son studio mobile de 30 m2 embarqué tous azimuts pour, par exemple, ses séries ethnographiques, dont les extraordinaires guerriers de Nouvelle-Guinée en tenue d’apparat. Rappelons que, à l’autre bout des codes vestimentaires, Irving Penn fut un géant de la photographie de mode, en témoigne une large collaboration avec le magazine « Vogue ». Toutefois, au final et toutes œuvres confondues, on se trouve dans une catégorie « portraits ». « Il faut une grande collaboration avec le sujet et le photographe », disait-il. Ce qui se vérifie lorsqu’on considère les compositions tellement graphiques à partir des mannequins et de leurs toilettes, équipés ou non de chapeaux ou de foulards, mais aussi le soin extrême apporté à la recherche des éclairages, des poses parfois sophistiquées des modèles. 

Si tous ceux qui faisaient l’actualité sont passés devant son inséparable Rolleiflex, comme Hitchcock, J.F. Kennedy, Dali, Stravinsky, Collette, Chanel, Richard Burton et tant d’autres, le portraitiste a aussi réalisé pas mal de clichés d’inconnus devenus célèbres via les séries des « petits métiers », comme ce facteur, ce pâtissier, le marchand de ballons et ces impressionnants bouchers. Tous, comme toujours, devant l’irremplaçable rideau du studio. 

Viennent enfin, la suite des natures mortes dont les plus surprenantes sont celles des mégots de cigarettes. On imagine mal, du moins à l’époque, de trajet plus radical que celui-là ! 

Les admirateurs d’Irving Penn, et ceux qui vont forcément le devenir, vont se régaler de ce corpus d’images au classicisme maîtrisé. Afin d’apprécier en détail cette copieuse rétrospective, mieux vaut prévoir d’avoir vraiment du temps à y consacrer. Ce serait trop dommage de seulement la survoler. 

Rétrospective Irving Penn, : Grand Palais - Paris du 21 septembre 2017 - 29 janvier 2018 

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