Un titre sans noblesse

Une édition originale

Par | Penseur libre |
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Photo © Robert Lemaire

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Aujourd’hui, mes amis et mes amies du monde entier mais spécialement ceux de la Belgique presque toute entière, (vous comprenez de quoi-t- est-ce que j’veux dire ?)… je veux vous dire qu’au jour d’aujourd’hui, maintenant et ici, on arrive presque facilement à vivre 100 ans…je ne vous dis pas dans quel état, mais peu importe : on sait que les centenaires font légions !!!...et les nonagénaire encore plus sans parler des octogénaires qui eux sont comme la jeunesse du 3ième âge !!! Irions-nous jusqu’à évoquer les septentenaires, alors qu’ils ne sont, au fond, que des adolescents turbulents et fugueurs… De grands adolescents attardés qui ne se lassent pas de voyager partout dans le monde avec diverses organisations persuadés que les voyages forment la jeunesse disent-ils !…ah ouiche ! Vous croyez vraiment que c’est comme ça qu’on reste jeune sous prétexte qu’on bouge tout le temps !

on ne perçoit pas les frontières quand on est jeune, chui d’accord , on n’a presqu’aucune limite, on change d’endroit, on cherche de nouveau horizon et, surtout, on suscite de nouvelles rencontres…

Dès qu’on est en présence de l’Autre, dès qu’on  le voit, dès qu’on la voit, on tombe amoureux! C’est immédiat ! à la minute et même à la seconde ! on croit souvent que c’est le grand amour, l’amour éternel et en général, on se prend les pieds dans des liaisons, non pas dangereuses mais hasardeuses, avec des réveils hallucinants dans un lit d’amour, avec à nos cotés le ou la partenaire qui se révèle être une folle ou un cinglé,  et qui ne pensent qu’à une chose : le sexe matin-midi et soir… et aussi la nuit, (je dirais surtout la nuit), et le plus souvent,  la fixation, c’est d’avoir des enfants !!! …

Aaaah les enfants, avoir des enfants, élever des enfants, ça, c’est le must ! … cette envie d’être parent est si forte, qu’elle nous pousse dans le dos, nous tire et nous étire vers l’Autre, tous les jours et toutes le nuits ! Alors, on calcule le bon moment, la bonne période et, sans plus attendre on y va gaiement, sans préservatif, sans pilules, sans sauter en marche, bref c’est en toute sérénité qu’on s’abandonne au plaisir de la chair et de la bonne chair en espérant qu’en bout de course il y aura un moufflet…Evidemment on ne sait pas qu’il va nous faire passer des nuits blanches, qu’il (ou elle) va nous angoisser lorsqu’elle/il chopera la scarlatine, la rougeole, la rubéole, des otites, des coliques, et je passe les meilleurs car par la suite, en grandissant, ce moufflet (est-ce qu’on dit moufflette ?) va nous faire transpirer des gouttes de sang quand il/elle ne sera pas rentré(e) à l’heure ou qu’elle/il sera surpris(e) dans sa champbre en train de se rouler un pétard !!!

Amis, amies, n’essayez pas de leur trouver des excuses !!! Le coupable, c’est vous,! c’est nous qui sommes responsable … C’est qu’il ne fallait pas le mettre en route ce moufflet !!!

C’est comme ça qu’elle va la vie, m’sieur-dames, on s’en rend pas compte tout de suite évidemment ! Je vous explique :  vous ne vous en souvenez pas mais au début, on ne fait que dormir, manger, faire caca, puis redormir puis, encore et encore manger et satisfaire ses besoins : dodo/pipi/caca/popo/dodo !!!

Ensuite on remarque du coin de l’œil, qu’il y a quelqu’un qui s’occupe de nous, qui nous tripote tout le temps,  qui nous fait des guili-guili dans l’espoir d’une réponse…comme on ne sait pas encore parler, on fait des « areuh » pour montrer comme on est content et on fait des grands sourires édentés…un peu comme maintenant avant d’enfiler la prothèse…Et puis, au fur et à mesure qu’on prend du poids et de l’assurance, on arrive non sans mal à imiter cette dame qu’on reconnait pasque c’est presque toujours la même…Bon ! alors on imite ce qu’elle émet comme sons et il s’avère que ça sert parfois à quelque chose ! Sinon, pour communiquer, on n’à qu’un seul moyen : Les cris ! Les pleurs ! les gémissements qui ont l’air d’affoler la madame qui n’aime pas ça et qui s’inquiète… et qui du coup fait le tour de la question en nous mettant un autre lange et juste après nous régale d’une bonne petite tétée au lait tiède à souhait !!! Et voilà, le processus est en marche, les habitudes sont prises et on n’a plus qu’à recommencer l’opération, c'est-à-dire cris et pleurs combinés, pour obtenir ce qu’on veut ! Evidemment, vingt ans plus tard pour la tétée, ce sera vachement différent…

En fait, pendant toutes ces années de prime jeunesse, on ne se rend absolument pas compte de ce qu’on est, ni de ce que nous allons être ! On est comme qui dirait dans l’inconscience, on ne sait pas qu’on vit, mais on vit !... Et il y a du plaisir à vivre intensément, avec tous ces moments de satisfaction et de bonheur génito-buccal !!!

C’est vrai quoi, on voit clairement ce plaisir sur le visage de ces petits bout’choux qui ingurgitent leur panade, et lorsqu’ils font leur rôt après le biberon ! Oh, leur joie quand ils se tartinent les joues de confiture ou de chocolat !!! Leur plaisir est si évident que ça nous procure, à nous les parents, un autre certain plaisir, malgré que nos tétards soient parfois exaspérants, qu’ils n’obéissent peu ou pas du tout, qu’ils éludent la notion « faire ses devoirs », quand ils hurlent de colère parce qu’on leur à défendu d’aller là où c’est dangereux, ou quand on les oblige à aller au lit alors qu’ils ne sont absolument pas fatigués!!! Et ce petit jeu de « tu me donnes ça et je te rend la pareille », ça dure dure un bon moment, jusqu’à ce que « ils » , nos enfants, s’aperçoivent qu’ils existent !!!... alors ils ont une fulgurante prise de conscience sur ce qu’ils sont et sur ce qu’ils vont devenir !!! Et c’est alors que commence la période de la pousse des cheveux, du jean’s déchiré aux genoux, du mutisme obsédant, du je m’en foutisme intégral, la découverte du joint, de la bière et parfois aussi (je dirais même souvent), l’étonnement de la découverte que les filles (ou les garçons), ont quelque chose d’intéressant, mais quoi ?…

Ben oui, la vie c’est comme ça, je ne vous apprend rien, on nait, on vit, on grandit, on rit, on pleure, on aime, on déteste, on voyage, on court dans tous les sens, parfois on se trébuche, mais on se relève, on continue à courir, et puis et puis et puis on ralentit un peu, on se met à marcher, on marche, on marche, on marche, et un jour on s’arrète pour souffler un peu, on s’assied, on découvre le fauteuil, on lit un bon bouquin, on allume la télé, mais ça nous endort la télé, avec toutes les bêtises qui se diffusent sur  antenne, donc on dort et si on ronfle un peu, on se dit alors qu’on va aller se coucher, on met le pyjama, la robe de nuit, on met la prothèse dans le verre, on se couche avec un soupir et on se met à penser à toute la route  qu’on s’est tapée, on repense aux bons moments qu’on a vécus…heureusement, on ne se souvient plus des misères qu’on a connues…et voilà qu’on s’endort pour de bon, et voilà qu’on rêve, qu’on rêve parfois à tous ce qu’on aurait voulu faire et qu’on n’a pas pu, et puis on se dit « oh, Flute ce sera pour une autre fois, ce sera lorsque je me réveillerai dans un autre monde, un monde où je serai beau grand et fort, où tout le monde sera aimable et bourré de gentillesse, un monde où on ne vieillirait pas, où on ne mourrait pas du cancer du sein ou du colon, où la pluie serait bonne à boire,  ce serait un monde où on vivrait en paix…et quand on se réveille, on perçoit le sens du mot Utopie !!!

Je vous le dit, m’sieurs/dames La Paix, c’est utopique ! Tout comme l’immortalité ! Mais on aimerait bien rester comme ça, jeune et beau, sans jamais être malade, on voudrait garder en soi le désir d’apprécier la beauté de l’Autre !

C’est ce désir de l’Autre (qui doit être réciproque sinon ce n’est pas la peine) qui nous fait aimer la vie ; on voudrait tellement garder tout ce qu’on a acquis au fil des ans ! Ah ! si on pouvait choisir finalement ! Mais il y en a de trop ! laquelle choisir ?… ce serait vraiment trop beau de choisir, trop bien de savoir ce qu’on voudrait devenir, trop étonnant de ne pas souffrir inutilement et trop extraordinaire de ne pas mourir, et si on doit mourir ce devrait être sans souffrance inutile …..

Aaah, ne jamais mourir, c’est à mourir de rire ! Jamais mourir, ça n’existe pas, c’est inimaginable. Mais dites-moi : est-ce qu’on reste jeune jusqu’à la mort? On n’a jamais dit mourir en restant jeune ! Non : si jamais on ne meurt pas ce sera en étant de plus en plus vieux, inutile et décati ! Innaceptable ! Non, mieux vaut mourir ! Allez allez, ça non plus ça n’existe pas ! Jamais mourir d’accord, mais vieillir de plus en plus jusqu’à ne plus savoir bouger, jusqu’à ne plus savoir savoir ! Vous vous rendez compte ! Devenir suffisemment vieux ou vieille, jusqu’à ne plus savoir ce qu’on fait, ce qu’on dit, ce qu’on sent, ce qu’on ressent, jusqu’à ne plus savoir ce qu’on est, ce qu’on est devenu, c'est-à-dire rien du tout, rien d’intéressant sauf pour les chercheurs, les gérontologues qui essaient de comprendre pourquoi on vieillit et à quoi ça sert ! Je vous demande un peu ! La vieillesse ? C’est un problème aussi vieux que l’humanité…

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En plus de ça, les hommes et les femmes de cette planète, qui passent leur temps à se casser la nénètte en essayant de résoudre les problèmes existencielles de l’humanité, tentent dans un grand élan d’altruïsme, de prolonger, en même temps notre existence ! C’est débile, non ? On est déjà plus de 7 milliards d’individus sur Gea, en plus des autres animaux qui eux n’en ont rien à cirer qu’on vive longtemps ou pas, et ces altruistes d’arrières cuisines voudraient qu’on vive encore plus longtemps ?! Comme ça, sans raison ! Mais vindiou, on a déjà du mal justifier notre présence sur terre et voilà que ces gérontolo/débiles veulent nous faire durer quelques années de plus !  Mais enfin, pour quelles obscures raisons voudrait-on continuer-durer, comme on dit à Bruxelles ? Pourquoi faire ? Pour emmerder le monde ? Pour constituer un groupe spécial de centenaires, de vieux en colère qui auraient des pensions subséquentes pour alimenter les budgets de senioreries spécialisées ? Pour justifier la recherche sur les hormones déficitaires chez les vieillards ? Non, moi mesdames Messsieurs, je suis contre! Certes je suis condamné à mort dès ma naissance, alors je ne vois vraiment pas pourquoi je devrais êtres condamné à vivre dans des conditions qui feraient même frémir n’importe quel rat de laboratoire !

Mesdames messieurs, chers amis et chères amies, sans plus tarder, je vous souhaite de vivre intensément l’instant présent, Hic et nunc, le ici et maintenant bien connu de tous et de chacun afin que votre vie, la notre, la mienne soit une partie de plaisir surtout quand vous lisez mes divaguations décono-éternelles ….. T’inquiète mon p’tit vieux, a pa peur!

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