Du Kanal à l'égout

Pour remettre les idées à l’endroit...

Par | Penseur libre |
le
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Après Bozar, bootik, kiosk, Cinématek, voici que notre paysage bruxellois s'enrichit d'une nouvelle enseigne grossièrement hybride mélangeant le français et le flamand.

Le futur Musée d'Art contemporain va en effet s'appeler « Kanal ». Appel a été fait partiellement à l'orthographe néerlandaise tout en n'écorchant cependant pas la prononciation à la française. Ou s'agit-il d'un mot-valise à partir de kanaal-canal ? L'avenir ne nous le dira pas mais peut-être que nos hommes politiques après avoir annoncé récemment la grande nouvelle à Berlin aux « Brussels days » s'en expliqueront bientôt lors d'une conférence de presse dans ce qui est encore le garage Citroën (qui sera vide à partir du 9 novembre) et qui va engloutir 125 millions d'euros (sans compter la TVA ni les rémunérations des architectes) pour se transformer en musée Kanal.

« Musée d'art contemporain» était donc trop long ? Mazette, trois mots, c'est la fin du monde ! Surtout qu'il aurait fallu les traduire en flamand et... en anglais, j'allais oublier.

Pourtant « musée d'art contemporain » ça dit bien ce que ça veut dire tandis que Kanal, ça n'évoque que Kanaal ou Canal. Ah non, pour les touristes polonais de passage, ça signifie « égout »…

Mais qu'est-ce qu'ils ont tous à vouloir rebaptiser les institutions, les services de noms aussi barbares ? La Stib s'en est donné à cœur joie avec ses bootiks et kiosks dans le métro, le Palais des beaux-arts a imposé Bozar, la Cinémathèque est devenue la Cinematek. À cette dernière occasion, je m'en étonnai auprès de la conservatrice de l'époque qui prit la peine de me répondre en utilisant l'argument classique : trouver des termes qui satisfassent les différentes communautés linguistiques à Bruxelles, c'est un fameux défi (à moins que ce ne soit un challenge difficile). Certes, mais est-ce suffisant pour créer ces néologismes que l'on dirait tout droit extraits des courriels (pardon des mails) de nos adolescent.e.s ?

Pourquoi ne pas donner la responsabilité et le choix des nouveaux noms de baptême à une commission qui statuerait à propos de la validité des propositions ? La Commission royale de toponymie a bien le droit de donner son avis sur les noms de rues et d'espaces publics. Pourquoi ne pas associer la population à ces choix ?

Je me prépare à voir bientôt le Botanique rebaptisé Botanik, me rendre à ma Bibliotek à moins que je ne préfère le Cirk (royal).

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Mais aurais-je encore assez de frik ?

 

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